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INA BALIN

I



na Balin naît dans une famille juive de Brooklyn sous le patronyme d'Ina Sandra Rosenberg le 12 Novembre 1937.

On sait peu de choses des jeunes années de cette superbe actrice qui fera ses débuts à la télévision, notamment dans le show de Perry Como. Mais la jeune demoiselle ne se contente pas de ses apparitions télévisées. Elle se sent une âme d'actrice et court inlassablement les auditions de Broadway. Sa persévérance s'avère payante. Elle débute sur scène et connaît très vite un succès critique et public. Ce qui lui permet simultanément en 1959 d'être couronnée d'un prix à Broadway pour sa performance dans "A Majority of One" et d'être conviée à Hollywood pour y donner la réplique à Orson Welles soi-même dans "Compulsion". Un rôle si court qu'il fut supprimé au montage, Diane Varsi restant la seule "jeune première" de l'oeuvre.

Ina s'en fut alors donner la réplique à Anthony Quinn et Sophia Loren dans "L'Orchidée Noire". Aussitôt Ina est taxée de "nouvelle découverte", de nouvelle Pier Angeli ou de nouvelle...Ava Gardner! (Consacrons le reste de nos vies à trouver le moindre rapport entre Pier et Ava) Ina va dès lors enchaîner les tournages mais également les partenaires prestigieux. Après Anthony Quinn et Sophia Loren elle aura affaire au couple Paul Newman-Joanne Woodward dans "From the Terrace" puis affrontera quelques "durs", John Wayne et Charlton Heston en tête.


Les années 60 sont une véritable décennie de travail et de succès pour l'actrice respectée et très sollicitée pour son évident talent, mais également respectée de la presse qui n'envoie pas de photographe la guetter nue, cachés dans les placards de sa salle de bains. On ne soudoie pas non plus sa concierge pour obtenir des informations croustillantes. On ne lui demande même pas de se faire photographier en bikini. Ni jouant avec un cocker sur une pelouse ni en train de faire une tarte aux pommes ni même de rempoter des géraniums ou escorter un jeune premier homosexuel à une avant première d'une comédie musicale MGM!

La décennie se terminera avec peut-être de moins bons films, ce qui était le cas pour à peu près tout le monde, mais c'était dans les bras d'Elvis Presley, d'ailleurs étrangement barbu pour la circonstance dans "Charro".



Mais en cette fin des années 60, l'Amérique est très impliquée au Vietnam, et si Raquel Welch, Jayne Mansfield ou Joey Heatherton s'envolent distraire les troupes en chantant, toutes enminijupées yéyé, Ina s'inquiète plutôt du sort des populations civiles victimes du conflit. C'est sans paillettes ni musiciens qu'elle s'envole pour Saïgon.

Durant son enfance, sa famille ne pouvait guère que se réunir et prier pour ceux que la fureur des hommes menaçait dans leurs vies et leurs âmes en Europe. Mais aujourd'hui elle est adulte et il y a d'autres guerres et d'autres victimes.

Pour Ina Balin, prier n'est certainement pas suffisant!

Elle se portera au secours des populations civiles, fera de fréquents allers retours entre l'Amérique et le Vietnam et telle Ingrid Bergman dans "l'Auberge du Sixième Bonheur", elle réussira à sauver tous les enfants d'un orphelinat lors de la chute de Saïgon en 1975. Ina Balin adoptera d'ailleurs trois de ces enfants et les aidera dans leurs recherches pour retrouver, ou au moins connaître leurs vrais parents.


Quelques cinq années plus tard, Ina produira un téléfilm pour raconter au monde son aventure vietnamienne et sera toujours suffisamment somptueuse pour interpréter son propre rôle. La star était bien entendu restée active mais s'était essentiellement consacrée à la télévision où les tournages sont à la fois plus rapides et plus courts. Ses activités humanitaires ne lui permettaient plus les longues semaines d'immobilisme qu'imposait le cinéma.

Ina allait devenir une véritable activiste anti racisme, tous les racismes avec son slogan "En finir avec toutes ces haines".



Ina était toujours très belle et toujours active lorsque la mort la faucha à seulement 53 ans, le 20 Juin 1990. Ina souffrait d'une maladie coronarienne qui lui fut hélas fatale. La star ayant toujours été terriblement discrète sur sa vie et peu loquace avec la presse, j'ignore quelles furent les circonstances qui la privèrent de l'affection de ses trois petites filles adoptives, toutes les trois l'ayant précédées dans la mort.

Celine Colassin.


QUE VOIR?

1959: Compulsion: Avec Diane Varsi et Orson Welles ( Les scènes d'Ina sont supprimées au montage)

1959: L'Orchidée Noire: Avec Sophia Loren et Anthony Quinn


1960: From the Terrace: Avec Paul Newman et Joanne Woodward

1961: The Young Doctors: Avec Ben Gazzara et Fredric March

1961: The Comancheros: Avec John Wayne et Lee Marvin.

1964: The Patsy: Avec Jerry Lewis et Peter Loore

1964: Act of Reprisal: Avec Jeremy Brett.

1965: La Plus Grande Histoire Jamais Contée: Avec Carroll Baker et Max Von Sydow

1968: Run like a Thief: Avec Kieron Moore et Fernando Rey

1969: Charro!: Avec Elvis Presley


1971: Le Projectionniste: Avec Chucl MacCann

1973: The Don is Dead: Avec Anthony Quinn


1980: Galyon: Avec Stan Brock et Lloyd Nolan

1986: The Vesectomy, A Delicate Matter: Avec Paul Sorvino

 

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