ESTHER WILLIAMS
- Céline Colassin
- 3 mai
- 23 min de lecture

Esther Jane Williams naît en Californie, à Inglewood, le 8 Août 1921 dans une famille assez modeste qui compte cinq enfants, Esther étant la benjamine.
Inglewood fut longtemps une paisible bourgade avant d’être intégrée au grand Los Angeles en 1908 et devenir une partie de la grande banlieue de la mégapole.
Mais si Esther naît à Los Angeles, ses parents sont originaires du Kansas et d’un milieu rural. Louis et Bula n’ont pas eu de mal à se rencontrer, leurs fermes étaient voisines. Rêvant comme la plupart des Américains de leur époque à un meilleur « Way of Life » que seule la vie en ville peut leur offrir, Ils quitteront donc leur cher Kansas natal et s’installeront à Salt Lake City en Utah.
Les affaires ne furent guère florissantes et Bula fut bien vite maman ce qui n’était pas fait pour faciliter les choses mais rendit le couple Williams fou de bonheur. C’est d’ailleurs par le biais du petit Stanton, le grand frère d’Esther né en 1912 que la chance va frapper à la modeste porte des Williams.
L’actrice Marjorie Rambeau, égarée sur les bords du lac salé avec sa pièce « les Yeux de la Jeunesse » s’entiche du jeune garçon et l’incite à venir tenter sa chance à Hollywood où les enfants stars font alors la loi sur le cinéma muet dans la foulée prestigieuse de Jackie Coogan découvert par Chaplin.

L’idole la plus populaire d’Amérique, Mary Pickford elle-même ne se complaît t'elle pas dans une adolescence éternelle, jouant encore les petites écolières effarouchées pour un public qui ne s’en lasse pas ?
Lors de cette tournée, Marjorie avait pris en grippe son juvénile partenaire qui faisait plus de caprices que Gloria Swanson elle-même lorsque la bienheureuse providence mit Stanton Williams sur son chemin.
Dès que celui-ci sut son texte, la baby star capricieuse put remballer ses humeurs et regagner ses pénates et l’anonymat avec un billet de retour en troisième classe.
Marjorie Rambeau est une star digne de confiance, et sûre de son fait. Elle a découvert que ce joli petit garçon de sept ans pouvait pleurer à la commande, la clé du succès enfantin selon elle.
Les Williams n’ont rien à perdre, la famille se lance dans la grande aventure !

Ils s’installeront donc dans cette aimable bourgade d’Inglewood où Louis deviendra peintre d’enseignes publicitaires et Bula psychologue, métier encore rare à l’époque.
Mais ils ne réussiront jamais à se débarrasser de leur accent du Kansas et la petite Esther qui naîtra bientôt s’exprimera comme si elle y était née sans jamais y avoir mis les pieds.
Et non seulement elle garera l’accent du Kansas mais aussi quelques manières un peu rudes pour une grande dame d’Hollywood et un vocabulaire fait essentiellement de jurons à faire rougir tout un régiment de charretiers.
Marjorie Rambeau tint sa promesse, elle parraina les débuts du jeune Stanton Williams au cinéma et bientôt le jeune garçon gagna suffisamment d’argent pour faire vivre ses parents, son frère et ses trois sœurs. David, June, Maureen et la petite Esther.
Le 3 Mars 1929, les Williams sont une famille heureuse, ils viennent de terminer un plantureux déjeuner, tout le monde se repose, la petite Esther joue gentiment lorsque Stanton se plaint de violents maux de ventre. Le temps de se rendre compte de la gravité de son état et d’appeler un médecin, le jeune acteur de 16 ans sombre déjà dans l’inconscience. Est-ce alors la fatalité qui s’en mêle, est ce que le sort de Stanton était déjà scellé, personne ne le saura jamais.

Les Williams sont des gens en bonne santé, ils n’ont tout simplement pas de médecin traitant. Ils mettront du temps à en trouver un qui peut se déplacer d’urgence, mais l’homme de science se perdra en chemin et ne trouvera que fort tard la maison des Williams. Lorsqu’il arrivera enfin il sera trop tard, le jeune Stanton est entré dans l’éternité.
Un éclatement du côlon a eu raison de lui.
J’ignore pourquoi on n’appela pas l’hôpital pour qu’ils dépêchent une ambulance, encore l’étrange fatalité des choses.
Non seulement la mort de Stanton accabla de chagrin toute la famille Williams au-delà du supportable, mais la priva de sa principale source de revenus.
Les années de bonheur insouciant avaient été bien courtes et furent payées très chères.
Esther, encore petite fille paya, elle s’en rendra compte des années plus tard, bien plus cher que les autres. Accablée de chagrin, sa mère eut une phrase malheureuse : « Je n’aurais pas dû avoir Esther ».
La réflexion était comme on s’en doute liée à l’argent, Esther comprit que sa mère la rendait responsable de la mort de Stanton et du désarroi complet, moral et financier de sa famille. En quelques mots son enfance se brisait et toute sa vie elle sera tiraillée entre deux volontés contraires : celle de fuir à tout prix et celle de se rendre indispensable aux siens.

