JEAN SEBERG
- Céline Colassin
- 9 nov.
- 15 min de lecture

Jean Seberg vient au monde le 13 Novembre 1938 dans la petite ville de Marshalltown dans l’Iowa et rien ne pouvait prédestiner cette petite fille au destin digne d’un conte de fées qui allait être le sien, et à fortiori rien au calvaire qu’allait être sa courte vie.
Ses parents, pharmaciens, déjà âgés à la naissance de la petite Jean sont des Luthériens convaincus et si la vie n’est ni drôle ni frivole avec eux, Jean est élevée par des parents qui l’adorent et elle le leur rend bien.
Jamais la famille n’aurait autorisé la jeune fille qu’elle est devenue à participer à un quelconque concours de beauté et je ne crois pas que l’idée lui en serait venue. Mais comme toutes les adolescentes de son âge, Jean rêve au cinéma. Parce qu’elle a vu le jeune Marlon Brando dans son premier film alors qu’elle-même n’avait que 12 ans elle s’était mise à rêver.
Et puis la petite annonce à laquelle elle répond est d’un autre ordre que l’habituelle catégorie pin-up et peu faite pour choquer les âmes bien pensantes : Otto Preminger, cinéaste qui ne donne généralement pas dans la folichonnerie filmée cherche une jeune inconnue pour incarner Jeanne d’Arc.

Jean a suivi quelques pauvres cours de théâtre à Marshalltown, elle envoie sa candidature, n’hésitant pas à se confronter à l’image de la fabuleuse Ingrid Bergman dans le rôle de la sainte qui est encore très vivace dans les cœurs et les mémoires. Songe elle alors que Garbo se serait autrefois damnée pour le rôle, je l’ignore.
Preminger a reçu plus de 18.000 candidatures et rencontré une armée de jeunes filles bouleversées d’espoir et accessoirement couvertes de fond de teint, de faux-cils et montées sur talons aiguilles.
Lorsque la petite cambrousarde de l’Iowa fait sa timide apparition, Preminger lance : « Jeanne vient d’entrer, faites dégager les autres ». Le metteur en scène dont la réputation n’est pas non plus faite d’affabilité ni même de politesse s’empare littéralement de la jeune fille pour en faire « SA » Jeanne d’Arc.
La presse, comme à chaque nouvelle « découverte » suit le mouvement et très vite, Jean Seberg est le nouvel évènement mondial, à côté de cela, la résurrection de la vraie sainte serait passée complètement inaperçue.
Malheureusement, Preminger rate le film, Richard Widmark sa vedette masculine est si mortifié du résultat qu’il n’ose plus sortir de chez lui.

En plus d’un sujet déjà exploité, peu dans l’air de son temps et peu festif, Preminger se base sur une pièce de théâtre particulièrement pompeuse plutôt que sur la biographie de la sainte. Le tout donne un film ennuyeux , bavard et prétentieux, posé sur les fragiles épaules d’une Jean Seberg qui n’a ni le métier ni la présence d’une Ingrid Bergman ou d’une Renée Falconetti, les plus spectaculaires « Jeanne » précédentes.
Une seule scène sera sauvée grâce à son réalisme : la fameuse scène du bûcher, car Jean sera réellement brûlée au visage et aux mains.
Pour Jean, déjà le ciel se couvre, elle n’a pas vingt ans.
L’univers entier semble se moquer de la piètre performance de l’actrice, la presse la traîne dans la boue et le ridicule, on parle d’une liaison entre elle et son metteur en scène.
Le père de Jean, outré, achète tous les magazines qui parlent de sa fille et les brûle sur la place de la petite ville de Marshalltown où la famille habite toujours.
Jean n’ose plus se montrer, ni rentrer chez elle, elle reste en France, s’exile à Nice.
Pourquoi Nice ? Parce que, dira-elle plus tard, « C’est la seule ville française dont je savais prononcer le nom ». Elle traîne là, se promenant sur la plage, tôt le matin quand elle est encore déserte puis s’enferme et s’enivre au pastis.

