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DOROTHY LAMOUR




Alors que la planète vient à nouveau de s’embraser dans un conflit armé, vient au monde à la Nouvelle Orléans, le 10 Décembre 1914, une petite fille du nommée Mary Leta Dorothy Stanton qui hérite de la beauté fracassante de sa mère, réputée comme étant la plus belle fille de toute la Louisiane. Ses admirateurs les plus au courant des dernières tendances lui trouvent une furieuse ressemblance avec cette sulfureuse et primesautière « Bathing Beauties », la plus belle des belles du bataillon de charme: Gloria Swanson.

Plus tard la ressemblance ira en s’accentuant.


 John et Carmen, les parents de la future star se sont connus en travaillant, ils sont tous les deux serveurs en brasserie. Mais après la naissance de sa petite Mary, Carmen restera à la maison, et si on n’était pas riche chez les Stanton, on y fut quand même heureux…un certain temps.

Le couple finit par divorcer.

Carmen s’en alla, sa merveilleuse fille sous le bras.

 La jeune maman fut très vite convaincue qu’elle avait raison. L’herbe était en effet bien plus verte ailleurs. Et avec une aussi fracassante beauté, elle ne fut guère en peine de trouver un nouveau mari, en la personne de Clarence Lambour. Mais si ce bon Clarence fut un homme aimable et un père attentif pour la petite Mary Leta à qui il donna d’ailleurs son nom, ses affaires n’étaient guère brillantes. Après avoir connu la pauvreté avec son premier mari, Carmen frôle à présent l’indigence et songe de nouveau à reprendre sa liberté.


Lorsqu’elle sera devenue une star de première grandeur sous le nom de Dorothy Lamour, notre héroïne cultivera bon nombre de particularités assez rares à Hollywood. Outre son sens de l’humour, son caractère affable en toutes circonstances, elle sera également dans sa vie privée une des plus discrètes des héroïnes de l’écran. Ceci voulant dire que Dorothy Lamour ne se rependit jamais en confidences sur ses jeunes années, n’évoqua jamais ses relations extra professionnelles, et familiales encore moins. On saura seulement que la jeune fille avait hérité de sa mère, en plus d’une beauté paradisiaque, une chevelure de rêve qu’elle ne coupait jamais en dépit des diktats de la mode de son époque qui ne jurait qu’en nuques dégagées.

La « pin-up » s’en fichait, promenant crânement ses longues boucles brunes qui lui balayaient les reins à chaque pas.


En 1931, elle sera élue Miss New Orléans à l’unanimité.

Mary Leta a alors 17 ans et suit avec acharnement sa formation de sténodactylographe, espérant ainsi subvenir le plus tôt possible à ses besoins et aider sa chère mère qu’elle vénère plus que tout. Avec l’argent qu’a rapporté le titre de Miss, la mère et la fille vont pouvoir quitter la Louisiane et décident de partir tenter leur chance à Chicago.



Notre Miss ne trouvera pas à se placer comme secrétaire. A son grand dam d’ailleurs, car elle s’estimait une excellente secrétaire, et n’hésitera jamais à déclarer qu’elle est meilleure sténo qu’actrice aux heures les plus éblouissantes de sa gloire. Miss Dorothy Lamour, star adulée, sera la seule actrice hollywoodienne à n’avoir jamais de secrétaire, et à mettre un point d’honneur à taper elle-même tout son courrier, fan mail compris. « Pour garder la main au cas où » Aimait-elle à plaisanter.


Mais pour l’instant, revenons-en à Chicago où notre jeune beauté a enfin trouvé un poste de demoiselle de magasin à 17$ la semaine, ce qui lui paraît monumental. Et non seulement notre miss s’est dégoté un premier boulot, mais elle s’est également dégotté un premier « fiancé » Tout obscur qu’il soit, ce premier amour a son importance dans l’univers culturel américain, car c’est lui qui va mettre à sa « date » le pied à l’étrier. Ou tout du moins le nez sous le micro.

Et ceci, de la manière la plus anodine qui soit. En feuilletant son journal pour voir le résultat des courses, il tomba de la manière la plus fortuite qui soit sur une petite annonce où on demandait des demoiselles à jolies voix pour la radio. Et comme il n’aimait rien tant que d’écouter sa dulcinée lui susurrer les airs à la mode rien que pour lui, il se dit en toute logique que l’Amérique entière devrait être du même avis.