On peut comprendre sans blâmer la remarque de la maman d’Esther non seulement éplorée et dans le deuil mais voyant disparaître en quelques instants à la fois son fils et le seul salut matériel de sa famille.
Stanton Williams décède alors que l’Amérique est elle-même foudroyée par le crash boursier de 1929 et que des millions de chômeurs seront bientôt jetés à la rue. Qui aura besoin dans ces conditions de se faire peindre une enseigne ou se faire psychanalyser en banlieue ?
Un autre détail sordide va entacher la jeunesse d’Esther Williams. En 1935, malgré son peu de moyens, sa mère recueille un de ses neveux dont la mère vient de décéder.
Buddy McClure a 16 ans et vient s’installer chez les Williams. En remerciement de leur protection, un soir qu’il est seul avec elle, il viole la petite Esther alors âgée de 14 ans.
Esther, tétanisée et coupable n’osa rien dire à sa famille et Buddy redoubla d’attention et de gentillesse avec tout le monde. Qui aurait finalement pu croire que cet adolescent charmant était le violeur de sa cousine ?

Esther s’assombrit, perd son sourire, ne lâche plus ses sœurs d’une semelle.
Maureen est une fervente de natation, elle nage tous les jours à la piscine locale et fait de petits boulots par ci par là pour pouvoir s’offrir ce loisir. Esther souhaite rester avec elle et l’accompagner mais n’a pas les cinq cents par jour nécessaires pour l’accès à la piscine.
Elle prend alors son courage à deux mains et propose de travailler gratuitement à la piscine en échange du droit d’entrée.
C’est ainsi que la future sirène d’Hollywood commença son entraînement sportif : en comptant, pliant et rangeant des serviettes de bain.
A la maison, Bula avait fini par se rendre compte de quelque chose d’étrange dans le comportement de sa cadette et en fine psychologue parvint enfin à lui faire « avouer » ce qui s’était passé. Tout le monde resta incrédule mais Buddy reconnut les faits aussi simplement que s’il avait volé des confitures.
Il monta dans sa chambre, fit son barda et partit s’engager à l’armée, il avait dix huit ans , le calvaire d’Esther avait duré deux ans. Durant deux ans elle avait vécu avec son suborneur dans sa propre maison, mangé avec lui à la table de ses parents. Elle avait dû chaque jour lui parler, lui sourire, lui souhaiter bonne nuit.

La natation passionne d’emblée Esther Williams, plus que les études auxquelles elle s’atèle farouchement, mais une incoercible incompatibilité avec les mathématiques l’empêchera toujours d’être une élève vraiment brillante. C’est ce qui lui coûtera sa bourse d’études.
Mais si les mathématiques lui empoisonnent la vie, la natation la sauve.
S’étant un jour aperçue éberluée qu’il existait des nages « interdites aux dames » dont le dos crawlé et la brasse papillon, elle s’y entraîna avec avidité et passion et c’est ce qui fera bientôt d’elle la nageuse la plus spectaculaire de toute sa génération.
A 16 ans, Esther Williams a déjà battu un record, gagné trois championnats nationaux et tous les espoirs lui sont permis, la voie royale des jeux olympiques1940 lui est désormais ouverte.
Privée de bourse d’étude comme on l’a vu, Esther souhaite devenir monitrice d’éducation physique et poursuit ses études en ce sens. Etudes qu’elle doit financer elle-même, raison pour laquelle, en plus de son entraînement en vue des jeux, elle devient demoiselle de magasin.

Mais l’année 1939 sera comme l’année 1929 fertile en drames et rebondissements.
Pour cause de conflit mondial, il n’y aura pas d’Olympiades en 1940. Par contre, Esther, en prix de consolation, est courtisée par le plus distingué et le plus bel étudiant du campus, lequel est, de surcroît, le rejeton d’une famille très fortunée.
Esther se laisse séduire à défaut de se laisser convaincre et devient madame Léonard Kovner en 1940. Léonard est beau, chic et distingué, et de surcroît, il compte faire carrière dans la médecine, ce qui a sur Esther Williams un certain prestige. Léonard réussira a donner confiance en elle à sa belle épouse et lui donner un certain vernis mondain mais ne réussira jamais à ce qu’elle tombe réellement amoureuse de lui. Bien des années plus tard, se souvenant de Léonard, elle laissera tomber un très fataliste : « Sa demande en mariage était de celles qu’une fille comme moi ne refuse pas parce qu’il est insensé d’espérer mieux : un mari jeune, riche, beau, intelligent, gentil et très amoureux, qu’espérer de plus ? ».

