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ANNA KARINA



Anna Karina symbolisant à mes yeux ce que je déteste le plus en matière de cinéma, à savoir le cinéma de Godard, j’oublie un peu vite la femme, le mannequin, la chanteuse, la réalisatrice et l’écrivaine. Sans compter les nombreux films qu’elle tourna pour d’autres dont Raoul Ruiz, Roger Vadim, Jonathan Demme, Agnès Varda, Jacques Rivette, André Delvaux, Jean Aurel, Michel Deville ou Pierre Granier Deferre.


Pour ma défense, je dirai que malgré ce parcours éclectique, si je dis à n’importe quelle créature humaine « Anna Karina », pour peu qu’elle connaisse son existence elle me répondra « Godard »! Mais quoi qu’il en soit, réparons donc cette erreur de plus en plus impardonnable. Même si, on aura beau me chanter sur l'air de la carmagnole que je suis une ignare cinéphilitique que Godard est un génie auquel je ne comprends rien car il déconstruit ses films au lieu de les faire et je ne sais quelles autres balivernes nombrilistes, je détesterai toujours autant ce cinéma d'ailleurs très vieilli comme vieillissent toutes les vanités.

La future Anna Karina, pseudonyme que lui inventera Coco Chanel avant de la faire défiler pour elle, naît à Solbjerg le 22 Septembre 1940. Elle est pour l’état civil danois Hanne Karin Blarke Bayer. 

La petite Anna n’est pas née une cuillère d’or à la bouche. Elle est le fruit de l’amour fou que porte sa mère à un capitaine de la marine danoise. Alors qu’elle est déjà très enceinte, la mère d’Anna apprend que le bateau de son beau marin est prisonnier des glaces dans la mer du nord. Il n’en faut pas plus pour qu’elle se lance dans une équipée en traineau sur la mer gelée pour aller le retrouver à son bord. Où elle retrouve ce prudent navigateur au lit avec sa maîtresse qu’il avait pris soin d’emmener avec lui en cas de chômage technique prolongé. 

Humiliée, bafouée, la mère d’Anna ne pardonnera jamais.

Elle ne reverra pas son beau capitaine, lui interdira de voir sa fille. D’ailleurs, cette dernière née en pleine occupation, elle la confie à ses grands parents. Les dangers de la guerre ne sont qu’un prétexte pour éloigner la petite fille, sa mère ne sait pas que faire d’elle. Son enfant l’encombre!


A la mort de sa grand’mère adorée, Anna doit réintégrer le domicile maternel. Des années noires s’annoncent. Anna se souviendra d’une mère qui ne l’a jamais prise dans ses bras, jamais embrassée. Elle ne lui a même jamais préparé un repas. 


La petite Anna, encore enfant, se fera quelques pièces en vendant un journal communiste sur les docks de Copenhague. Ca lui permettra de se réchauffer au cinéma. Elle passe ses journées dans une salle qui programme de vieux films muets et s’entiche de Chaplin. Plus tard elle se passionnera pour la comédie musicale et Judy Garland en particulier.


Sa mère changeant régulièrement de compagnon, le dernier en date est violent. Un soir, il tabasse la jeune Anna. Le lendemain elle part. Elle fugue. Quitte le Danemark échoue à Paris. Paris où la chance va lui sourire. Elle est repérée à une terrasse de  Saint Germain des Près par une célèbre directrice d’agence de casting. « Elle avait l’air d’un chat mouillé avec des chaussures usées, un vieil imperméable usé et dégueulasse mais elle avait ce regard grand ouvert sur un futur plein de promesses. »


Pourtant, malgré la légende, c’est bien dans son Copenhague natal que la très jeune Anna avait fait ses débuts. Comme chanteuse dans des cabarets, dans des publicités, des courts métrages et finalement des photos de mode. Des débuts modestes mais qui l’ont encouragée à venir tenter sa chance à Paris. Nous sommes en 1957, elle va avoir 17 ans.

