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CARLA DEL POGGIO


Lorsque l'on évoque une femme aussi belle, une actrice aussi sensationnelle que Carla del Poggio, on aimerait avoir des milliers de choses à dire et à montrer. Malheureusement, ce ne sera pas le cas. Malheureusement pour nous en tout cas puisque c’est la conséquence, sinon le résultat d’une vie de femme heureuse et comblée.


Carla del Poggio naît à Naples, le 2 Décembre 1925. Elle est pour l’état civil Maria Luisa Attanasio, fille d’un colonel aux armées. On sait peu de choses sur ses jeunes années si ce n’est qu’elle était folle de danse. Mais famille de militaires oblige, elle étudiait les langues étrangères avec beaucoup d’application et d’efficacité. Comment se retrouva-elle à Rome, sur les bancs du prestigieux centre expérimental de la cinématographie, je l’ignore.


Toujours est-il que c’est elle que Vittorio de Sica choisit parmi toutes les aspirantes vedettes pour être la vedette de son prochain film  » Madeleine, Zéro de Conduite ». De Sica dirige magnifiquement les femmes et est un conteur d’histoires hors pair. Le film est un énorme succès et précipite celle qui est de venue Carla del Poggio, pour ne pas embarrasser papa, au sommet de la popularité. 

Nous sommes en 1940. Mussolini fait tourner Cinecitta à plein régime. Carla devient une des jeunes adolescentes amoureuses et torturées par le destin les plus en vogue.


En 1945, la guerre se termine enfin. Carla n’a pas encore fêté ses 20 ans. Déjà elle se dit que les personnages de blondinettes pleurnicheuses qu’elle a l’habitude d’incarner risquent de passer de mode d’autant plus vite qu’elle-même s’en lasse. Elle aurait pu, déjà à ce moment là, abandonner le cinéma.

Le néoréalisme qu’invente, entre autres Vittorio de Sica ferme ses portes aux « vedettes ». Un comble, c’est lui qui avait précisément fait de Carla une de ces fameuses « vedettes »!

 Carla n’a rien à aller faire dans les aventures du voleur de bicyclettes et qui de plus est, elle n’a aucune envie de batailler pour obtenir d’autres rôles de pleurnicheuses.

Et puis il y aura la rencontre, le destin, le miracle. Un miracle nommé Alberto Lattuada. Architecte de formation, cinéaste de passion qui a eu maille à partir avec le part fachiste. Lattuada a 11 ans de plus que Carla del Poggio. Elle va fêter ses 20 ans lorsqu’elle l’épouse en 1945.


Lattuada fait d’elle la star de ses films suivants. Mais ce proche collaborateur et ami de Fellini n’est pas un Carlo Ponti ou un Dino de Laurentis. Ses films pourtant sublimes sont difficiles à réaliser et le public se montre frileux. C’est un peu tôt pour l’éclairage que pose Lattuada sur le destin de ses personnages. Comme dans la vie, leurs destins basculent du drame à la drôlerie en passant par le sordide. Le miroir est grossissant, peu flatteur et sonne trop vrai. En 1946 il donne à Carla un court rôle face à Amedeo Nazzari dans « Il Bandito ». Elle incarne le désespoir de toute la société civile en période de guerre. Petite soeur du héros parti à la guerre, elle profite du bombardement de son usine pour se laisser porter disparue et aller se prostituer. Il faut bien manger. Dans son bordel elle montera son propre frère comme client. Ce rôle tout symbolique et tout sordide qu’il soit est court. C’est Anna Magnani qui est la star du film. Carla mourra avant de sortir de son hôtel de passe.

Parfois Carla tournera pour d’autres metteurs en scène la journée et viendra tourner ses scènes dans les films de son mari la nuit.


Elle dira plus tard « Il ne nous restait parfois plus un sou, on vivait dans la terreur de voir une ampoule péter, on n’avait pas de quoi la changer» Au cours du tournage de leur plus magnifique collaboration  » Les Feux du Music-Hall », Carla qui tourne presque nue dégringole tout un escalier et reste inanimée au pied des marches. L’équipe affolée la croit morte, elle dort. Elle s’est endormie en marchant et n’a rien senti de sa chute.


Elle terminera sa carrière d’actrice déjà enceinte du premier de ses deux enfants.

Désormais elle s’occupera de sa famille et se passionnera pour les films de son mari.


Madame Lattuada fera bien encore un peu de théâtre et de télévision, mais à peine.

Elle s’éteint le 14 Octobre 2010 dans un hôpital de Rome. Une nouvelle qui ne bouleverse pas outre mesure le monde du cinéma, elle n’en faisait plus depuis 1956!

Elle avait 84 ans.

Son mari l’avait laissée veuve en 2005.

Celine Colassin

QUE VOIR?

1940: Maddalena… Zero in Condotta: Avec Vittorio de Sica et Vera Bergman

1941: La Bocca Sulla Strada: Avec Armando Falconi

1942: Signorinette: Avec Paola Veneroni

1946: L’Angelo e il Diavolo: Avec Gino Cervi

1946: Il Bandito: Avec Amedeo Nazzari

1947: Caccia Tragica: Avec Vivi Gioi et Andrea Checchi

1948: Senza Piéta: Avec Guilietta Masina et John Kitzmiller

1949: Il mulino del Po: Avec Jacques Sernas

1950: Luci del Varietà: Avec Giulietta Masina et Peppino de Filippo

1950: Cavalcata d’Eroi: Avec Cesare Danova

1952: Les Loups Chassent la Nuit: Avec Jean-Pierre Aumont

1952: Roma, ore 11: Avec Lucia Bose, Eva Vanieck et Massimo Girotti

1953: Bufere: Avec Jean Gabin et Silvana Pampanini

1954: Le secret d’Hélène Marimon: Avec Isa Miranda et Frank Villard

1956: I Girovaghi: Avec Peter Ustinov et Abbe Lane

 

 
 
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