La demoiselle ayant rechigné en argumentant qu’elle n’avait jamais appris à chanter, il lui fut répondu qu’elle n’avait jamais non plus appris à être miss Louisiane. Or c’était bien la couronne inhérente au titre que l’on voyait scintiller sur son opulente chevelure ! Il convient ici de souligner que notre future Dorothy fit parler sa modestie légendaire. En réalité, elle rêvait de toutes ses fibres d’être un jour chanteuse. Les grands orchestres faisaient fureur, tous avaient leur chanteuse, et comme une certaine Ava Gardner quelque part en Caroline du Nord, là étaient les rêves de gloire les plus fous de ces dames.


Dorothy se présenta donc, fut auditionnée par Herbie Kay qui l’engagea séance tenante et qui dans la foulée l’épousa en 1935. Ainsi la future star Dorothy Lamour eut un premier mari en 1935, en 1939, elle avait un premier ex mari.


Les choses iront très vite pour Dorothy Lamour, connaissant très vite le succès sur les ondes grâce à sa voix grave et sensuelle, elle sera remarquée par Rudy Vallée soi-même. Bien oublié aujourd’hui, Rudy Vallée fut pour l’Amérique une star aussi importante que Maurice Chevalier pour la France et dans les années 30, il était l’icône absolue de la plaque de cire. Pour l’anecdote, c’est lui qui fit bâtir sur Hollywood boulevard une énorme maison qu’il baptisa « palais » et que ses voisins qualifièrent de « monstruosité ». Plus tard Jayne Mansfield mettra tout le monde d’accord en repeignant le tout en rose et en en faisant une curiosité touristique de premier ordre .


En ce qui concerne notre vedette Dorothy, elle reste étrangère aux affres immobilières hollywoodiennes, mais pour donner une échelle de comparaisons, disons qu’être « repérée » par Rudy Vallée dans les années 30, correspond à peu près à être repérée par les Beatles dans les années 60 ou Madonna dans les années 80.

C’est donc sous ce haut patronage que Dorothy gagna New-York.

Elle participa de manière récurrente aux émissions de Rudy qui pulvérisaient déjà avant son arrivée des records d’audience. Elle fut rapidement suffisamment célèbre elle-même pour avoir sa propre émission. Elle formera également un team désopilant sur les ondes avec W.C. Fields.

Elle continua sur cette lancée qu’elle trouvait bien plus palpitante que la sténo en mettant au point quelques « numéros chantés » pour les cabarets les plus sélects de la côte Est, ceux où il est recommandé de réserver des années à l’avance une table entre la porte des cuisines et celle des ladies room.


Ce succès phénoménal était encore magnifié d’une légende urbaine tenace.

Dorothy œuvrant à la radio et dans des clubs très sélects, le commun des mortes n’avait guère l’occasion de la voir. Personne ne savait vraiment à quoi elle ressemblait mais tous étaient unanimes, elle était d’une beauté foudroyante, fabuleuse, sensationnelle mortelle !




Ce qui devait arriver arriva donc. Un soir, Louis B. Mayer se déplaça, en personne, pour se faire une opinion... personnelle. Inutile de dire que ce soir là, le destin d’Hollywood fut scellé, une nouvelle reine allait être couronnée. Il est d’ailleurs assez piquant de souligner ici que notre star new-yorkaise n’avait pas fait tomber que Mayer dans ses filets pour admirateurs. John Edgar Hoover, directeur du F.B.I. tomba lui aussi raide dingue amoureux de la belle. Certains voulurent d’ailleurs voir une intervention de la part de « l’homme qui savait tout » plutôt qu’une intervention divine sur le fait que le bout d’essai qu’avait tourné la dame en question pour Mayer chez M.G.M. échoua chez Paramount où l’on offrit d’emblée un contrat « qui ne se refuse pas » à la découverte de ce bon papa Louis. J’ose espérer pour ma part que le F.B.I. avait autre chose à faire de ses journées que de trimballer les bouts d’essais de Dorothy Lamour d’un studio à l’autre !


