DANIK PATISSON

Céline Colassin
16 mars
3 min de lecture

Qui se souvient de la délicieuse Danik Patisson, née à Senlis le 26 Mars 1939 sous le prénom moins exotique de Christiane ? Christiane et non Danielle comme le surine l’équipe wikipédiesque. Bien peu, assurément.

Pourtant, cette fine comédienne fut longtemps une des plus délicieuses représentantes du cinéma Français. Comme au festival de Venise 1964 où elle éclipsa toutes les starlettes en bikinis insensés alors qu’elle ne porta que de sages maillots de nageuse.

Dès son plus jeune âge, la future Danik ne vécut que pour la danse. Elle passa une enfance sur pointes, devint petit rat puis fut éradiquée du corps de ballet de l’Opéra de Paris parce qu’elle grandissait trop vite. Roland Petit lui tendit une main secourable, l’engagea dans ses ballets, bientôt une autre future étoile de l’écran l’y rejoindra : Jocelyne Mercier, future Michèle.

Danik débute en 1953 dans l’ombre d’autres jeunes comédiennes dont l’envol sera plus rapide, dont Dany Carrel, Anna-Maria Pierangeli, Dany Robin et bientôt Michèle Mercier elle-même qu’elle retrouve sur le plateau de « Donnez-Moi ma Chance » de Léonide Moguy en 1957. Un film qui préfigure déjà un peu ce que sera la destinée filmée de Danik. Trois jeunes aspirantes actrices se partagent un modeste appartement : Danik, Michèle Mercier et la très en blondeur Nadine Tallier. Danik n’a déjà plus beaucoup d’illusions et dès qu’un beau parti se présente elle laisse tomber ses rêves de gloire avec un soulagement qui fait plaisir à voir.

Si Michèle débute et en est à son deuxième film, et déjà premier rôle, Danik va bientôt fêter son vingtième tournage sans avoir pris un réel envol et on la voit fort peu dans le film. Déçue par une carrière relativement morne malgré quelques bons films et les passages obligés par Rome, Madrid, Londres et Hollywood, Danik Patisson dépose officiellement les armes en 1965 après « Le Vampire de Düsseldorf ».

Elle reviendra, plus mûre quelques années plus tard mais sa carrière reprendra sur le même ronron sans surprises et sans éclats. Une injustice bien peu compréhensible. Le temps passant avait fait de Danik une femme élégamment embourgeoisée qui aurait pu, pourquoi pas, damer le pion à Michèle Morgan soi-même.

Aimant réellement son métier, Danik Patisson revenait parfois nous honorer de sa présence au théâtre ou à la télévision.

Couronnée miss Paris en 1960, sa fille unique Valerie Pascal reprendra le flambeau en 1985 en devenant à son tour « Miss Paris ». L’année suivante, Valérie était élue miss France.

Danik Patisson s’est éteinte dans une absolue discrétion le 21 Octobre 2016. Elle avait 77 ans.

Celine Colassin