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NANCY GUILD


La charmante Nancy eut des débuts pour le moins inattendus. Elle étudiait sagement à l’université d’Arizona. La belle ambitionnait de gérer des ranchs de bétail lorsque des reporters de Life Magazine surgirent. Ils faisaient un reportage sur la manière qu’avaient les jeunes filles de cette nouvelle génération de se vêtir. Nancy était loin de jouer les effrontées. Elle étudiait sur son lit en mâchouillant son crayon. Elle portait pour l’occasion une simple robe d’été à carreaux clairs et de bien confortables pantoufles, ses longs cheveux bruns simplement retenus par un ruban noué. Sa photo fut publiée et la Century Fox persuadée que tout le monde allait se ruer sur cette jeune beauté estudiantine lui offrit un contrat de 7 ans ce qui la stupéfia complètement.

On le serait à moins!


Gertrude Nancy Guild vint au monde à Los Angeles le 11 Octobre 1925. Elle a 20 ans lorsque la Century Fox lui tombe dessus à l’université. Il s’en est fallu de peux qu’elle envoie bouler ses représentants avec leur contrat mais c’est Frank Borzage en personne qui l’avait repérée et demandée. Or, même si Nancy tenait à ses vaches, elle savait que Borzage était un des plus grands et des plus respectés noms d’Hollywood. J’imagine volontiers sa stupéfaction si elle avait su alors que Borzage avait tout simplement voulu prendre les autres studios de vitesse.

Nous sommes donc en 1945 lorsque Nancy débarque à Hollywood où on parle d’elle comme d’une nouvelle découverte.

Mais en 1945 la guerre en Europe est terminée, les GI’s vont rentrer au pays et qu’adviendra il des glorieuses pin-up et surtout de cette génération d’acteurs teenagers qu’Hollywood avait embauchés à la pelle pour remplacer aux écrans leurs aînés sous les drapeaux. Nancy était peut-être la moins soucieuse de son avenir filmé. Hollywood après tout pouvait bien rester une aimable parenthèse durant laquelle la FOX la payait pour danser tous les soirs au Mocambo dans les bras du sémillant capitaine Dick Bare.


Nancy débutait enfin à l’écran dans « Somewhere in the Dark » avec John Hodiak et sous la direction de Mankiewicz s’il vous plaît. Le soir de la première fut riche en émotions. Le film était bon, Nancy était parfaite et ses parents émus lui offrirent des diamants qui étaient dans sa famille depuis trois siècles et que ses grands parents adorés, décédés peu après la signature de son contrat lui avaient légués. On aurait bien voulu photographier Nancy avait ses riches joyaux mais la belle était hélas in montrable après s’être endormie sous une lampe à bronzer nouvelle génération. Cette petite contrariété sera suivie d’une autre riche en rebondissements.

Le capitaine Dick Bare qui avait annoncé son mariage avec Nancy tambourine à la porte de tous les services de presse pour se plaindre de l’omniprésence de la Century Fox dans la vie de Nancy « Pires qu’une belle-mère! » Les pauvres échotiers étaient bien embêtés puisque eux, bien entendu, savaient la nouvelle passion de Nancy pour le milliardaire Watson Webb.

Nancy Guild se déclara épuisée par tous ces chamboulements, peu préparée qu’elle était à sa nouvelle vie de vedette. Le studio convaincu par sa mine défaite lui ordonna le repos quitte à repousser au maximum ses scènes dans son prochain film.

Ce fut pour apprendre par les précieuses gazettes du matin que Nancy épousait le producteur millionnaire Ed Larsker lors d’une cérémonie somptuaire à Santa Barbara.

Sauf qu’à l’heure prévue pour le début de son tournage, Nancy répondait présente et célibataire. Son fiancé voulait qu’elle abandonne sa carrière adorée ce dont il n’était pas question. Têtes à la Fox ou pour un oui ou pour un non, Nancy clamait pouvoir retourner à ses vaches sans une once de regret pour une carrière dont elle n’avait jamais rêvé.