Quoi qu’il en soit, Paramount, déjà flanqué de Marlène Dietrich, Mae West, Carole Lombard, Veronica Lake, Shirley Temple et Claudette Colbert entre autres attractions pittoresques déroula ses tapis de dollars pour accueillir sa nouvelle merveille. Dorothy de son côté n’eut même pas le temps de dérouler ses propres tapis dans la maison qu’elle s’était louée à Hollywood dès son arrivée qu’elle était déjà une star.



Le public s’extasia instantanément sur les premiers clichés publicitaires, puis ce fut sur ce nom follement exotique aux oreilles américaines « Lamour ». Tout le monde le comprit comme la Paramount leur servit, parfois avec un L apostrophe ! Tout le monde serait resté bien étonné de savoir que le staff publicitaire du studio n’y était pour rien, Dorothy avait simplement inversé ses prénoms, faisant du dernier le premier et changé une lettre du patronyme de son beau père « Labour ». Ce qui est, force est de l’admettre, bien moins évocateur.

A peine revenu de ces merveilleuses surprises, le public se jeta littéralement dans les salles qui proposaient les premiers films de Dorothy et fut complètement subjugué dès le troisième.

 

En 1936 Dorothy Lamour apparaissait pour la première fois ses longs cheveux au vent et vêtue d’un sarong qui allait lui coller à l’étiquette pour le reste de sa vie.

Une légende était née, une des plus tenaces de toute l’histoire du cinéma Américain.


Dorothy Lamour reste la fille en sarong pour l’éternité et depuis « Hula, Princesse de la Jungle » sorti en 1936. Les imaginations des cinéphiles restent marquées au fer rouge par l’image de Dorothy Lamour en sarong, une image qui a dépassé les trois quarts de siècle ! L’histoire entière de Dorothy Lamour pourrait d’ailleurs se résumer en une seule phrase : « Et Dorothy Lamour enfila un sarong pour l’éternité ! » Propulsée au sommet de la popularité comme poussée par un des ouragans qui ne manqueraient pas de se déchaîner dans ses films, elle restera auréolée d’un prestige éternel, et tiendra durant plus de quinze ans le haut des affiches…Et du box office !



Lorsque la guerre, une nouvelle fois embrasera l’univers, les belligérants américains feront de Dorothy Lamour une « pin-up » très sollicitée, il suffira alors de prononcer le mot « sarong » pour mettre n’importe quel GI’s en transes ! La majeure partie du public ignorait d’ailleurs parfaitement ce qu’était un sarong avant que Dorothy Lamour ne s’enroule dedans et en fasse un accessoire indispensable à toute panoplie érotique de bon goût. Lorsqu’elle en mit deux de sa collection aux enchères pour récolter des fonds pour l’armée, le « lot » fut adjugé deux millions de dollars !  Valeur réelle, environ trois dollars (pour le tout !) Il ne s’agit jamais que d’une banale nappe à fleurs ! La belle collectera encore près de vingt millions de dollars pour l’armée en ne vendant plus que son adorable sourire. C’est dire l’impact de la star sur les imaginations de son époque !


C’est également durant les hostilités que cette reine du box office convolera à nouveau, avec Herbert William Ross en 1943. Ce mariage là sera le bon. Les Ross auront deux enfants et resteront unis jusqu’à la mort d’Herbert en 1978.


Mais revenons-en aux années guerre où Dorothy engrange les millions pour le compte de l’armée et de la Paramount. En un temps record la star a atteint comme je l’ai dit des sommets et il semble impossible d’être plus populaire encore. Et pourtant, la popularité de l’actrice va se voir encore multipliée lorsque quelqu’un aura l’idée lumineuse de la réunir au team Bing Crosby-Bob Hope dans une série de films de divertissement sans grande conséquences mais tourné dans un pimpant technicolor, les « Road to… » Revoir ces films aujourd’hui est relativement difficile, surtout en Europe, et peut laisser très perplexe. On se demande ce qui a l’époque a pu tellement ravir le public. Le jeu de Bing Crosby n’est guère convaincant et les gags de Bob Hope sont particulièrement éculés et frisent parfois la stupidité. Dorothy au milieu de tout ça semble relativement s’ennuyer même si elle clama sur tous les toits qu’elle adorait les « Road To… » Et que leurs tournages avec Bing et Bob, ses grands amis pour la vie !