Otto Preminger avait engagé sa découverte pour deux films, le suivant se tournerait sur le cote d’Azur, une adaptation haute en couleurs et riche de noms prestigieux du roman de Françoise Sagan : « Bonjour Tristesse ». Ca tombe bien, Jean est déjà sur place, mais lorsque Preminger la retrouve après des mois de recherches elle est presque une épave. Au lieu de la consoler, le metteur en scène insulta copieusement l’actrice mais sa technique fut la bonne. Jean Seberg reprit un peu de ses esprits.
Le tournage sur la côte d’Azur fut l’évènement de la saison : David Niven, Deborah Kerr, Mylène Demongeot et Jean Seberg en tournage sur la riviera Française avec Françoise Sagan qui hante les lieux et surveille ce que l’on fait de ses écrits. Si elle a visionné le ratage « Jeanne d’Arc », nul ne songera à l’en blâmer. Très « Dolce-Vita Tropézienne », le tournage fut vécu comme un conte de fées par Jean qui venait de rencontrer le très mondain François Moreuil.
Journaliste très « up to date », François Moreuil épousa Jean Seberg en 1958.
Dubitative, Jean commentera plus tard ce mariage : « J’ai grandi parmi les fermiers du Middle West et tout à coup un homme qui savait choisir les vins et commander au restaurant me faisait la cour, j’ai été plus qu’éblouie, j’en ai été hypnotisée ! »

Le film, il faut le reconnaître, n’est pas très réussi, Jean n’a aucune chance face à Deborah Kerr, une des comédiennes les plus fines et les plus aguerries de l’écran mondial. Et puis il y a Mylène Demongeot dans un rôle bien plus pin-upé, belle à ravir, blonde en diable et bronzée à souhait. Elle fleurit sur toutes les couvertures de magazines du monde, tellement plus décorative et émoustillante que Jean Seberg déjà qualifiée par certains d’ « anti femme ».
Grâce à Sagan, le technicolor et la côte d’Azur, le film connaîtra un succès plus honorable que « Jeanne d’arc » mais ne fera pas de Jean Seberg une nouvelle idole des foules.
Avocat et journaliste s’improvisant agent, scénariste, producteur voire metteur en scène, François Moreuil prend en mains la carrière de sa jeune épouse, se sentant soudain devenir pygmalion, il n’entraîna son Elisa Doolittle que dans un gouffre d’indifférence.
C’est Jean-Luc Godard qui, sans doute interpellé par cette image d’ « anti femme » fera de Jean Seberg une star, mieux, il fera d’elle l’égérie d’un nouveau cinéma, l’égérie de la « Nouvelle Vague » en faisant de Jean la petite vendeuse de l’Herald Tribune dans « A Bout de Souffle ».
Le succès interplanétaire du film révolutionna l’univers du cinéma, fit de Jean une véritable icône intellectualisée. Mais comme un des principes fondamentaux de la nouvelle vague était de se passer de stars, Godard ne fit plus appel à Seberg…mais fit tourner Bardot (contradiction, quand tu nous tiens !).

Jean Seberg devint une star, la star 1960. Sa coupe courte revisitée par Jean-Marc Maniatis devint un must incontournable, l’antithèse de la tignasse à la Bardot. Pour la génération sixties, le look Jean Seberg allait faire long feu et n’a pas dit son dernier mot.
François Moreuil divorça d’une femme plus célèbre que lui après avoir activement travaillé à l’élaboration du projet de Godard. Et pour la petite histoire, François Moreuil aimait à donner sa carte d’un geste souverain qui fascinait Jean plus encore que le choix des menus. En voyage en Californie, il la donna dédaigneusement à un diplomate Français : Romain Gary.
Après leur divorce, Jean commentera : « Mon mari ? Je le croisais parfois en boîte de nuit, mais c’était toujours un hasard ! »
Jean Seberg se sent heureuse, adoptée par la France, elle est d’ailleurs la seule actrice américaine de ma connaissance à être devenue une actrice française, elle tourne en Italie, en profite pour avoir une courte romance avec Walter Chiari avant de le rendre à sa propriétaire Ava Gardner.
Libre, riche, belle célèbre, Jean Seberg vit sa vie comme un contes de fées mais va faire une rencontre qui va lui dessiller les yeux et bouleverser son destin à jamais : celle de l’écrivain Romain Gary qui n’a pas hésité à rappeler Moreuil.