Très vite, Anna Karina mannequin est très demandée. Mais à la stupéfaction de sa directrice d’agence, elle refuse un contrat d’exclusivité avec Dior puis avec Balmain. Elle voudrait rester libre pour tenter une carrière de comédienne. Après Coco Chanel, Anna Karina puisque maintenant Anna Karina il y a, fait la conquête de Pierre Cardin et est en passe de devenir un des mannequins les plus cotés sur la place de Paris.


Très vite encore, elle va rencontrer Godard. Un premier rendez-vous qui ne va pas se dérouler comme prévu. Godard la veut nue pour une scène qui ne fait pas partie du scénario de « A Bout de Souffle ». Après le refus catégorique d’Anna, il ne proposera la séquence à aucune autre actrice et la scène ne fait pas partie du film. La relation entre le cinéaste et ses interprètes féminines est déjà ambigüe. Anna avait presque oublié cet incident et filait le parfait amour avec un jeune peintre lorsque Godard la rappelle pour lui proposer le premier rôle féminin de son prochain film « Le Petit Soldat ». Anna se méfie mais Godard insiste:

« Cette fois, mademoiselle, c’est pour le rôle principal »

« Mais je ne devrai pas tourner nue? »

« Pas du tout, c’est un film politique! Vous pouvez venir signer votre contrat avec votre maman ».

Anna est effarée, elle ne comprend rien à la politique. D’ailleurs sa mère ne l’a pas crue quand elle lui a dit qu’elle allait tourner dans un film politique. Anna accepte. Elle part pour la Suisse où le film se tourne, flanquée de son beau peintre.

La jeune comédienne est affublée d’un accent  danois à couper au couteau mais Godard s’en fiche. Il ne tourne pas en son direct. Il post synchronise absolument toute la bande son. Par effet de style, il n’y aura  aucun bruitage dans le film. les portes claqueront en silence dans des appartements insonorisés et des rues silencieuses. Parfois l’acteur principal s’adressera directement à la caméra au lieu de parler à Anna et en profitera pour traiter tous les acteurs de cons.


Anna se retrouve donc sur le tournage d’un film particulier avec un metteur en scène singulier aux méthodes pour le moins déroutantes. Un film qui déclenchera les foudres habituelles du général de Gaulle, un des plus grands censeurs de l’histoire moderne qui le fait purement et simplement interdire car il montre des scènes de torture. « Le Petit soldat » ne sortira pas en salle avant 1963.


En dehors du tournage, Godard ne peut détacher son regard d’Anna Karina ce qui la trouble plus que de raison. Un soir il lui glisse un petit billet sous la table. Une déclaration d’amour, un rendez-vous dans un café. Le vigilant peintre chevalier servant d’Anna se rend compte du manège, exige de lire le billet et ulcéré interdit à Anna d’y aller. Trop tard.

Si Godard aime Karina, Anna aime déjà Jean-Luc. 

Elle ira au rendez-vous avec sa petite valise et attendra que Godard termine la lecture de son journal pour daigner lever les yeux sur elle. Le film terminé elle rentrera avec lui à Paris dans sa gigantesque voiture américaine. On peut à la fois cracher sur le cinéma des Américains et apprécier le confort tapageur de leurs voitures. Arrivés à Paris, Godard demanda aimablement à Anna où il devait la déposer et lorsqu’elle lui dit qu'elle le suivrait partout désormais il lui répondit l’air dépité  "Ah mince!"


Dès le lendemain matin il laisse la jeune comédienne seule pour se lancer dans la semi postsynchronisation de son film et ce sont là les débuts de l’histoire d’amour la plus emblématique de la nouvelle vague. Ajoutons que Godard aimait à dire qu’Anna Karina avait répondu à la petite annonce suivante: "Jean-Luc Godard cherche une jeune inconnue pour être la vedette de son prochain film et la petite amie du réalisateur ».

Annonce qu’il a bel et bien faite publier tout en sachant déjà qu’Anna serait sa vedette.


