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EDY WILLIAMS



Le 9 Juillet 1942 , naît à Salt Lake City en Utah, Miss Edwina Beth Williams dite "Edy".

Après un détour en Oregon, la famille s'installe au sud de la Californie où la petite Edy grandit, amoureuse de la mer, des animaux...et des stars d'Hollywood!

Au début des années 60, la Century Fox écume les concours de beauté à l'affût de fracassantes créatures car le public vient de se toquer pour les "James Bond Girls" et autres "playmates" qui semblent les unes comme les autres vaquer à toutes leurs occupations courantes en bikinis bien remplis. Ces dames auront deux reines pour le prix de dix: Ursula Andress et Raquel Welch. 

Par un heureux hasard, notre Edy écume elle aussi les concours de beauté.

La Fox la prend sous contrat et lui inflige une rude concurrence au sein même du studio. Celle de Gila Golan, miss Israel et de son état et première dauphine de miss monde 1961.

Edy qui semble avoir trouvé dans les exhibitions en bikini son pain bénit décide de devenir la principale rivale de Raquel Welch comme Jayne Mansfield décida d'être celle de Marilyn. La Fox lui a ouvert les portes des studios de télévision, Edy s'ouvre celle des magazines pour messieurs.



Edy Williams, reconnaissons le, avait tout pour devenir une star. Créature à la beauté fabuleuse, elle valait bien une Raquel ou une Ursula. Mais comme Jayne Mansfield, elle semble inévitablement attirée par la médiocrité et l'abondance de postiches. Elle a fait la rencontre d'un réalisateur, Russ Meyer qui fera d'elle son épouse et son égérie de 1970 à 1975.. Mais Meyer n'est pas Carlo Ponti. Il est plutôt spécialisé dans des films de série Z truffés de motos et de filles à gros seins. Créatures violentes et se déplaçant en bikinis de cuir. Les oeuvres de Meyer ont aujourd'hui leurs amateurs de curiosités rares.

Mais on n'imagine pas qu'y puisse briller une Katherine Hepburn ou une Doris Day. 

La collaboration d'Edy Williams avec Meyer l'empêche d'avoir sombré dans l'oubli réservé aux starlettes anonymes. Mais elle a aussi marqué du sceau de la médiocrité et du cinéma parallèle à petit budget l'actrice aux formes éblouissantes.

La Fox se détourne d'elle, aucun autre studio ne se révèle intéressé.

Elle s'installe donc avec tous ses bikinis dans la villa matrimoniale et passe sa vie à poser pour les photographes dans et autour de sa piscine, tentant un moment sa chance en blonde.



Les Meyer divorceront, les pugilats des anciens époux devant les tribunaux seront épiques mais n'intéresseront que fort peu de monde. En gros traits, Meyer voulait faire expulser Edy de la villa matrimoniale. La privant ainsi, ce goujat, de son outil de travail essentiel: sa piscine.

Elle informa très sérieusement par voie de presse ses principaux adversaires que munie d'un port d'arme et d'une 22 long, elle les attendrait nue au bord de sa piscine et leur ferait...sauter la tête s'ils osaient venir la déranger ou déranger ses chats!


La libération sexuelle et des mœurs en général fit bientôt passer les pin-up en bikinis pour des reliques rétrogrades. Edy ne vit son salut que dans l'escalade érotique de ses apparitions. Les bikinis disparurent, elle fut nue, et de manière compensatoire, les postiches s'allongèrent et se multiplièrent. Bientôt quelques films polissons sans grande envergure (si j'ose dire) se feront plus explicites.



Elle trouva un plaisant dérivatif à son inactivité cinématographique en devenant une habituée des festivals du film. Cannes ayant sa nette préférence. Ou alors la cérémonie des Oscar. Elle s'y montra, d'année en année dans des tenues de plus en plus succinctes, et si par un malencontreux hasard, elle n'est pas seins nus au beau milieu des invités, elle extirpe ses seins de sa robe chaque fois que passe un photographe, même si son appareil est rangé dans son étui (on ne sait jamais).

Ses exhibitions plurent beaucoup puis ennuyèrent puis lassèrent puis firent honte. L'escalade allait bon train, jusqu'à la fin des années 70 où, fêtant sans doute son vingtième festival d'exhibitionnisme à Cannes, elle se coucha nue sur le toit d'une voiture le long de la route et se laissa tripoter par tous les passants! 

Finalement le festival de Cannes ne souhaita plus sa présence et miss Williams ne fut plus ni invitée ni accréditée.

Elle continua longtemps cependant ses animations folkloriques chaque année devant le pavillon Chandler pour l'arrivée des stars à la cérémonie des Oscar. Puis elle rentre chez elle.

Sa pathétique présence n'est pas souhaitée à l'intérieur.

Candide, elle affirme en papillonnant des faux-cils: "Je suis une tradition, chaque année je suis là en robe révélatrice à la soirée des Oscar!"



Miss Edy Williams à plus de 80 ans ans ne désespère pas d'être un jour "remarquée". Affublée de tenues improbables, barbouillée de rouge à lèvres, la perruque de travers et ses lunettes sur le nez elle reste fidèle à sa tradition et vient flanquer un sein ou deux à la figure des invités qui ne lui avaient rien demandé et surtout pas ça. Là où une Mamie van Doren réussit à échapper au pathétique à force de sourires éclatants, d'humour et de tenues dans le coup, Edy se montre pathétique, le regard triste et vide dans ces tenues du "décrochez-moi ça", laissant l'impression désagréable qu'après avoir en vain sollicité l'admiration puis l'attention, elle demande aujourd'hui un peu de pitié.

On peut d'ailleurs s'émouvoir au passage en se souvenant qu'elle fut pour Samuel Fuller dans "The Naked Kiss" un "bonbon" dans un pince-fesses de province tenu par Virginia Grey. Elle n'y avait qu'une seule scène. Certes mais elle en avait tiré un excellent parti en s'y montrant convaincante en racoleuse à la cervelle d'escabèche, la tête couronnée d'un rutilant cœur de paillettes. Malheureusement, à sa sortie, ce petit bijou d'audace fut considéré comme "un aimable film de série B, bien ficelé mais pour le moins rocambolesque". Edy n'aura décidément jamais rendez-vous avec la chance.

Celine Colassin.


QUE VOIR?

1963: For Love of Money: Avec Kirk Douglas, Mitzi Gaynor et Gig Young

1964: The Brass Bottle: Avec Barbara Eden et Tony Randall (Edy est une esclave)

1964: The Naked Kiss: Avec Virginia Grey et Anthony Eisley

1965: Harlow: avec Carroll Baker.

1966: The Oscar: Avec Stephen Boyd, Elke Sommer et Eleanor Parker (Edy passe en... bikini!)

1967: Good Times: Avec Sonny Bono et Cher.

1967: The Money Jungle: Avec Lola Albright et Leslie Parrish

1970: Beyond the Valley of the Dolls: Avec Dolly Read et Cynthia Myers

1977: Paesano, a Voice into the Night: Avec Terry Moore, Aldo Ray et Deana Martin.

1984: Growing Pains: Avec Pamela Aldon, Karen Black et Georg Olden

1985: Hellhole: Avec Judy Landers et Terry Moore.

1988: The American Scream: Avec Pons Maar et Jennifer Darling

 

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