En 1962, Jean épouse l’illustre écrivain de 24 ans son aîné et devient pour l’état civil madame Roman Kacew, véritable patronyme de l’auteur des « Promesses de l’Aube ». Le scandale est bien sûr à son comble, Gary a quitté sa femme pour Jean.
Jean se fiche bien de tout ce que l’on peut dire et de cette différence d’âge. Son bonheur éclate lors de son voyage de noces à Venise où l’écrivain lui offre la traditionnelle balade en gondole sous le pont des soupirs et devant les flashs Paris-Match.
Gary va emmener sa femme dans sa vie aussi mondaine qu’intellectuelle.
Le couple est reçu à la maison blanche pour une petite bouffe sympa avec John et Jackie
Romain Gary était un intime du général de Gaulle et Kennedy, lui-même un fan acharné de celui-ci. L’écrivain et son actrice seraient d’ailleurs bien restés pour le week-end mais Jean est attendue à Paris par François Mauriac, alors ministre de la culture pour ouvrir la saison de l’Opéra avec lui dans sa loge.
L’année suivante, en 1963, le couple a un fils : Alexandre Diego.

Romain Gary, depuis longtemps s’engage dans des causes qu’il considère justes et dignes d’être dénoncées sinon défendues. C’est en sa compagnie que Jean prendra conscience des inégalités sociales et découvrira horrifiée l’existence des « chiens blancs », sujet du prochain livre de son mari : ces chiens dressés à l’attaque des noirs.
Mais si l’écrivain sait manier la plume et véhiculer informations et émotions de manière pertinente, Jean avec la fougue de sa jeunesse et forte de sa célébrité monte au créneau et défend haut et fort les opprimés d’Amérique, noirs et Amérindiens tous ensemble.
Il serait mal venu de la part de l’écrivain de museler sa tempêtueuse épouse, il va laisser Jean se brûler les ailes.
« Oui je suis cette femme, proche des activistes noirs qui défend les noirs et enseigne dans les ghettos de Los Angeles où la police n’a rien à apprendre des fascistes ! »
Jean parle de cette école créée par un des cousins de Malcolm X qu’elle supporte financièrement et personnellement avec Vanessa Redgrave. Une école où on accueille les enfants noirs dont les parents sont drogués et incapables de subvenir à leurs besoins. La seule d’Amérique. Les deux actrices y recevront tout le gotha hollywoodien du moment dont Paul Newman et Joanne Woodward et surtout Jane Fonda. C’est là qu’à son tour, et grâce à Jean et Vanessa que Jane Fonda prendra conscience des inégalités sociales et raciales de son pays, et des combats à mener, faisant de ses croisades anti guerre et anti racisme des spectacles en soi.
Jean Seberg commentera à ce propos : « Jane est une superstar, elle agit comme telle, moi je ne suis qu’une actrice connue depuis quinze ans, elle peut soulever des foules. Moi ma notoriété est à peine suffisante pour empêcher qu’on me tire dessus ! Nous n’avons ni les mêmes moyens ni les mêmes buts ni les mêmes tempéraments. Mais je l’admire et ne souhaite qu’une chose : qu’elle n’arrête jamais ! » Et si on ne tira pas sur Jean, en tout cas pas avec des armes à feu, la fameuse école fut plastiquée deux fois !

Comme avec Jane Fonda, le gouvernement américain va utiliser l’arme Hollywoodienne pour tenter de calmer la nouvelle égérie de la cause noire. Jean reçoit des propositions de tournages dans des films de prestige aux cachets assortis.
Elle donnera la réplique à Peter Fonda, Warren Beatty, Clint Eastwood, Burt Lancaster , Dean Martin, Lee Marvin, Stephen Boyd, James Mason et j’en passe.
Elle tournera « La Kermesse de l’Ouest » avec Clint Eastwood et Lee Marvin : « Deux acteurs merveilleux qui ont été des anges avec moi. Lee est devenu mon très grand ami et je crois que c’est l’acteur le plus fantastique ou en tout cas le plus impressionnant de tous ceux avec qui j’ai joué ». Elle taisait alors la passion qui l’avait liée à Clint Eastwood littéralement fou d’elle.
Bien des années plus tard Eastwood commentera : « J’étais fou d’elle et lorsque le tournage a pris fin elle m’a atrocement manqué. je suis parti la retrouver à Paris mais la magie s’était envolée, Jean m’avait déjà oublié, elle était passée à autre chose ».
Jean Seberg enchaînera avec la superproduction « Airport » : « J’adore le cinéma mais j’avoue que je n’y comprends rien ! Airport vient de faire son entrée dans le top 10 des meilleures recettes de tous les temps. C’est bien mais moi je trouve que c’est un très mauvais film ! J’aurais préféré que le public se déplace pour « Pendulum » ! » Elle avait quand même emmené Diego voir le film à Paris et l’émerveillement de son petit garçon l’avait beaucoup amusée.