Notre Dorothy Lamour resta une star immense jusqu’à la fin de la décennie.

Elle ne mit hélas aucun chef d’œuvre à son actif même si elle fut parfois dirigée par des maîtres. Le peu de crédit qu’elle s’accordait elle-même en tant qu’actrice dut sans doute dissuader les tentatives plus risquées, mais après tout pourquoi vouloir sortie une actrice d’un créneau où elle se sent bien et où elle ravit le public ? L’heure était à la joie, aux couleurs et aux chansons dans des drames sans prétention et surtout sans profondeur, Dorothy Lamour la brune en sarong et Betty Grable, la blonde en chignon en étaient les incontestables reines. Elles offrirent tout ce qu’elles avaient. Leur charme, leur beauté, leur talent et surtout leur merveilleux sourire qui galvanisa tant le moral des troupes que celui des populations civiles alors que le monde vacillait.


 Il se peut finalement que tout compte fait, Dorothy et Betty aient été des actrices bien plus importantes pour la popularité et la survie du septième art que des icônes plus intellectualisées que l’on ne se permettrait pas de critiquer sous peine de passer pour un vulgaire ignare. Comme il ne convient plus de dire « Je suis fan de Dorothy Lamour » sous peine de se voir affublé du même qualificatif méprisant. Triste époque ! Et bien tant pis, je le dis. J’aime Dorothy, j’aime Betty. Je les aime pour ce qu’elles nous ont donné de bon cœur en plus d’images radieuses : leur humanité.



 Avec les années 50, si la cote d’amour de la belle Dorothy reste au beau fixe dans les cœurs américains, le cinéma change, le monde évolue, et il faut bien le dire, elle se démode. Qu’irait-elle faire, en effet, sur un tournage avec Elvis Presley, James Dean ou Marlon Brando ?


Le théâtre et la télévision lui feront alors des ponts d’or couverts de tapis rouges et la star vieillissante et toujours belle n’aura qu’à choisir la proposition qui lui plaît le plus si d’aventure elle souhaite travailler un peu. Comme dans cette super production dirigée par Cecil B. De Mille « Sous le Plus Grand Chapiteau du Monde » où son personnage ne participe pas à l’intrigue, elle apparaît vêtue en étoile filante avant d’entonner une chanson vêtue en…palmier !


Car il est bien évident que sa longue période de gloire à mis Dorothy Lamour à l’abri du besoin pour plusieurs éternités. Déjà discrète sur sa vie privée au temps de sa gloire, elle le deviendra encore plus après les années 50. Mais après tout qu’importe, lorsqu’elle paraît, on ne lui parle que de deux choses : ses sarongs et Edgar Hoover. Lorsque les plus curieux lui demanderont si elle avait vraiment une aventure avec lui, elle prendra une mine offusquée pour déclarer : « Mais j’étais une femme mariée ! » Et lorsque les mêmes curieux complèteront par un « Oui, mais après ? » Elle laissera flotter un gracieux flou artistique et on reparlera sarongs !



 

L’actrice restera active et très présente jusqu’au milieu des années 90 et ses fans prendront l’habitude de lui envoyer des petits cadeaux d’amitié à l’effigie de Bob Hope ou de Bing Crosby. Elle chausse alors ses lunettes et leur tape sur sa vieille Remington une cordiale lettre de remerciements.

 

Et bien entendu, la télévision l’invite tant et plus sur ses plateaux en sa qualité d’immortelle de l’âge d’or Hollywoodien.

 

Elle terminera sa carrière en guest star dans des feuilletons ou dans des films d’épouvante bon marchés comme ce fut le cas pour bon nombre d’étoiles de l’âge d’or, de Joan Bennett à Sandra Dee en passant par Joan Fontaine ou Deborah Kerr.

 

C’est une crise cardiaque qui aura raison d’elle avant que le temps ne fane tout à fait sa beauté.


 C’était le 22 Septembre 1996, elle approchait de ses 82 ans.