Si l’espoir des jeux olympiques sombra dans la tourmente guerrière, Esther reçut néanmoins une autre proposition qui allait lui permettre de briller. L’exposition universelle du « Golden Gate » se tenait à San Francisco. On avait bâti à cette occasion une île artificielle paradisiaque ...Qui serait bientôt transformée en base navale.
Une île suffisamment vaste pour que des avions long courriers puissent y atterrir, et le thème de l’exposition étant « L’Océan », un spectacle nautique de prestige s’y tenait, mené par la star Hollywoodienne et olympique Johnny Weissmuller en personne.
Un Johnny Weissmuller en panne de partenaire ! Eleanor Holm, elle aussi championne olympique renonce après 39 représentations seulement. Johnny Weissmuller la poursuit de ses assiduités à un point tel que le distancer dans les coulisses lui demande plus d’efforts que ses exploits nautiques dans le spectacle. Elle mandate dès lors son impresario et mari Billy Rose de lui trouver une remplaçante au plus tôt.
Convoquée parmi 80 candidates, Esther est engagée immédiatement. Ce seront ses premiers pas dans la célébrité et c’est elle qui maintenant doit échapper à Weissmuller dont elle dira « Il me semblait que le seul but dans la vie de cet homme que j’avais tant admiré ait été de me priver de maillot ! ».

Billy Rose fut le mari de Fanny Brice et ils furent incarnés à l’écran en 1975 par James Caan et Barbra Streisand dans « Funny Lady ». Le film montre Billy Rose quittant Fanny pour une nageuse dont il compte bien faire une star et que l’on prend à tort en visionnant le film pour Esther Williams puisqu’on la voit répétant un ballet nautique dans le plus pur style Esther Williams. Il s’agit bien entendu du personnage d’Eleanor Holm incarnée par Heidi O’Rouke et non Esther Williams qui ne fut jamais madame Billy Rose. La réputation de l’icône américaine Eleanor Holm n’ayant jamais franchi les océans elle nous est inconnue en Europe, d’où cette bien compréhensible confusion.
Grâce au retentissement de l’exposition et de l’attraction nautique d’Esther et Johnny en particulier, la MGM s’intéressa de fort près à la belle nageuse.
Sam Goldwyn était particulièrement exaspéré du succès fabuleux (et des recettes qui vont avec) obtenu par la championne olympique de patinage Sonja Henie que la Century Fox avait sous contrat. La MGM était donc à l’affût de performances sportives !
Esther fut donc invitée à la MGM lorsque l’exposition de San Francisco fermerait définitivement ses portes.

On lui proposa un contrat mirifique mais l’avisée nageuse y mit ses conditions : Elle ne souhaitait pas se ridiculiser à l’écran et voulait un délai de neuf mois pour apprendre les arcanes de base en art dramatique, en chant, en danse et bien entendu, l’art du maintient distingué propre aux stars MGM avant qu’elle ne paraisse sur les écrans. Il fallait également que cet écolage, tout intensif qu’il fût, n’empiéta pas sur son entraînement sportif.
Goldwyn demanda à sa future vedette pourquoi neuf mois, ce à quoi elle lui répondit : « Si n’importe quelle femme peut donner la vie à un enfant en neuf mois, je peux bien essayer de faire naître une actrice ! »
Sam Goldwyn dit « oui » à tout et Esther put désormais considérer la piscine du Beverly Hills hôtel comme sa propriété privée.
Evidemment, la MGM ne va pas laisser miss Williams se prélasser au MGM hôtel et se sécher au soleil en essayant de se débarrasser de son accent du Kansas !
L’Amérique est entrée en guerre, il ne faut pas l’oublier. Les heures studieuses seront essentiellement consacrées à poser en pin-up pour militaires. Il existera même un portrait amphibie d’Esther Williams distribué aux soldats désignés pour le débarquement de Normandie !

Bientôt Esther se consacrera en chair et en os à l’effort de guerre, fera la tournée des hôpitaux et se consacrera au spectacle aux armées. Elle sera une actrice adorée des GI’s sans avoir jamais tourné aucun film, mais ses photos dévoilant sa plastique superbe et son sourire éblouissant firent plus pour sa gloire et celle de la MGM que les figures glacées de miss Henie sur ses patins à la Century Fox !
Bien sûr Samuel Goldwyn ne tint pas plus sa sacro sainte promesse des neuf mois d’écolage qu’il n’en tint jamais une autre faite à une actrice. Le studio supplia Esther Williams de sauver MGM de la faillite et du désastre où la plongeait l’ingrate Lana Turner qui avait fui comme une lâche pour épouser Artie Shaw, laissant son prochain film en plan et accessoirement Clark Gable lui-même sans partenaire.
Peut-on résister à un premier rôle dans les bras de Reth Butler ?
Non, bien entendu. Esther accepta, mais le temps que les choses se mettent en place, Lana était divorcée d’Artie et rentrée au bercail reprendre sa place sur les genoux de Clark, son mariage avec Artie Shaw avait duré quatre mois.