Elle fait les films, certes, mais continue ouvertement à financer « ses » causes comme les « Black panthers ». Elle n’a pas la discrétion d’un Charlton Heston ni la prudence d’une Jane Fonda qui sait se taire au moment opportun en maîtrisant ses dires et ses abdominaux même si ses prises de positions feront d’elle la femme la plus haïe d’Amérique.
Jean Seberg entre dans le collimateur du gouvernement Américain.
Sa vie va devenir un enfer. Enfer qu’elle n’était pas prête à affronter, Jean n’est pas de taille et est loin de s’imaginer l’amplitude des moyens qui vont être mis en place pour neutraliser ses emportements.
Le point culminant de la guérilla entre Jean et les USA c’est la campagne de presse diffamatoire qui va être menée contre elle par Newsweek et qui la mettra définitivement au tapis.
Ayant appris par ses écoutes téléphoniques devenues une tradition que l’actrice était enceinte, le gouvernement mobilisera la presse mondiale autour d’un scandale monté de toutes pièces :
« Jean Seberg, l’épouse de Romain Gary attend un enfant dont le père est un Black Panther »
Deux ans plus tôt, le film que mit en scène Romain Gary avec Jean : « Les Oiseaux vont Mourir au Pérou » fut le premier film à être classé X sur le territoire américain. Considéré pornographique, le film réunissait Jean, Pierre Brasseur et…Danielle Darrieux !
Jean commenta : « Bien sûr, la première image du film me montre nue sur une plage et j’ai des rapports sexuels avec trois hommes à la fois, mais ce qui choque, c’est qu’on ne sait pas si je suis consentante ou violée ! »

Jean aurait accepté que son enfant soit vert ou bleu, mais c’est son intégrité qui est traînée dans la boue, son mariage devient une comédie, Romain Gary un cocu même si le couple est alors en pleine procédure de divorce et ses prises de positions politiques une excuse à l’accomplissement de ses fantasmes sexuels. Si cela avait été la vérité, Jean Seberg aurait elle-même convoqué la presse en déclarant : « Mon enfant sera noir, ou en tout cas beige et j’en suis immensément fière ! ».
Mais ce n’était pas le cas.
Jean se défendit.
En vain.
Jean avouera que le père de son enfant est son amant mexicain Carlos Navarra, étudiant révolutionnaire et bien connu lui aussi du FBI.
Anéantie par la campagne de diffamation dont elle est la cible, Jean Seberg s’effondre et met au monde une petite fille prématurée qu’elle baptise Nina, prénom de la mère de Romain Gary pour qui il écrivit « Les Promesses de l’Aube ».
Nina qui ne vivra que deux jours.

Avec l’énergie du désespoir, Jean va organiser une conférence de presse où tous les journalistes vont se précipiter, ignorants qu’ils sont encore des évènements tragiques des dernières 48 heures.
Jean leur présentera le cadavre de sa petite fille blanche et exigera justice, accusant publiquement le FBI et la presse de la mort de sa petite Nina.
Peu confiante dans l’honnêteté des journalistes capables selon elle de jurer sur leur vie que sa fille était noire comme du charbon, la petite Nina sera exposée dans un cercueil de verre durant les cérémonies funèbres.
Divorcée d’avec Romain Gary, Jean se remariera mais ne surmontera jamais la mort de sa fille. Elle restera incapable d’accepter les circonstances qui ont conduit son enfant à la tombe.
Jean Seberg sombre dans la dépression, drogue et alcool deviennent son lot quotidien, un quotidien ponctué de quelques tentatives de suicides, toujours en Août, époque de la mort de la petite Nina.