L’Amérique fut sous le choc. Ainsi donc, sa Dorothy Lamour pouvait elle aussi mourir ?

Bon nombre de ses grands amis de l’époque glorieuse l’avaient précédée dans la tombe et ils furent peu à suivre son convoi funèbre.

Et dans ceux qui étaient là, se demandant si oui ou non elle avait eu une aventure avec Hoover, personne ne se souvenait d’avoir vu Dorothy Lamour de mauvaise humeur un seul jour de sa vie.


QUE VOIR ?


 1936 : Ulah, Princesse de la Jungle : Sorte de Tarzan femelle qui sévirait dans une jungle hawaïenne, Dorothy a elle aussi son fidèle chimpanzé, un dénommé Jiggs mais elle entrera seule, mais d’une manière radicale et définitive dans la légende d’or pur du cinéma hollywoodien. On sera très surpris de croiser entre deux palmiers en plastique, le très flegmatique Ray Milland !

 1937 : The Last Train From Madrid : Dorothy bien entourée par Lew Ayres et Gilbert Roland. On retrouve Anthony Quinn dans un de ses premiers rôles !

 1937 : High Wide and Handsome : Dorothy vient jouer le joyeux trublion dans une comédie de Mamoulian où brille le couple Irène Dunne Randolph Scott.

 1937 : The Hurricane : Cet excellent film de John Ford se laisse encore regarder avec beaucoup de plaisir et d’intérêt aujourd’hui, et l’on se surprend à penser à « Red Dust » qui réunissait Clark Gable et Jean Harlow à Mary Astor, laquelle est à nouveau présente ici aux prises avec les éléments déchaînés !

1937 : Thrill of a Lifetime : Ce film complètement oublié mériterait que l’on se lance à sa recherche, Dorothy y côtoyait Betty Grable !

 1938 : Tropical Hollyday : Encore du Sarong pour Dorothy et Ray Milland pour lui tenir compagnie. L’hilarante Martha Raye se joint à l’aventure !

 1938 : The Big Broadcast of 1938 : Ce film est le dernier d’une série de films qui avaient connu un franc succès avant de définitivement lasser. Excuse sommaire pour présenter des comiques dans des séquences aussi peu désopilantes qu’improbables, celui-ci coûta son contrat chez Paramount à W.C. Fields. Dorothy est ici la petite amie de Bob Hope pourchassé pour non paiement de pension par trois ex femmes furibardes.

 1939 St Louis Blues : Mais que fait donc Dorothy en sarong à St Louis me direz-vous ? Et bien mais elle y tourneboule les sens de Lloyd Nolan que l’on n’a pas l’habitude de croiser dans des comédies musicales descendant le Mississipi sur bateau à aubes ! La chose est mise en scène par Raoul Walsh et semble tombée en désuétude. Au point que certains jurent y avoir vu de leurs yeux vus Fred Astaire ou Eartha Kitt. Ce qui est bien entendu le résultat d’hallucinations gravissimes ou de troubles de la mémoire non moins inquiétants.

 

1940 : Johnny Apollo : Attention on passe aux choses sérieuses : Dorothy embarquée dans une aventure follement épique (et contemporaine) pour les beaux yeux de Tyrone Power !

 1940 : Road to Singapore : Le premier opus d’une série qui aura la vie longue ! On s’étonnera de croiser ici Anthony Quinn !

1941 : Aloma des Mers du Sud : Retour à la case ukulélé pour Dorothy et sa collection de si précieux sarongs à un million de dollars la pièce !

 1941 : Road to Zanzibar : Voici la seconde de ces choses.

 1942 : Road to Morocco : La troisième avec en prime Anthony Quinn qui s’en reprend une dose !

 1942 : Dixie : Une légende tenace veut que ce film ne soit plus visible pour des raisons raciales, rien n’est plus faux, Dixie fait partie du catalogue Paramount racheté par Universal et Universal n’a pas remis tous les films du catalogue en exploitation. Cette aimable comédie en somptueux technicolor permettait d’admirer Dorothy Lamour et Bing Crosby sans Bob Hope et entendre quelques-uns des plus grands succès du crooner. Les critiques s’effarouchèrent bien un peu de cette déferlante d’optimisme et de bons sentiments mais qu’importe ! Le public se rua ! Dixie finit à la 15ème place du box-office de l’année sur près de…500 films produits !