Le mariage d’Esther Williams touchait lui aussi à sa fin. Tout bien élevé qu’il soit, Léonard Kovner ne se voit pas l’époux d’une pin-up, d’une actrice d’Hollywood ou d’une attraction de foire. En 1944 ils seront divorcés.
Entretemps, puisqu’Esther Williams avait accepté de tourner un film, Samuel Goldwyn ne se considérait plus tenu par sa promesse, et que les neuf mois d’apprentissage soient libellés noir sur blanc sur le contrat de l’actrice ne le contraria pas le moins du monde.
Esther avait accepté de tourner, elle tournerait !
Après un ou deux court métrages, elle fut parachutée dans un Andy Hardy dont Mickey Rooney garantissait le succès avant de fourbir ses armes entre Irène Dunne, Spencer Tracy et Van Johnson dans « A Guy Named Joe ».
Van Johnson deviendra le « partenaire officiel » d’Esther et ils tourneront cinq films ensemble. Le public fut d’ailleurs bien étonné des prouesses aquatiques de Van qui barbotte à l’écran aussi bien qu’Esther. Laquelle Esther, lorsqu’ils nagent amoureusement côte à côte sur le dos le porte sous l’eau, une sourire éblouissant sur les lèvres, les yeux écarquillés et…une main dans le dos de Van...Pour l'empêcher de couler !

Ce ne seront pas là les seules difficultés du tournage. Van aura un accident de voiture extrêmement grave, le tournage sera interrompu en attendant son retour. Les nouvelles étaient pourtant mauvaises et surtout angoissantes. On savait que l’acteur avait maintenant une plaque de métal dans le front pour garder soudés les os de la boîte crânienne. On craignait de voir ce sympathique acteur transformé en créature de Frankenstein ou pire, incapable d’encore exprimer des émotions avec un masque dorénavant figé par le fer.
Avec leur élégance coutumière, Irène Dunne et Spencer Tracy refusèrent de continuer le film si Van était remplacé. Esther fut satisfaite de voir qu’à Hollywood il existait aussi de la solidarité et du fair play.
Esther Williams va gravir à une allure vertigineuse les échelons de la gloire et devenir une des valeurs les plus précieuse du studio. Le luxe des productions où elle brille ira lui aussi croissant et les films d’Esther Williams seront les plus chers et les plus brillants de leur époque. Ils resteront la quintessence d’un certain cinéma, celui du grandiose et rien ensuite ne pourra leur être comparé dans le raffinement technique et artistique même si les scénarii sur lesquels ils s’articulent n’ont aucun intérêt hormis celui de relier entre eux les tableaux où Esther apparaît.

Expédiée à New-York pour la grande première d’un de ses films où elle n’a encore qu’un rôle secondaire alors que toute la campagne de presse s’articule autour d’elle, le studio la flanque de l’acteur Ben Gage pour lui servir de chevalier servant. De sept ans l’aîné d’Esther, Ben Gage peine à réussir à l’écran est ne sera jamais connu qu’à la télévision, et encore, très modestement.
C’est en épousant Esther Williams en 1945 qu’il laissera la trace la plus probante de son passage dans l’univers du cinéma.
J’ignore d’ailleurs ce qui a poussé Esther Williams dans les bras de Ben Gage et cela ne me regarde pas. On sait cependant Esther Williams friande de beaux mâles, Ben Gage n’est « pas son type ». Il ne brille pas non plus par sa distinction, trouvant le moyen de se marier en costume marine et chaussures brunes. On nous avait habitués à plus de raffinement au pays des stars.

Nous sommes donc en 1945, la guerre est terminée, tous les espoirs sont permis, Esther Williams est riche, célèbre et comblée, elle se sent prête à devenir maman.
Mais elle a une carrière à mener, une carrière et un contrat à respecter, les tournages doivent s’enchaîner à vive allure, ce sont des productions gigantesques qu’il n’est pas question de décaler d’une seule demi heure, souvent lorsqu’Esther Williams tourne un film, elle répète déjà les numéros du suivant.
Ben Gage n’est pas le dernier à l’encourager, ses velléités paternelles peuvent bien attendre, pour l’instant que son épouse engrange les dollars à la pelle lui est une satisfaction bien suffisante !
Esther Williams, soyons justes, n’est pas malheureuse de son sort, son métier la passionne, elle a maintenant à Hollywood des amis précieux dont Joan Crawford, Ava Gardner ou Cyd Charisse.

Elle est particulièrement active dans la préparation technique de ses numéros, et c’est grâce à elle si les maillots perdirent leurs fermetures à glissières et que l’on testa de nouvelles matières comme le latex pour les confectionner.
En fait, Esther Williams dans ses recherches tentait d’inventer le lycra.
Esther Williams termine les années 40 au sommet du box office, entame les années 50 auréolée d’une gloire inouïe et devient maman pour la première fois d’un petit Benjamin Stanton né le 6 Août 1949.
La venue de son premier fils sera un bouleversement à plus d’un titre pour la star Esther Williams. Son couple avec Ben Gage n’en est plus aux heures heureuses du début. Ben se passionne bien plus pour le jeu et l’alcool que pour son épouse et s’est découvert un don pour les investissements désastreux où il perd des millions de dollars par brouettes entières.
Lorsque Esther apprend qu’elle est enceinte, elle vit alors une fougueuse passion avec son partenaire Victor Mature et a déjà mentalement fait une croix sur son couple légitime, bien décidée a demander le divorce et épouser Victor à leur retour d’Hawaï où leur film se tourne.