Quelques jours plus tard, elle faisait partie du florilège de stars conviées à l’inauguration du Flamingo à Las Vegas. Elle surgissait rayonnante, bras dessus-bras dessous avec son Ed Larsker adoré et plus fiancée que jamais. Les journalistes à peine revenus de leur stupéfaction elle leur lança d’un ton sans appel: « Hollywood ne sait plus quoi inventer! Ed ne m’a jamais demandé d’abandonner le cinéma ça serait ridicule! Et je tiens à dire qu’il ne m’a pas offert une bague à 20.000$ Nous nous sommes contentés de la regarder. On veut faire de moi une croqueuse de milliardaires ce que je ne suis pas. Si Ed m’offrait cette bague aujourd’hui je la refuserais! Et le vison qu’il m’a offert restera dans sa boîte jusqu’à ce que je sois son épouse légitime. Si nous ne sommes pas encore mariés c’est que nous devons encore concilier quelques points de détails avec mes parents et nos religions »

Nous en étions à fêter la Noël 1946, pour fêter Pâques 1947, Nancy Guild épousait l’acteur Charles Russell. Elle avait 21 ans, il en avait 29.


Le couple demanda comme cadeau de noces au studio de pouvoir tourner un film ensemble ce qui leur fut volontiers accordé. Mais avant même le début du tournage, Nancy déclara que rien n’était pire que de travailler avec son mari!

Laissant le projet en plan, ces deux-là s’en allèrent voguer leur voyage de noces sur le yacht de John Ford.


Le couple Russell aura une fille, Elizabeth Anne née en 1949. Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Charles Russell obtient enfin des premiers rôles et Orson Welles ne jure que par Nancy pour son « Cagliostro » où il compte à la fois traficoter l’histoire de France et faire d’elle une très sophistiquée Marie-Antoinette. Pourtant dès Juillet les choses se gâtent. La FOX ne renouvelle pas le contrat de Nancy et Charles perd les grands rôles qu’on lui faisait miroiter. Le couple se sépare sans vouloir divorcer parce que « nos situations professionnelles compliquent trop notre vie de couple ».

Du coup Nancy s’envole pour Rome « Cagliostro » devenu « Black Magic » sera le premier film américain à se tourner entièrement en Italie depuis le « Ben-Hur » de 1925.


Nancy rentre de Rome pour divorcer! « Je ne veux pas de pension alimentaire! Je me contenterai de 80$ par mois pour l’entretient de notre petite fille » Nancy se plaint de la cruauté mentale extrême de son mari « Il déteste le tennis et l’équitation, Il préfère rester enfermé à la maison avec des livres alors que je suis une fille de plein air! » Devant la mine perplexe du juge elle ajoute « Je ne vous ai pas tout dit. Il ne m’aime pas. Il me répète tous les jours que notre mariage était une erreur stupide ». Malheureusement pour Nancy après son divorce et la fin de son contrat à la Century Fox, sa carrière d’actrice sera virtuellement terminée. Quelques mauvais films, quelques passages à la télévision et un baroud d’honneur en 1972 seront tous ses exploits.

Elle s’était remariée en 1951 avec un jeune producteur, Ernest Martin qui sera le père de sa seconde fille. Le couple divorcera en 1976.

Nancy définitivement retirée de l’univers médiatique sera la compagne de longue date du photographe John Bryson. Le couple qui s’était rencontré en 1977 se mariera en 1982. Ils divorceront en 1995.

Nancy Guild s’éteint à New-York emportée par une crise d’emphysème le 16 août 1999 deux mois avant d’avoir 74 ans.

Celine Colassin

QUE VOIR?

Le filmographie de Nancy Guild ci-dessous est à ma connaissance, complète.

1946: Somewhere in the Night : Avec John Hodiak

1947: The Brasher Doubloon: Avec George Montgomery

1948: Give My Regards to Broadway: Avec Dan Dailey

1949:Black Magic (Cagliostro) de et avec Orson Welles

1951: Abbott and Costello Meet the Invisible Man: Avec Bud Abbott et Lou Costello

1951: Little Egypt: Avec Rhonda Fleming et Mark Stevens

1953: Francis Covers the Big Town: Avec Donald O’Connor.

1971: Such Good Friends: Avec Dyan Cannon et Jennifer O’Neil

 

 

 
 
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