Entretemps, Godard aura épousé Anna Karina en 1961 et fait d’elle l’égérie officielle de son cinéma. Il fait également d’elle, selon sa légende personnelle une actrice en vogue avec « Une Femme est une Femme » qui vaut à Anna un grand prix d’interprétation au festival de Berlin en 1961.

C’est une fois encore faux. C’est Michel Deville qui propose à Anna Karina le rôle de Valérie dans « Ce soir ou jamais » avec Georges Descrières et Claude Rich. Godard est fou de rage. Il interdit à Anna de tourner un tel navet, dit pis que pendre de Michel Deville alors que « Ce soir ou jamais » sera son premier film. Anna brave l’interdit de Godard et tourne le film de Michel Deville puisque de toute façon il ne veut d’elle à aucun prix pour « Une femme est une femme ». Il a, clame-t-il sur tous les toits des principaux journaux engagé Brigitte Bardot.


Le film de Deville est un énorme succès!

Il fait d’Anna la vedette du jour et Godard, dès lors qu’elle a une valeur commerciale s’empresse de lui proposer « Une femme est une femme ». Bardot attendra « Le Mépris ».


Le public voit alors dans le couple Godard un couple d’enfants terribles du cinéma. Terribles et inséparables. Pourtant, dès 1964 ils divorcent. Anna qui l’eût cru avait succombé au charme de Jacques Perrin, le partenaire que lui avait donné Jacques Bourdon pour « Le soleil dans l’oeil ».

Après « Une Femme est une Femme », Godard avait remis le couvert avec « Vivre sa vie » un film qui lui vaudra un désaveu public et des critiques au vitriol auxquelles Anna, cette fois n’échappera pas.

« Un affligeant spectacle qui malgré les grandes déclarations de Godard sur la nature féminine ne raconte rien et ne renvoie à rien. Si ce n’est à regretter l’ancienne génération de cinéastes aujourd’hui honnis par ces messieurs mais qui savaient néanmoins, eux, faire des films. Godard nous convie ici à la visite guidée d’une maison de passe, séquence qui sera supprimée pour la présentation du film à la biennale de Venise. Le reste du temps, Anna Karina, molle, geignarde passe son temps dans les bistrots à se lamenter entre deux cigarettes et deux petits blancs sur l’argent qu’elle n’a pas dans un jargon invraisemblable. A la fin du film, sans doute excédé lui-même, Godard décide de la liquider dans une scène qu’il imaginait hautement tragique et qui n’est que grotesque. La laideur des images, la défectuosité de la bande son soulignent encore les disgrâces d’Anna Karina qui ne convainc personne si ce n’est de quitter la salle. »

La relation Godard Karina sur le plan artistique laissera sans doute comme empreinte celle de « Pierrot le fou ». Mais Godard lui avait-il dit qu’il lui offrait le rôle après le refus de Sylvie Vartan aux pieds de laquelle il se traînait depuis des mois?


Anna Karina, très en vogue et très sollicitée connaît le succès SANS Godard. Ceci n’est pas fait pour plaire au maître!

Elle obtient même un très franc succès personnel avec une comédie sans prétention ni intérêt « Un mari à prix fixe », alias…Roger Hanin. Le public s’émerveille, la critique chante les louanges d’Anna Karina. Elle a dit-on tant de fraîcheur spontanée dans le film qu’avec elle toutes les scènes les plus éculées possibles deviennent des vrais petits bijoux de nouveauté et d’originalité.


Godard n’aura pas eu l’exclusivité de son succès, il n’aura pas non plus celle du scandale. C’est avec Rivette et sa « Religieuse » qu’elle soulève l’indignation générale et voit son film interdit des années durant.

Un comble! Rivette avait porté l’œuvre de Diderot au théâtre et Anna y avait fait ses débuts sur scène. Le succès public et critique avait été tel que l’adaptation au cinéma s’imposait d’elle-même. Anna reprend son rôle au cinéma, le film triomphe à Cannes puis se fait interdire dans un tsunami médiatique. 60 ans plus tard Anna n’avait toujours pas compris pourquoi puisque le film n’était en rien plus sulfureux que la pièce.