La nouvelle de sa grossesse la prend au dépourvu et elle va elle-même s’empêtrer dans une situation déjà confuse en utilisant une radio amateur locale pour informer la MGM de son état. La nouvelle supposée secrète a été entendu par les trois quart de l’Amérique et c’est une véritable liesse populaire qui accueillit la future maman à Hollywood !
Esther réintégra donc le domicile conjugal.
Elle fit une croix sur ses amours avec Victor Mature qui s’était déjà fait briser le cœur par Rita Hayworth et Linda Darnell.
La star profita de son inactivité forcée pour mettre au point un programme pour apprendre aux enfants aveugles à nager, et toute à la joie de la naissance de Benjamin, mit au monde dès l’année suivante son fils Kimball Austin qui poussa son premier cri le 30 Octobre 1950.
Cette nouvelle naissance chahuta moins la presse mais secoua d’avantage la M.G.M. le studio n’avait pas prévu cette nouvelle maternité et se trouva dans l’obligation de repousser la date du tournage du prochain film d’Esther, ce qui équivaut à délocaliser un zoning industriel, mais que faire ?

Tous les experts étaient formels, cette fois ce serait une fille ! Ce fut donc un garçon qui naquit avant terme ce qui permit à la M.G.M . de commencer son film dans les délais initialement prévus.
Le très sérieux magazine LIVE lui-même s’avoua sidéré par Esther Williams qui s’affichait maintenant comme une des stars les plus actives et les plus prestigieuses, une femme d’affaires avertie, une épouse idéale, une pin-up fabuleuse et une maman modèle. Elle fut surnommée par le magazine et bientôt par Hollywood : « The Tycoon ».
Lequel Tycoon avait trouvé le temps d’honorer le festival de Cannes de sa très prestigieuse présence et d’être de toutes les fêtes avec un entrain digne de tous les Max Brother réunis !

Le Tycoon en question stupéfia Hollywood en s’achetant une maison fort modeste dans une banlieue très moyenne de Los Angeles. Elle l’acheta fort délabrée pour l’obtenir à un prix dérisoire et s’attela elle-même aux travaux d’embellissement et de rénovation.
C’est ainsi que les honnêtes ouvriers américains vivant dans ce quarter sans chic et sans prétention eurent pour aimable voisine la star fabuleuse Esther Williams. Ils furent d’ailleurs très étonnés de la voir partir pour le studio bien avant que leur propre réveil ne sonne et en revenir bien après que leurs enfants soient couchés . Parfois le couple Gage sortait la Cadillac du garage pour se rendre à une première.
On entr’apercevait alors la star dans toute la magnificence de ses étoles de renards immaculés, ses diamants et sa merveilleuse robe du soir.
Sinon, Esther avait elle-même abattu une cloison intérieure, faisant de deux pièces de tailles moyennes un lumineux living très spacieux où elle recevait parfois pour un thé les mères des copains d’école de ses propres enfants, lesquels jouaient dans la rue comme tous les gamins américains de leur âge.
Nul doute que lors de la soirée des renards blancs elle avait abreuvé ses voisins de tables d’histoires de papier peint et de peinture !

Inutile de dire que Ben Gage fut mis à contribution pour le creusement de la piscine ! Il piochait, Esther évacuait les brouettes de terre, les voisins amenaient les bières.
Esther Williams sera maman une troisième fois, de sa fille Susan Tenney qui naîtra le 1 Octobre 1953, mais à cette époque l’entente cordiale des époux qui n’était plus qu’une façade pour journalistes depuis longtemps est devenue le secret de polichinelle avant de déboucher sur une séparation.
Si les époux ne vivent déjà plus sous le même toit à la naissance de Susan, ils ne divorceront légalement qu’en 1959.
En 1957, Esther, toujours aussi populaire a une autre brûlante « Love Affair » avec le séducteur aux cheveux gris Jeff Chandler.

Ils sont partenaires dans « Raw Win in Paradise » qui se tourne en Italie. Esther a loué une maison sur la plage où elle profite avec ses enfants de ses moments de loisirs, Jeff s’est installé dans un luxueux castel qui domine le village de Castiglione Dello Pescaia où le film se tourne.
Esther a 36 ans, Jeff 40.
Le couple Chandler a déjà frôlé le divorce, Esther vit séparée de son mari.
Esther livra une bataille sans merci de charmes révélateurs avec la jeune première du film Rossana Podesta.
On vit de moins en moins Jeff au château et de plus en plus à la villa d’Esher.
Le tournage terminé, l’équipe rentra en Amérique, Jeff et Esther restèrent sur place. Ce fut la raison officielle du divorce chez les Gage.

