CLAUDE BESSY
- Céline Colassin
- 3 août
- 3 min de lecture

Claude Jeanne Andrée Durand naît le 21 octobre 1932 à Paris. Evidemment, personne n’entendra jamais ce nom, elle sera l’une des plus brillantes étoiles de la danse sous le nom de Claude Bessy. Et pour une fois, les fées s’entendirent à merveille sur son berceau. Toutes furent d’accord pour faire de la plus belle, la meilleure, la plus talentueuse et la plus avisée. Avec en prime une volonté de fer habilement dissimulée dans un physique de blonde époustouflante.
Elle n’a que 9 ans quand, en pleine occupation elle entre à l’école de danse de l’Opera de Paris. A 13 ans, elle intègre le corps de ballet, les Allemands ont déguerpi et la vile retrouve ses lumières de légende. La plus brillante de toutes va bientôt se révéler.
En 1956, cette blonde fabuleuse est nommée danseuse étoile. Son talent, sa présence font courir le tout Paris et devant des salles combles et des publics debout l’applaudissant à tout rompre, elle avait la modestie de déclarer : « Oh, j’avais des facilités, voilà tout ». Mais derrière la liane sublime des plus prestigieux ballets, palpite la volonté d’une chorégraphe de première force digne des Petipa, Balanchine, Béjart ou Lifar. On ne voit guère que Pian Bausch qui puisse lui être comparée à son avantage.

Ce régal pour esthètes et intellectuels atteint une telle renommée que sa présence au cinéma semble indispensable pour attiser la curiosité d’un public déjà persuadé de son excellence comme il l’est de la supériorité de Maria Callas.
Si on l’avait aperçue aux écrans dès 1950, si on la considère volontiers comme une sorte d’attraction dansante dans quelques films c’est un peu réducteur. En 1952, Claude Bessy est à l’affiche de sept films. On ne peut plus parler de simple dilettante ou d’apparitions exceptionnelles.
Affublée du titre un peu réducteur de « danseuse la plus sexy de paris », elle crée l’évènement en 1958 avec l’adaptation en ballet de la pièce de Cocteau « Le Bel Indifférent » jouée 18 ans plus tôt par Edith Piaf et Paul Meurisse.

Cette carrière jalonnée de triomphes se brise au cœur d’un des pires étés du siècle. Le 26 aout 1967, Claude Bessy est victime d’un accident de la route après Françoise Dorléac, Jayne Mansfield et Nicole Berger, c’est Claude qui manque de laisser sa vie dans un amas de tôles froissées. Deux côtes enfoncées, la clavicule brisée et surtout une fracture de la jambe droite « la pire fracture possible » selon ses médecins qui lui condamnent la scène de l’Opera à jamais.
C’est mal connaître la belle d’airain. Moins d’un an plus tard, Claude triomphe comme jamais dans « Daphnis et Chloé » . une chorégraphie crée pour elle par George Skibine. Ce soir-là, un public debout applaudit de longues minutes, la performance, l’actrice et le miracle de la volonté.
En 1970 elle prendra la direction du ballet de l’Opéra mais se révèle peu convaincue, démissionnant dès l’année suivante pour prendre la tête de l’école de danse de l’Opéra. Enfin dans son élément, elle restera en poste 32 ans durant et formera entre antres Marie-Claude Pietragala.
Cette activité intense ne l’éloigne pas tout à fait des écrans pour autant, notamment grâce à Dominique Delouche qui ne peut se passer d’elle en chair et en os ou en…documents d’archives.
Le temps passant, Claude Bessy se retira des scènes et des écrans, mais l’altière créature ne se laissa pas plus vaincre par le temps que par l’été 1967 et alerte nonagénaire, elle reste cette blonde liane qui serait digne des plus prestigieux défilés à défaut des meilleurs ballets.
Celine Colassin

QUE VOIR ?
1950 : Ballerina : Avec Gabriele Dorziat et Henri Guisol
1951 : La mystérieuse Fatima: court métrage avec Jean Serry
1956 : The Ambassador’s daughter : Avec Olivia de Havilland et Myrna Loy
1956: Invitation à la danse: Avec Gene Kelly
1957: Une nuit aux Baléares : Avec George Guétary et Denise Grey
1958: Vive les vacances : Avec Michèle Girardon
1962 : Petit jour : Court métrage avec Jacques Brel et Jean-Luc Godard