En 1968, Anna Karina se remarie avec l’acteur réalisateur Pierre Fabre dont elle divorcera en 1974.

Très active durant toutes les années 60, Anna s’est diversifiée. Il y a bien longtemps qu’elle chante sous l’impulsion de Serge Gainsbourg qui a écrit toute une comédie musicale à son intention « Anna ». Si le succès fut inexistant, la chanson « Sous le Soleil Exactement » entrera dans la légende des tubes planétaires longue durée. Elle fait également de la télévision et est devenue une des actrices les plus sollicitées du cinéma…Allemand! Elle fera même un détour par Hollywood se faire diriger par Georges Cukor et sera l’interprète de Luchino Visconti.


En 1973, Anna Karina se décide et passe à la mise en scène. Elle ajoute cette corde à son arc avant de se risquer dans le tour de chant et l’écriture. Femme libérée avant l’heure elle aura été la première actrice française à passer derrière la caméra… C’est l’échec de « Vivre ensemble ». Anna elle-même reconnaît que son film est raté. « Mon scénario était trop faible, je l’avais écrit trop vite, d’ailleurs j’ai tout fait trop vite! Je n’ai pas pris le temps de penser mon film, de m’en imprégner, bref je l’ai raté de A jusqu’à Z ». Etrangement, l’échec de son film a un effet sur sa carrière de comédienne. Elle disparaît complètement des films grand public.

En 1978, c’est l’acteur Daniel Duval qui a le privilège de devenir son troisième mari. Un mariage tout simple à Saint Tropez. Les mariés encore joliment bronzés tout en blanc avec leur petit teckel en laisse. Ils divorceront en 1981.

Elle épouse Dennis Berry, veuf de Jean Seberg en 1982. Ce sera son quatrième et ultime mariage.


Anna Karina restera non pas une star mais une actrice internationale prestigieuse bien au-delà du changement de millénaire.


Avec le recul, les films de Godard, qu’ils soient ou non tournés avec Anna Karina gardent une sorte de prestige historique. Pourtant quand on les revoit on se surprend non seulement à s’ennuyer mais à trouver leurs propos souvent désuets défendus par des acteurs mal dirigés aux comportements aussi artificiels que la réalisation. Etrange cas de figure car Godard est d’une exigence extrême sur ses plateaux, déplacements et dialogues doivent être au rasoir. Par contre il impose à ses interprètes de répéter leur texte devant un miroir ce qui est le meilleur moyen pour se retrouver complètement désemparé quand sur le plateau de tournage on n’est plus nourri par son propre reflet. C’est donc le moyen le plus pointu pour jouer admirablement faux. 

Mais cela reste un snobisme de dire que l’on aime Godard comme de dire que l’on a tout compris à Blow-Up et que c’est tout à fait formidable intellectuellement.

Pourtant, Antonioni lui-même, hilare a avoué n’avoir pas terminé « Blow-up ». Le producteur Carlo Ponti lui ayant coupé les vivres avant qu’il ne tourne les scènes importantes du film. Recevoir la palme d’or à Cannes lui valut un fou rire mémorable et très édifiant sur la bêtise du monde qui l’entourait et qui préférait applaudir à ce qu’il ne comprenait pas.


Godard resta jusqu'à l'heure de sa mort survenue le 13 septembre 2022, un des seuls persuadés de son génie, appelant régulièrement la presse pour se plaindre qu’à son âge avancé, trop peu d’hommages officiels lui soient rendus!


Finalement c’est peut-être sa collaboration avec Anna Karina qui restera dans l’histoire du cinéma français comme le mariage Bacall-Bogart reste dans la légende américaine.