Esther garda outre ses enfants, ce qui lui tenait le plus à cœur : sa station essence, son restaurant, ses maisons de Twenty Nine Palms et bien entendu sa chère maison de banlieue avec sa piscine « faite main » où elle vivra d’ailleurs toujours. Sa chère maison sans prétention inspirera la star Lilli Palmer qui deviendra sa voisine.
La torride histoire d’amour allait durer deux ans d’une fougueuse passion à laquelle Esther mettrait brutalement fin sans se répandre en explications.
Bien des années plus tard et après la mort très prématurée de Jeff Chandler, Esther dans ses mémoires déclarera à ce propos qu’elle avait découvert un soir que Jeff Chandler était en fait un travesti !
Une déclaration qui m’a plongée depuis dans un abîme de perplexité !
Lorsqu’Esther apprendra que Jeff Chandler est aux portes de la mort à cause d’une hémorragie interne, elle ne fera aucun commentaire, toute à ses vacances en Espagne avec le nouvel élu de son cœur : Fernando Lamas.

Esther Williams fut durant quinze magnifiques années qui comptent parmi les plus prestigieuses du septième art une des plus glorieuses stars d’Hollywood et une des plus brillantes étoiles MGM. Mais on l’a vu bien des fois, les relations entre les studios et leurs stars ne sont jamais des histoires d’amour.
A l’annonce de sa troisième grossesse, MGM avait déjà perdu son calme et avait immédiatement modifié le scénario du prochain film d’Esther pour le confier à…Jane Powell ! Les numéros nautiques furent purement et simplement éradiqués du scénario et la MGM déclara que le film ne s’en était pas porté plus mal.
Il avait bien fallu se passer de Greta Garbo et de Jean Harlow, on saurait se passer des services de la sirène en titre d’Hollywood, fût-elle la « Million dollars Mermaid » en personne.
Qu’Esther Williams se le tienne pour dit ! On ne se fait pas remarquer quand vos films coûtent si cher à monter, madame !
L’actrice dut se sentir profondément blessée même si elle afficha son éternel sourire figé dans la joie.

Elle dut se souvenir qu’elle avait failli payer plusieurs fois de sa vie ses prouesses à l’écran et s’était entre autres brisé les vertèbres du cou en plongeant d’une hauteur insensée avec une couronne de métal sur la tête. Les sept mois passés dans un carcan de fer en priant pour ne pas rester tétraplégique durent lui remonter à la mémoire et au cœur.
Esther Williams signa son second arrêt de mort en refusant de succéder à Norma Shearer dans le remake de « Women », le chef d’œuvre de Cukor qui allait devenir « The opposite Sex ». June Allyson hérita du rôle et Esther fut suspendue.
Or, non seulement Esther ne voulait pas succéder à Norma Shearer mais elle ne voulait pas d’un rôle écrit pour…Grace Kelly !
Elle avait suffisamment rapporté d’argent et risqué sa vie chez MGM que pour accepter d’être traitée en remplaçante de qui que ce soit.
Les choses s’envenimèrent, Esther Williams rompit son contrat et fut fort surprise de devoir trois millions de dollars de dommages et intérêts à MGM.
Les procédures seront longues, pénibles et humiliantes mais se termineront au profit d’Esther qui se retrouvera avec cinquante mille dollars de profits.

Universal se précipita sur la sirène déchue mais n’avait évidemment pas les moyens d’MGM. Le studio lança alors une campagne de presse sans précédente, peut-être la plus importante de l’histoire du studio. Il s’agissait de savoir si on préférait la « femme sportive » à la « Femme dramatique » ce qui ne veut rien dire mais dit quand même bien ce que ce veut dire ! Esther Williams allait prouver au monde qu’elle pouvait porter au triomphe un film où elle serait au sec et habillée de pied en cap et de bout en bout.
La réputation de piètre comédienne d’Esther Williams reste encore à prouver, car selon moi si le public paye pour vous voir et ne regrette pas son argent, impatient de payer encore pour votre prochain film en sachant qu’il sera la copie exacte de celui qu’il vient de voir, vous ne pouvez pas être complètement « mauvaise », n’en déplaise à l’actor’s studio.
Mais quoi qu’il en soit ce n’est pas avec le film Universal que nous pourrons être valablement fixés. Georges Nader s’y inquiète , en couleurs il est vrai, de savoir qui a tenté de violenter madame le professeur Esther Williams dans un coin sombre du campus.

Personne, très sincèrement n’en eut rien à cirer, pas plus Esther Williams que les autres.
« La Chérie de Neptune » laissa alors tomber un très laconique : « Mon nouveau mari Fernando Lamas me préfère à la maison qu’à l’écran ». Ce fut le mot de la fin.
Fernando Lamas était fraîchement divorcé de la fabuleusement belle Arlène Dahl dont il avait un fils, Lorenzo, bien connu des téléspectatrices.
Pour avoir beaucoup tourné le sempiternels « Latin Lovers », Fernando Lamas, tout ambitieux qu’il fût n’est pas dupe de se qualités d’acteur et refuse les rôles trop importants où il pourrait risquer sa réputation.
C’est une attitude qui ne déplaît pas à Hollywood car elle rend les acteurs fiables et obéissants. Fernando tourne donc énormément.
Esther Williams accepta donc avec un certain enthousiasme ce rôle de bonne épouse américaine et bourgeoise et tous les jupons d’Amérique la jalousèrent d’avoir domestiqué le beau Fernando.