 1942 : Beyond the Blue Horizon : Revoici Dorothy en fille sauvage, cette fois en pleine jungle de Malaisie, confrontée à une famille de riches américains qui vient de découvrir avec épouvante qu’elle est en réalité l’héritière en chef du pactole familial. Heureusement que Dorothy a pour se défendre un tigre et un éléphant !

 1943 : Riding High : Cette fois Dorothy est flanquée de Dick Powell comme partenaire.

 1946 : Road to Utopia : Craignant de dérouter le public européen, ce film nous est parvenu sous le titre de « Road to Alaska ».

1947 : My Favorite Brunette : Un des points d’orgue de la carrière de Dorothy Lamour, mais il faut pour apprécier le film pouvoir supporter les facéties cabotines de Bob Hope ce qui est au dessus de mes forces. Peter Lorre sauve un peu l’ensemble, mais à peine.

1947 : Road to Rio : Rien de bien sensationnel ni même de très nouveau, si ce n’est l’apparition des Andrews Sisters là où l’on s’attendait à trouver Carmen Miranda !

1947 : Wild Harvest : Ce film de Tay Garnett sortit en Europe sous le titre « Les Corsaires de Terre » en 1951. Or qu’est-ce qu’un corsaire de terre ? Qu’en sais-je ? Une sorte de fermier. Dorothy elle-même se pose la question entre Alan Ladd, Robert Preston et Lloyd Nolan. Fermière plutôt chic elle semble s’être habillée avenue Montaigne et ne descend pas de ses talons hauts ! Il y a une bagarre magnifique et drôle qui vaut bien celles de « L’Homme Tranquille » ou « Les Pétroleuses »

 1948 : The Girl From Manhattan : Un film mineur mais bien sympathique ave Dorothy face à George Montgomery.

 1949 : The Lucky Stiff : Claire Trevor vient ici prêter main forte à Dorothy face à Brian Donlevy. Il m’a semblé comprendre que ce film aurait connu un remake dirigé par Anthony Perkins ! J’ai bien dit « semblé » !


1952 : Sous le Plus Grand Chapiteau du Monde : Ce film à grand spectacle pour ne pas dire à spectacle grandiose est mené tambour battant par Betty Hutton entre le débutant Charlton Heston, Cornel Wilde et Jimmy Stewart maquillé en clown tout le long du film. Dorothy Lamour et Gloria Grahame servent essentiellement de luxueux éléments décoratifs.

1952: Road to Bali: Signe des temps, Crosby part au bras de Jane Russell à la fin !

 

1962 : The Road to Hong-Kong : On prend les mêmes (ou presque) et on recommence; revoici Hope et Crosby on the road again, mais flanqués cette fois de Joan Collins. Dorothy se contente d’apparaître en « guest star ».

 1963 : Donovan’s Reef : Bien que John Wayne en soit l’intrépide héro, ce film mérite largement d’être redécouvert et apprécié à sa juste valeur, ne fût-ce que pour cette distribution où se retrouvent les noms de Lee Marvin, Cesar Romero et Marcel Dalio ! Dorothy quant à elle n’est plus la reine de l’affiche, le premier rôle féminin échoit ici à l’excellente Elizabeth Allan.


 

1976 : Won ton-ton le Chien qui Sauva Hollywood : M’Ouaih, disons qu’il précipite un peu sa chute ! Dorothy ne fait qu’une apparence, telle Cyd Charisse, Yvonne de Carlo, Zsa-Zsa Gabor, Johnny Weissmuller.  Barbara Nichols et Broderick Crawford sont également présent et ce fut leur dernière apparition à l’écran.

 

1987 : Creepshow II : L’ultime apparition de Dorothy Lamour au cinéma dans un court rôle, le temps de se faire occire en tablier à carreaux par je ne sais plus quel monstre !

 

LES FILMS QUE VOUS NE VERREZ PAS

(Avec Dorothy Lamour)

 

 

Theda Bara : En 1950 on annonçait avec grand fracas un biopic consacré à Theda Bara qu’incarnerait la belle Dorothy.

 

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