Parfois la belle actrice refera surface, annonçant ses projets, belle et reprise en mains par Maniatis, s’affichant avec des garçons plus jeunes qu’elle.
Elle se remariera avec le réalisateur Denis Berry en 1972 mais malgré ses tentatives pour refaire surface et vivre enfin heureuse, la fêlure est trop profonde, Jean Seberg n’y arrive pas.
Complètement désargentée, elle occupera longtemps un appartement dans la cour de l’immeuble où vivent Romain Gary et son fils Diego. Parfois ils la voient passer, rayonnante puis elle disparaît plusieurs jours, ensuite encore le téléphone sonne,
Jean s’est jetée sous le métro et a été sauvée in extremis.
Le Mois d’Août 1979 lui fut sans doute plus intolérable que les autres, séparée de Berry, elle vivait avec un certain Ahmed Asni qui l’avait battue à plusieurs reprises.
Depuis plusieurs jours elle ameutait ses connaissances par téléphone, suppliant qu’on lui vienne en aide car « ils »allaient lui coller un trafic de drogue sur le dos.
Personne ne réagit, les « crises » de « la Seberg devenaient coutumières.
Même les black panthers s’étaient débarrassés de cette égérie devenue plus encombrante qu’efficace.
Maintenant que la cause noire avait fait de nets progrès, on n’allait pas se mettre à baiser les pieds de cette femme plus pâle encore que la plupart des blancs.
Elle partit un matin avec seulement une bouteille d’eau à la main et ne revint pas.

Portée disparue, Jean Seberg fut retrouvée morte le 30 Août, enroulée dans un plaid écossais sur la banquette arrière de sa petite R5 blanche garée dans une rue de Paris.
Elle avait succombé à une overdose de barbituriques mélangés à de l’alcool.
Sa mort remontait à 11 Jours.
Ainsi la Sainte Jeanne de Preminger connaissait une des morts les plus solitaires et les plus sordides du cinéma Français.
Elle avait 40 ans.
Un an plus tard Romain Gary se suicidait à son tour en spécifiant par écrit que son acte n’avait rien à voir avec la mort de Jean Seberg
« Que les amateurs de grandes passions tragiques aillent voir ailleurs ».
Denis Berry se remariera en 1972 avec une autre égérie de Godard : Madame Anna Karina.
Alexandre Diego Gary intentera plusieurs procès pour le respect dû à la mémoire de ses parents et vit aujourd’hui à Barcelone.
Jean repose au cimetière Montmartre
« Je ne sais jamais le jour même ce que je ferai le lendemain, c’est plus fort que moi je n’y puis rien, quel homme supporterait une femme comme moi ? »
Jean Seberg
Céline Colassin