A la tête de ses entreprises de piscines et de maillots, Esther Williams ne risquait pas de s’ennuyer mais les choses étaient malgré tout moins paradisiaques que ce qu’elles n’en avaient l’air.
Si Fernando Lamas vénère son fils Lorenzo dont il n’a pas la garde, il a violemment pris en grippe les enfants d’Esther. Et si tout Hollywood s’ébaubit d’admiration devant la magnifique villa qu’il fit construire pour abriter leur bonheur conjugal, tout le monde feignit d’ignorer qu’i n’y avait pas de chambre prévue pour les enfants d’Esther.
Esther Williams restera la très discrète madame Lamas jusqu’à ce qu’un cancer du pancréas emporte son élégant et très séduisant mari le 8 Octobre 1982.
Esther était restée éloignée des écrans durant les grands bouleversements des années 60 et 70. La musique Pop, la guerre au Viêt-Nam, le Flower Power, la pornographie, le Watergate et l’escalade de la violence à l’écran, tout cela s’est déroulé sans elle. C’est donc une star intacte et nimbée d’un incroyable prestige que d’autres générations découvrent, faisant d’Esther Williams la diva incontestée, le symbole absolu des films à grand spectacle de l’âge d’or MGM.
Esther Williams qui a vieilli, s’est épaissie et souffre toujours de ses blessures au cou a gardé son inoubliable sourire.
Fière de sa santé bien qu’une légende tenace ait circulé selon laquelle les produis que l’actrice utilisait pour garder les yeux ouverts sous l’eau l’avaient rendue aveugle.

Miss Williams à la tête de ses fructueuses entreprises se remaria encore en 1994, avec, comme le veut la tradition Williams, un monsieur très séduisant. Beaucoup de ceux qui virent les photos de mariage d’Esther Williams et Edward Bell crurent, leurs yeux étant sans doute plus altérés que ceux de la sirène d’Hollywood, qu’elle venait d’épouser Robert Wagner !
Le couple Bell resta aimablement marié mais la fatalité a frappé Esther Williams dans ce qu’elle avait de plus précieux au monde : ses enfants.
Le 6 mai 2008 son fils Kimball Austin décédait à 57 ans.
Elle entrait ainsi dans le cercle peu enviable des mères qui survivent à leurs enfants avec Michèle Morgan, Maria Félix ou Mary Marquet. Il n’y a pas de mots pour qualifier cette douleur, le vocabulaire ne désigne pas une telle souffrance.
Un mois plus tard, elle était apparue très diminuée en chaise roulante aux funérailles de sa grande amie Cyd Charisse et reconnut avoir eu un accident cérébral et s’être réveillée un matin consciente mais incapable de bouger ni de se souvenir de quoi que ce soit.
L’Amérique fut sou le choc. Ainsi la fabuleuse Esther Williams pouvait elle aussi être vaincue par le temps.

L’année 2008 ne finirait pas dans la joie pour Esther après ces épreuves. Son cher ami et partenaire préféré au temps des glorieux succès MGM, Van Johnson entrait lui aussi dans la mort le 12 Décembre à l’âge vénérable de 92 ans.
Les hommages à Esther Williams se mirent alors à pleuvoir et ne cessèrent plus.
La reconnaissance de ses mérites, de son talent et ces témoignages de l’admiration l’amour que le public lui porte à jamais semble avoir eu un effet salutaire sur Esther Williams qui recouvra la santé.
Esther s'est paisiblement éteinte le 6 juin 2013 dans sa chère maison, deux mois avant de fêter ses 92 ans.
Celine Colassin