Réunis à la télévision après s’être perdus de vue durant 20 ans, Godard dira qu’elle était une bonne actrice mais restera sidéré d’avoir fait sept films avec elle! « Tant que ca? » Anna Karina très émue évoquera leur belle histoire d’amour. Ce à quoi il lui répondra que ce n’était qu’une page de sa vie. Que lorsqu’elle était tournée elle était tournée, même si le livre restait là, que tout compte fait, c’était une erreur. Anna toujours si belle, quittera le plateau en lames, blessée à mort par celui en qui elle voulait encore croire.


Le 14 décembre 2019, Ann Karina quittait ce monde. Elle avait fêté ses 79 ans un peu moins de trois mois plus tôt. Contrairement à ce qui a été annoncé par voie de presse, Anna Karina n’a pas été vaincue par le cancer mais ne s’est pas remise d’une opération chirurgicale pourtant assez banale. L’actrice ne devait être hospitalisée que 24 heures après l’intervention.

Celine Colassin

QUE VOIR?

1959: Pigen og skoene (court métrage danois)

1961: Les fiancés du pont Mac Donald ou (Méfiez-vous des lunettes noires): Avec Jean-Luc Godard

1961: Ce Soir ou Jamais: Avec Claude Rich et Georges Descrières

1961: Une Femme est une Femme: Avec Jean-Claude Brialy et Jean-Paul Belmondo

1962: Le Soleil dans l’oeil: Avec Georges Descrières et Jacques Perrin

1962: Vivre sa Vie: Avec Sady Rebbot

1962: Cléo de 5 à 7 (Caméo avec Godard)

1962: Les Quatre Vérités: Avec Hubert Deschamps

1963: Le Petit Soldat: Avec Michel Subor

1963: Dragées au Poivre: Avec Guy Bedos et Jean-Paul Belmondo

1963: Shéhérazade: Avec Gérard Barray et Antonio Vilar

1964: Bande à Part: Avec Claude Brasseur

1964: La Ronde: Avec Jean-Claude Brialy

1964: De l’amour: Avec Michel Piccoli et Elsa Martinelli

1965: Un Mari à Prix Fixe: Avec Roger Hanin et Gabrielle Dorziat

1965: Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution: Avec Eddie Constantine

1965: Pierrot le Fou: Avec Jean-Paul Belmondo

1965: Le soldatesse: Avec Marie Laforêt et Léa Masari

1966: La Religieuse: Avec Micheline Presle et Liselotte Pulver

1967: Lamiel: Avec Michel Bouquet et Jean-Claude Brialy

1967: Zärtliche Haie: Avec Gérard Barray et Mario Adorf

1967: Le Plus Vieux Métier du Monde: Avec Jacques Charrier

1969:Laughter in the Dark: Avec Jean-Claude Drouot

1969: Justine: Avec Anouk Aimée et Dirk Bogarde

1970: L’Alliance: Avec Jean-Claude Carrière et Rufus

1971: Rendez-vous à Bray: Avec Mathieu Carrière et Roger van Hool

1972: The Salzburg Connection: Avec Barry Newman

1973 : Vivre Ensemble : Ecriture, production, réalisation et premier rôle

1975: L’assassin musicien: Avec Joël Bion et Howard Vernon

1976: Chinesisches Roulette: Avec Brigitte Mira et Ulli Lommel

1976: Les Œufs Brouillés: Avec Jean-Claude Brialy et Jean Carmet

1978: Ausgerechnet Bananen: Avec Ulli Lommel

1983: L’Ami de Vincent: Avec Philippe Noiret

1984: Ave Maria: Avec Isabelle Pasco

1985: Treasure Island: Avec Martin Landau

1987: Last Song: Avec Gabrielle Lazure et Anouk Grimberg

1987: Dernier Eté à Tanger: Avec Valeria Golino, Thierry Lhermitte et Roger Hanin

1987: Cayenne Palace: Avec Richard Berry et Xavier Deluc

1988: L’Œuvre au Noir: Avec Gian Maria Volonte

1990: Manden der ville Være Skyldig: Avec Jesper Klein

2002:The Truth About Charlie: Avec Olga Sékulic et Stephen Dillane

2008: Victoria: Avec Jean-François Moran

 

 
 
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