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BARBARA STEELE



Barbara Steele vint au monde en Angleterre le 29 Décembre 1937 à Birkenhead près de Liverpool. Ce qui lui fit dire non sans humour: "C'est bête! à trois jours près j'étais un an plus jeune!" Cette ravissante demoiselle filiforme aux grands yeux qui lui dévoraient le visage avait absolument tout ce qu'il faut pour séduire les couturiers et autres créateurs de l'élégance anglaise de son temps.  Elle devint très tôt un "mannequin", puisque l'appellation distinguée de "Top Model" n'était pas encore en vigueur.

Le cinéma va bien entendu s'enticher de cet étrange et gracieux visage qui hante les couvertures des plus prestigieux magazines de mode. Miss Steele se verra offrir par la Rank, un des ultimes contrats à longue durée calqués sur le modèle américain des grands studios. Nous sommes à la fin des années 50. Barbara a 20 ans. Le temps de faire l'apprentissage de son nouveau métier de comédienne dans quelques petits rôles sans intérêt, la Century Fox ayant à son tour vu des photos d'elle, rachète son contrat à la Rank. Ceci dans le but bien déterminé de la flanquer dans les bras d'Elvis Presley soi-même pour son prochain film, "Les Rôdeurs de la Plaine".

Barbara s'envola donc pour Hollywood, ne fut guère fascinée par les déhanchements d'Elvis et moins encore par ses Cadillac roses. En un mot comme en cent, elle fut de celles qui détestèrent Hollywood au point de rompre son contrat et de reprendre l'avion dans l'autre sens. Dans son cas bien précis il convient d'ajouter qu'elle ne prit même pas la peine de terminer le film commencé et laissa Elvis se débrouiller tout seul avec son metteur en scène Don Siegel.



Persuadée qu'à Londres la Rank l'attendait de pied ferme pour lui tirer les oreilles au milieu d'une meute de journalistes en tout genre, elle choisit de plutôt se poser au soleil de Rome, intimement persuadée que pour elle la carrière au cinéma s'arrêterait là. Mais à Rome, et surtout à Cinecitta, on aime les belles exilées. Dès 1960, Barbara est de retour sur les écrans dans un film qui selon elle ne vaudra pas un clou de cercueil puisqu'il s'agit d'un film d'horreur. Genre alors décrié entre tous mais qui a la particularité de drainer un large public et d'être de ce fait bien plus rentables qu'un pensum d'Antonioni.

Convaincue par le principe de Marcello Mastroianni qui clamait à tous vents: "Il ne faut pas avoir honte de faire des films de merde puisque personne n'ira les voir mais que vous serez payés quand même" Barbara vint donc s'orner du "masque du Démon" dans le film éponyme de Mario Brava.

La pauvre ignorait alors qu'elle venait de mettre le premier pas sanglant dans une voie d'outre tombe qui ferait d'elle une icône absolue du genre. La reine du frisson garanti. La championne de l'hémoglobine et de la morsure de vampire, n'ayant pas son pareil pour sortir des caveaux, hanter les cimetières et dompter les chauves souris!

Le cinéma "traditionnel" fera parfois appel à ses services, ce qui la distingue encore des autres championnes du genre, telles Ingrid Pitt condamnée à régner sempiternellement en chemise de nuit diaphane dans des cryptes ténébreuses et non chauffées!



C'est ainsi qu'on retrouve Barbara dans "Le Monocle Rit Jaune", film exceptionnellement sans cryptes, de Georges Lautner en 1964. Paul Meurisse, propriétaire du monocle en question prit très mal de devoir adresser la parole à cette actrice de films d'épouvante, ce qui lui semblait aussi vulgaire qu'une actrice de films pornographiques. Il fut tellement odieux avec Barbara qu'elle renonça au cinéma français jusqu'à ce que Louis Malle la rappelle, pour un film américain il est vrai: "Pretty Baby".

Lautner de son côté, lui-même fils d'actrice, ne voulut plus jamais faire tourner un personnage pouvant être aussi odieux que Paul Meurisse. Il tint d'ailleurs parole et ne dirigea plus jamais l'acteur.

Barbara, elle, était retournée dans ses catacombes! 

Se plaignant longtemps d'être cataloguée dans un genre bien défini, elle aura malgré tout le plaisir d'être sortie de temps à autre de ses cercueils en tout genre par des cinéastes tels que Fellini ou Louis Malle déjà évoqué.

Le temps passant, Barbara garda sa sublime minceur et son étrange beauté.

Elle devint productrice à son tour et se permit d'engager des acteurs tels que Robert Mitchum.

Barbara se maria, bien qu'une reine des ténèbres filmées ne soit pas tenue d'informer le carnet mondain des petits aléas humains de son existence terrestre. Il est cependant fort savoureux de noter que l'heureux élu est l'écrivain James Poe le bien nommé. Le couple aura un fils en 1969, Jonathan Jackson Poe. On croit rêver.

Le couple divorcera en 1978 et James Poe s'éteindra deux ans plus tard.

Barbara est aujourd'hui presque nonagénaire et reste une productrice aussi distinguée que réputée.

Elle ne revint jamais tâter du cinéma français ni du cinéma américain, bien que le rôle finalement dévolu à la regrettée Susannah York dans "On Achève Bien les Chevaux" avait été écrit initialement pour elle par son mari James Poe.

Celine Colassin



QUE VOIR?

1958: Bachelor of hearts: Avec Sylvia Syms et Hardy Krüger

1959: Upstairs and Downstairs: Avec Mylène Demongeot ET Claudia Cardinale

1960: Your Money or Your Wife: Avec Peggy Cummins et Ronald Sinden

1960: Le Masque du Démon: Avec John Richardson

1962: L'Horrible Secret du Docteur Hichcock: Avec Robert Flemyng

1962: Il Capitano di Ferro: Avec Gustavo Rojo

1963: 8 1/2: Avec Marcello Mastroianni

1963: Un Tentativo Sentimentale: Avec Françoise Prévost et Jean-Marc Bory

1963: Le ore dell'amore: Avec Emmanuelle Riva et Ugo Tognazzi

1964: Le Monocle rit Jaune: Avec Paul Meurisse et Olivier Despax

1964: I maniaci: Avec Ingrid Schoeller

1964: Amore Facile: Avec Eleonora Rossi Drago et Philippe Leroy

1964: Les Baisers: Avec Helen Banks et Diane Wilkinson

1964: Le Sexe des Anges: Avec Anouk Aimée, Sandra Milo, Jeanne Valérie et Jacqueline Sassard

1964: Danza macabra (Castle of Blood) avec Georges Rivière

1965: I Soldi: Avec Sylva Koscina et Agnès Spaak

1966: Der Junge Törless: Avec Mathieu Carrière

1966: l'Armata Brancaleone: Avec Catherine Spaak et Vittorio Gassman.

1968: Handicap (court métrage) Avec Elena Arano

1970: Fermate il Mondo... Voglio Scendere: Avec Laura Betti et Paola Pitagora

1975: Frissons: Avec Paul Hampton.

1978: Piranha: Avec Bradford Dillman.

1994: Tief Oben: Avec Hans Platzgumer

1978: Pretty Baby: Avec Susan Sarandon et Brooke Shields

1999: Le Prophète: Avec Don Wilson

 

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