QUE VOIR ?
1957 : Sainte Jeanne : Un ratage d’envergure comme le furent les diverses adaptations de la vie de la sainte aux oreilles magiques.
1957: La Souris qui Rugissait : Jean flanquée de Peter Sellers qui fait son show habituel dans un film qui aurait mérité un meilleur traitement. On y voit en effet un pays minuscule déclarer la guerre aux Etats-Unis en espérant bien la perdre.
1960 : A Bout de Souffle : Un bon film de Godard, je le reconnais même si j’en suis mortifiée, ce qui ne m’empêche pas de dire que je trouve Belmondo bien peu fait pour l’impro.
1960: Let No Man Write my Epitaph: Shelley Winters la fabuleuse qui n’a peur de rien est la partenaire de Jean Seberg. La chanson du film fut créée par Ella Fitzgerald, le tout passa complètement inaperçu.
1960: Les Grandes Personnes : Joli face à face entre Jean et la très en beauté Micheline Presle.
1961 : La Récréation : Bien que le scénario soit de Françoise Sagan, il semble calqué sur « A Bout de Souffle » mâtiné de « Premier Rendez-vous ». Christian Marquant est le partenaire de Jean.
1962 : A La Française : Stanley Baker avait fort à faire en ces temps héroïques où il passait des bras de Jeanne Moreau et Virna Lisi en droite ligne dans le lit de Jean. Le cœur de l’acteur, comme on s’e souvient n’y résista d’ailleurs pas.
1964 : Echappement libre : Un joli film de Jean Becker qui reforme le couple déjà mythique de « A bout de souffle ». Belmondo et Jean, laquelle a acquis entretemps une très photogénique sophistication.
1965 : Un Milliard dans un Billard : Claude Rich s’improvise braqueur de banque Suisse dont Jean est la complice et la belle Elsa Martinelli la fiancée !
1965 : Moment to Moment (Choc) : Jean Seberg vedette du film laisse les exhibitions de bikini à Honor Blackman sa bonne copine dans le film. Jean Seberg a trompé son mari et n’arrive plus à se dépêtrer de son amant. Alors en toute logique, elle lui tire dessus et balance le corps dans un ravin. Manque de bol, l’amant n’est pas mort mais amnésique.
1966 : L’Homme à la tête Fêlée : A savoir Sean Connery face à une Jean toute brunette.
1966 : La Ligne de Démarcation : Le seul film de guerre tourné par Jean, cette fois avec Maurice Ronet, Daniel Gélin et Stéphane Audran, du tout bon Chabrol.
1966 : Estouffade à la Caraïbe : C’est sympatico-JamesBondesque et Jean est ici tellement glamourisée que j’ai vu des photos de Jean dans ce film illustrant un article consacré à…Michèle Mercier !
1967 : Les Oiseaux Vont Mourir au Pérou : Encore aujourd’hui ce film est impossible à voir, et il semble qu’une sortie DVD ne soit pas pour demain. Il serait pourtant intéressant de pouvoir le juger aujourd’hui avec un œil neuf et débarrassé des références politiques qui n’ont plus cours aujourd’hui. Et puis Pierre Brasseur et Danielle Darrieux dans un film X, c’est trop bête de rater ça .
1967 : Pendulum (La Nuit Sans Témoins) …Mais avec Georges Peppard ! Sur le tournage, Gorge Peppard doit gifler Jean Seberg. Il lui flanque une telle volée que l’actrice est estourbie. Elle comprend d’autant moins cette soudaine violence que la scène n’est pas censée être brutale. Il faudra d’ailleurs la refaire avec plus de tact et de délicatesse.
1968 : La Kermesse de l’Ouest : Josuah Logan qui dirigea Kim Novak dans Picnic et enchaîna avec Marilyn dans Bus Stop se lance dans un western musical avec Lee Marvin et Clint Eastwood et c’est tout simplement extraordinaire.
1969 : Macho Callahan : pas vu.
1970 : Airport : C’est le même « Airport » que celui de Jacqueline Bisset.
1971 : Kill : C’est Romain Gary qui dirige l’ensemble et Jean retrouvait la France après un éloignement de plusieurs années
1972 : L’Attentat : Yves Boisset s’inspire de la célèbre affaire Ben Barka pour concocter un thriller politique de prestige où la présence de Jean s’imposait. Elle resplendit au milieu d’une distribution masculine qui laisse rêveur : imaginez sur une même affiche les noms de Jean-Louis Trintignant, Michel Piccoli, Gian Maria Volonté, François Périer, Philippe Noiret, Michel Bouquet, Bruno Cremer et Roy Scheider.
1974 : Les Hautes Solitudes : Vous ne verrez jamais, j’en suis certaine cet OVNI du cinéma, tourné en muet et en noir et blanc, le film est un portrait tragique de Jean Seberg mâtinée de Marilyn Monroe. Nico et Tina Aumont, réputées pour n’avoir jamais touché de substances illicites de leurs vies sont les partenaires de Jean qui tenta de se suicider devant les caméras en avalant réellement des barbituriques dans la scène du suicide.
1975 : Le Grand Délire : Jean est dirigée par son mari Denis Berry qui lui donne Isabelle Huppert comme partenaire. L’acteur du film, Pierre Blaise qui avait été très remarqué dans « Lacombe Lucien » tournait ici son deuxième et dernier film, il se tue au volant de sa voiture quelques jours après la fin du tournage et le film sortira de manière posthume pour l’acteur.
1979 : La Légion saute sur Kolwezi : Ultime apparition de Jean à l’écran.
LES FILMS QUE VOUS NE VERREZ PAS
(Avec Jean Seberg)
Elle lui dirait dans l’île : De retour en France après son long intermède hollywoodien, Jean tenait beaucoup à ce film que Jacques Perrin voulait produire et jouer à ses côtés.


