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YOLANDE DONLAN


La logique hollywoodienne régnante durant l'âge d'or du cinéma me stupéfiera toujours. Hollywood s'est traîné aux pieds d'importations en tout genre. De Dolorès del Rio à Greta Garbo ou Marlène Dietrich en passant par Hedy Lamarr ou Ingrid Bergman. Quitte à perdre des sommes colossales et ne gagner au bout du compte que le mépris de ces dames. Alors que des actrices nées à l'ombre même des studios et ne rêvant que d'y entrer ont dû batailler toute leur vie pour être vaguement respectées, telle une Marilyn Monroe. Et que dire de Yolande Donlan, née à Hollywood qui dut s'exiler en Angleterre pour devenir une star de premier plan après trois tentatives de carrière sous trois noms différents à Hollywood?


Le 20 juin 1920,Yolande Donlan vient donc au monde à Hollywood. Et pour cause. Elle est fille d'artistes. Son père est un acteur de second plan très sollicité et sa mère est chanteuse, ce qui, par contre, est d'une inutilité complète dans le cinéma de 1920 puisqu'il est muet. 


Fille d'artistes, Yolande est formée à la dure école des ballets classiques en plus de sa scolarité.

Au début des années 30 le cinéma se met à parler et plus vite encore à chanter et danser. Tout ce qui sait gazouiller correctement ou se dandiner un tant soi peu proprement est recruté par les studios. MGM devient d'emblée l'employeur tête de liste pour un quart de siècle. Yolande intègre donc le staff du studio dans la catégorie "chorus girl". Les "chorus girls" n'étant pas créditées au générique, il n'est pas évident de situer avec certitude ses premiers pas de danse dans le catalogue MGM. On ne la repère avec certitude qu'à partir de 1940 sous le patronyme de Yolande Mollot. Patronyme qui ne va pas tarder à se muer en Yolande Mallott.

Quel que soit le nom sous lequel Yolande gambille pour la MGM, le succès se fait attendre. Manière plus gracieuse de dire que tout le monde s'en fiche.


Yolande choisit de convoler et de fonder une famille. Elle épouse Philip Truex, de huit ans son aîné et lui aussi fils d'acteur de second plan. Nous sommes en 1946, l'année suivante le petit Christopher vient au monde. La maternité ne comble pas l'artiste. Hollywood lui tournant très ostensiblement le dos, Yolande part tenter sa chance à Londres. Le casting pour la pièce "Born Yesterday" fait grand bruit outre Atlantique et Yolande est persuadée jusqu'au fond de son âme que le rôle est pour elle. 

Elle a raison!

Yolande triomphe à Londres dans le rôle qui fera de Judy Holiday une star en Amérique.


Elle est la révélation de la saison et les propositions de pièces pleuvent sur sa jolie tête blonde. Elle enchaîne les succès, joue sold out et caracole au sommet des affiches avec un éclat tel que la guilde des acteurs britanniques en prend ombrage. On lui interdit de jouer Peter Pan, le rôle devant revenir dit-on a une actrice anglaise. Yolande prit la chose comme elle lui était servie. Avec beaucoup de violence. Une violence d'autant plus grave que l'exil londonien qui devait selon elle durer un an perdure depuis déjà cinq ans. Cinq ans de triomphes, mais cinq ans qui lui ont coûté son mariage. Yolande est dévastée mais ne se laisse pas faire.

Elle menace de quitter Londres définitivement!

A Hollywood où l'affaire Peter Pan s'est ébruitée on est sidérés d'apprendre que Yolande Donlan, cette obscure besogneuse du chorus MGM est une superstar en Angleterre. Ce qui n'est pas une raison suffisante pour lui proposer un contrat digne d'elle. A la MGM Greer Garson ne fait plus recette mais on s'occupe de faire de Deborah Kerr la superstar qui lui succèdera.


Yolande sombre en dépression et décide d'entrer dans les ordres. Puis elle fait volte face et épouse le réalisateur Val Guest. Il a 42 ans, elle en a 24. Le couple part en lune de miel à...Hambourg ou monsieur a un tournage en cours puis continue son périple vers l'Afrique du Nord. Val Guest fera de son épouse la star de quelques films mais il n'est pas de ceux qui tournent "Sur les Quais" ou "Autant en Emporte le vent". Il tourne des films comme "Mr Drake's Duck" où Douglas Fairbanks jr. est l'heureux propriétaire d'une canne pondant des œufs atomiques! Le cinéma de Val Guest n'apportant pas à Yolande Donlan toute la popularité escomptée aux écrans ni de rôles passionnants, la belle se lassa et prit ses distances avec le monde de l'art.

Dès le début des années 60, Yolande se raréfie. Si elle apparaît dans un épisode de série TV en 1981, on ne l'avait plus vue depuis 1976. En fait elle n'avait accepté que six tournages depuis son dernier succès personnel en 1959 dans "Expresso Bongo" où Val Guest l'offrait en admiration à une nouvelle génération, celle supposée venir en masse applaudir Cliff Richards en tête d'affiche.

Le couple Guest vécut longtemps à Londres puis regagna la Californie où Val Guest laissera Yolande veuve en 2006. Elle regagna alors sa bonne ville de Londres qui l'avait tant fêtée .

C'est là qu'elle décède paisiblement, le 30 décembre 2014 à l'âge de 94 ans.

Celine Colassin

QUE VOIR?

1940: Turnabout: Avec Carole Landis et Adolphe Menjou

1940: Dark Streets of Cairo: Avec Sigrid Gurie

1940: Cross-Country Romance: Avec Wendy Barrie, Hedda Hopper et Gene Raymond

1940: The Devil Bat: Avec Bela Lugosi

1941: Life Begins for Andy Hardy: Avec Judy Garland, Mickey Rooney et Lewis Stone

1949: Miss Pilgrim's Progress: Avec Michael Rennie

1950: The Body Said No!: Avec Michael Rennie

1951: Mr Drake's Duck: Avec Douglas Fairbanks jr.

1955: They Can't Hang Me: Avec Terence Morgan

1957: Tarzan and the Lost Safari : Avec Gordon Scott

1959: Expresso Bongo: Avec Cliff Richards, Laurence Harvey et Sylvia Syms

1976: Seven Nights in Japan: Avec Michael York

 
 
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