QUE VOIR ?
1942 : La Double Vie d’Andy Hardy : Un épisode de la feuilletonnesque Andy Hardy où trépigne Mickey Rooney aux éternelles portes de l’adolescence. Il tombe ici amoureux de la naïade en maillot blanc Esther Williams. Un autre débutant eut moins de chance qu’Esther avec ce film : Monsieur Roger Moore dont les scènes furent coupées au montage !
1942: Personalities : Ce court métrage produit par MGM avait pour but de présenter au public les nouvelles recrues du prestigieux studio. N y verra donc Esther, Van Johnson, Donna Reed, Mickey Rooney, Susan Peters et quelques autres “trouvailles de l’année ».
1943 : A Guy Named Joe : Esther n’est encore qu’un luxueux faire valoir exotique dans l’ombre du couple Irène Dunne et Spencer Tracy et forme , dans un autre style il est vrai un autre couple avec Van Johnson. Ils tourneront cinq films ensemble, tous des succès colossaux.
1945 : Thrill of a Romance : le couple Esther Williams- Van Johnson et d’emblée le huitième meilleur box office de l’année 1945 !
1945 : Ziegfeld Folies : Esther se joue elle-même dans ce prestigieux catalogue couleurs des stars MGM les plus spectaculaires dont Lucille Ball, Fred Astaire, Lucille Bremer, Cyd Charisse ou Kathryn Grayson. Le tout est orchestré du haut de son paradis par feu Ziegfeld dont William Powell reprend le personnage pour la seconde fois.
1946 : Eve Eternelle : Esther et son cher Van Johnson se retrouvent pour le grand plaisir des foules ; Ils sont ici embringués dans une histoire alambiquée de procès en diffamation et de gazette à scandales et où on croisera Lucille Ball et Keenan Wynn ! Lequel Keenan avait eu un accident de moto au début du tournage. Il avait la mâchoire cassée et retenue par un pansement élastique qui l’obligeait à parler entre ses dents. Il perdit 30 kgs durant les prises de vues, pendant qu’Esther essayait bravement de chanter en…portugais !
1947 : Fiesta : Peu de scénario hélas pour permettre à Cyd Charisse, Esther Williams et Mary Astor de briller face à Ricardo Montalban.
1947:This Time for Keeps : S’il n’y avait pas l’humour ineffablement périmé de Jimmy Durante, le tout resterait très plaisant avec Esther plus aquatique que jamais et l’orchestre de Xavier Cugat ! Il semble avec le recul que le film soit plus plaisant à regarder qu’il ne le fut à tourner. Esther et Richard Thorpe le metteur en scène se détestaient. Esther était enceinte lors du tournage et mit sa fausse couche sur le compte des fatigues inutiles et des malveillances de Thorpe (Qui la dirigera quand même quatre fois, celle-ci étant la troisième !)
1948 : On a Island With You : Des militaires américains échouent sur une île paradisiaque hantée par Esther Williams et ses affolants paréos aux couleurs chatoyantes mais n’ont de cesse que de retourner au combat pour en « découdre ». Cyd Charisse est là, sublime et merveilleuse et ces dames se partagent les charmes de Peter Lawford et Ricardo Montalban.
1949 : Take Me Out to the Ball Game : Indépendamment du fait que ce film soit épouvantablement mauvais, Esther Williams vécut le tournage comme un enfer. Gene Kelly et Stanley Donen la considéraient comme une sorte de cheval de cirque amphibie et elle ne put compter que sur Betty Garret pour la supporter sous les sarcasmes désobligeants et grossiers des deux autres lurons.
1950 : Pagan Love Song : Esther nous présente une collection de paréos héritée de Dorothy Lamour, à moins qu’il s’agisse de ceux que l’on n’a pas utilisés sur « Une Ile avec Vous ». Howard Keel est là, un peu trop terrien et Rita Moreno, fabuleuse, dame le pion à tout le monde !
1950 : Duchess of Idaho : Retrouvailles pour la quatrième fois avec Van Johnson pour un film qui sortit dans nos contrées sous le titre de « jamais deux sans Toi », tout un programme !
1952 : Million Dollar Mermaid : Le titre de ce succès colossal collera longtemps à Esther Williams et il faut bien admettre qu’il lui va bien ! Elle incarne ici une personnalité réelle, celle de la championne de natation Annette Kellerman. Esther fut d’ailleurs assez mortifiée lorsqu’elle fut littéralement portée en triomphe le soir de la première du film sous le nez d’Annette, invitée d’honneur de la soirée à qui personne n’accorda le moindre regard.
1953 : Easy to Love : Nouvelles retrouvailles avec l’inévitable Van Johnson à qui cette fois Tony Martin vole la vedette ! On est également surpris de croiser Carrol Baker dans la distribution !
1954 : Dangerous when Wet : Esther décide de traverser la Manche à la nage pour les beaux yeux de Fernando Lamas. C’est dans ce film qu’Esther nage en compagnie de Tom et Jerry. Les critiques ne furent pas particulièrement tendre, mais Esther ne s’en offusqua pas, ils avaient parfaitement raison : " Il est évident qu’Esther Williams ne brigue pas l’Oscar de la meilleure actrice, mais la fille la plus saine d’Amérique remplit parfaitement son maillot. Elle est plaisante à regarder et d’une simplicité trop rare à Hollywood qui force la sympathie". Et comme le film rapporta des millions, tout le monde fut très content !
1955 : Jupiter’s Darling : Esther retrouve Howard Keel qui a en cordes vocales ce qu’Esther a en nageoires et le couple Marge et Gower Champion virevolte par-dessus tout ça ; Georges Sanders qui a toujours eu le don de se retrouver sur les tournages les plus inattendus promène son flegme sur celui-ci.
1958 : Raw Wind in Eden : Le film de la grande passion avec Jeff Chandler sous le soleil d’Italie.
1961 : The Big Show : Esther Williams est pour la dernière fois en faut de l’affiche hollywoodienne, elle apparaîtra une ultime fois dirigée par son mari Fernando Lamas dans un film espagnol : La Fuente Magica