Vivi Bach, plus connue sous l’affriolant surnom de la Brigitte Bardot Allemande aura en effet essentiellement sévi en Allemagne où elle fut une véritable icône du kitsch chantonnant.
Vivi, danoise de son état, naît à Copenhague le 3 Septembre 1939 et clamera toute son enfance sa volonté de chanter et danser quand elle serait grande. Mais les revenus d’un papa boulanger ne peuvent permettre à la jolie Vivi (Vivienne Back pour l’état civil) de coûteuses études au conservatoire. Elle deviendra donc esthéticienne, ce qui lui semble plus artistique que dactylo ou vendeuse de grand magasin.
Elle s’offrira elle-même des cours de chant et de théâtre avec ses premiers salaires.
Avec l’insouciance de la jeunesse de son époque, celle des années 50. Celle qui veut vivre et oublier les privations et les humiliations des années de guerre dans la fête et la musique, Vivi tente sa chance. Elle chante dans un groupe tout en honorant de modestes pannes au théâtre. Evidemment, quelques soient les qualités artistiques qu’a ou n’a pas Vivi, l’apparition sur scène de cette blonde qui semble avoir servi de modèle à Barbie eut son petit effet.
Bizarrement, c’est l’Allemagne, terre pourtant fertile en blondes qui fera appel à la jolie Danoise de 20 ans et lui offrira une véritable chance au cinéma. Vivi est bien apparue dans des films danois depuis 3 ans mais sans que la culture nationale n’en soit bouleversée.
Sa véritable carrière commence donc en 1959. Immanquablement, la presse la compare à Bardot. Ce qui ne déplaît pas à Vivi qui cultive allègrement la ressemblance avec la prestigieuse Française. Mais personne ne se fait d’illusions sur le talent d’actrice de Vivi et elle-même se préfèrerait chanteuse.
Elle va donc inonder le marché du disque allemand dès 1960 avec une multitude de chansonnettes qui sont un mix étrange entre le rock, le yé-yé, le je ne sais pas quoi et la musique folklorique. Un peu comme si Bardot imitait Dalida avec la voix de Petula Clark imitant Jacques Pills. Pourtant Vivi trouvera sa place dans ce marché du disque. La variété Allemande vit dans les années 60 ses heures de gloire. Vivi en est la plus éblouissante représentante, du moins physiquement.
L’Allemagne va commettre une flopée de films benêts servant surtout de support aux chanteurs à la mode. Le public vient les voir pour y entendre les nouveaux airs et voir bouger en couleurs ceux qui les interprètent. Le tout dans une mise en scène digne des aventures de Martine au Tyrol. Et vive le gully-gully!
Vivi est une sorte d’affriolant fil rouge à toutes ces bêtises musicales. Ses « aventures » servent de lien entre les numéros musicaux et elle-même en profite pour placer ses nouveaux « tubes ». Si tubes il y a. Car Vivi apparut plus souvent sur le calendrier des postes qu’au sommet des hit parades. Vivi mettra la mévente de ses disques sur le compte de ses maisons de production et en changera comme de bikinis sans que les tristes ventes ne s’en ressentent.
Elle créera alors sa propre maison de production cinématographique pour enfin tourner un film digne d’elle.
Ce sera le catastrophique « Mystère du gland rouge » (Ca ne s’invente pas, et non il ne s’agit pas de maladie vénérienne)
Vivi ne retirera rien de cette expérience à part des quolibets, un découvert bancaire et un nouveau mari. L’actrice-chanteuse-productrice épouse son acteur vedette Dietmar Schoenherr à la fin du tournage.
La belle en était à son troisième essai matrimonial, celui-ci fut le bon.
Le couple (ou du moins Vivi) choisit dès lors de se retirer de cette vie publique ingrate. Les films où avait brillé Vivi passaient fort heureusement de mode. On s’installa à Ibiza.
La belle se rendant compte que la télévision prenait de plus en plus d’importance dans les foyers allemands, elle revint à l’attaque et présenta flanquée de son mari un show télévisé calqué sur la même recette que ses films.
Ses soirées de gala connaîtront le succès jusqu’en 1973 où la nouvelle version du concept devenu : « Vive Vivi » connaîtra un flop. La belle passe à la trappe. Son mari reste sous les feux des projecteurs, c’est lui qui présentera le premier talk show de la télévision allemande en cette même année 1973.
La belle Danoise enregistrera encore quelques airs de son cru jusqu’en 1976 et se retirera ensuite définitivement à Ibiza. Vivi Bach se découvre alors un nouveau talent : celui de la peinture. Elle prendra alors sa retraite médiatique à Ibiza où elle s'adonne à son art.
C'est là qu'elle décède le 22 avril 2013. Elle avait 73 ans.
Schoenherr est resté un acteur aussi actif que demandé et est également très présent au niveau politique. Une seconde carrière qui le conduira jusqu’au Nicaragua. Il s'éteindra le 18 juillet 2014 à Ibiza à l'âge de 88 ans.
Celine Colassin
QUE VOIR ?
1958: Krudt og klunker: Avec Gunnar Lauring
1958: 1958: Seksdagesløbet: Avec Mimi Heinrich et Poul Reichardt
1960 : Kriminaltango
1963: Death Drums Along the River: Avec Marianne Koch et Richard Todd
1963:Das Rätsel der roten Quaste: Avec Dietmar Schönherr
1964 : Vacances à Saint Tropez
1967: Services Spéciaux, Division K: Avec Camilla Sprav et Stephen Boyd
1967: Herrliche Zeiten im Spessart: Avec Liselotte Pulver