Françoise Nicole Sorya Dreyfus est née à Paris le 27 Avril 1932 de parents comédiens. Son père exerce son métier sous le nom d’Henri Hurroy. Sa mère sous le nom Geneviève Sorya.
Laquelle est née Marie-Thérèse Durand le 23 Juin 1912 à Paris. Le père de Françoise est juif et les souvenirs d’enfance de Françoise seront des souvenirs de peur, d’enfermement et de clandestinité pour échapper aux rafles et à la déportation.
La guerre finie et la sécurité revenue, la petite Françoise peut enfin profiter de la vie et du soleil comme toutes les filles et les garçons de son âge, juifs ou pas. Même si elle restera marquée à jamais par l’horreur des années d’occupation.
Pour la petite Françoise, tout va aller très vite et le destin va très rapidement s’occuper de son cas.
Elle n’a que treize ans, lorsqu’un beau matin, alors qu’elle se promène avec sa maman dans Paris. A la sortie d’un restaurant, un ami de Geneviève, le metteur en scène Henri Calef, les aperçoit et se dit que la petite Françoise est exactement la jeune fille que l’on recherche désespérément pour son film « La Maison sous La Mer ».
Françoise accepte d’emblée.
Ses parents sont des acteurs, faire du cinéma, c’est normal.
Quoique les débuts de la jeune fille au cinéma doivent faire l’objet de moult préparatifs.
D’abord, il vaudrait mieux changer de nom de famille, Dreyfus étant un nom trop tristement célèbre depuis la fameuse affaire du même nom.
Françoise deviendra donc Anouk puisque c’est le nom de son premier personnage.
Elle fait irrésistiblement penser à la Juliette de Shakespeare et inspirera le scénario des « Amants de Vérone » où l’on verra la jeune Anouk se jeter nue dans l’Adige d’une manière si naturelle et candide que la censure trouvera cela tout à fait normal.
Trop occupée par ailleurs à mesurer au centimètre près les décolletés de Martine Carol présente dans le film !
Ce changement de patronyme ne fut pas le seul aléa des débuts.
Geneviève, divorcée, craint que son ex mari, le père d’Anouk ne s’oppose aux débuts de sa fille au cinéma. Afin d’éviter toute situation conflictuelle, l’avisée Geneviève ne trouve rien de mieux que de demander à un ami de la famille d’épouser sa fille mineure, laquelle deviendrait donc majeure en sa qualité de femme mariée.
Et c’est ainsi qu’Anouk, flanquée d’un mari de vingt ans son aîné, devint madame Zimmerman pour l’état civil avant d’affronter les plateaux de cinéma. La jeune Anouk, quinze ans à peine joue de malchance pour « L’île des enfants perdus » où elle doit partager l’affiche avec Arletty la fabuleuse et Martine Carol.
L’équipe ne peut accoster à Belle île en mer à cause d’une tempête phénoménale et le bateau tourne toute la nuit autour de l’île pour ne déposer ses passagers complètements décomposés (sauf Arletty fraîche comme un gardon) qu’au petit matin. Démarré sous les pires auspices, le film changera de titre et deviendra « La fleur de l’âge », Anouk étant la fleur en question.
La suite continuera sur la même lancée.
La production se débat dans les ennuis financiers les plus noirs et après la noyade d’une figurante, le gant est jeté, le film restera inachevé.
De son côté, malgré la mésaventure de belle île en mer, la jeune fille s’amuse bien, gagne de l’argent, rencontre des gens amusants mais n’a pas réellement conscience de faire du cinéma, Disons qu’elle s’applique.
Elle rencontre Jacques Prévert qui lui dit « Tu ne peux pas éternellement te faire appeler simplement Anouk, ça deviendra vite ridicule, il te faut un nom…Pourquoi pas Aimée ? C’est joli Aimée, Anouk Aimée ». Commentaire de la nouvellement baptisée : « Quand c’est Jacques Prévert qui vous choisit un nom, on le garde. »
Elle garda donc.
Parmi les gens qu’elle rencontre, il y a aussi Nikolas Papatakis.
Anouk tombe éperdument amoureuse du beau Nico. Elle a 19 ans. Divorcée d’Edouard Zimmerman après moins d’un an de mariage « pour rire », le coup de foudre est réciproque.
Le couple se marie, Jean Genet est leur témoin, et très vite, Anouk devient maman d’une petite Manuela. Femme heureuse et maman comblée, Anouk Aimée ne planifie pas sa carrière. Elle joue ce qu’elle a envie de jouer.
Par instinct et pour avoir ce qu’il lui faut pour vivre.
Très demandée, elle enchaîne film sur film et fait ses débuts au théâtre en 1953 dans « Le Sud », pièce très controversée, sorte de « Autant en Emporte le Vent » sur scène. Entre les planches et les plateaux, Anouk consacre tout son temps libre à sa fille et voit très peu Nico, directeur d’un cabaret très à la mode : « La Rose Rouge ».
Annie Girardot y fera ses débuts.
Anouk Aimée est vraiment très belle. Elle est gracieuse, pure et réservée. Le public s’intéresse plus à des comédiennes glamourisées ou généreuses du buste. Mais de leur côté, les metteurs en scène s’intéressent beaucoup à la jeune femme. Au point de la distribuer dans des films de prestige avec notamment Gérard Philipe, le numéro un Français comme partenaire.
Pour « Montparnasse 19 » où Gérard Philipe incarne Modigliani, personne n’est d’accord sur la comédienne qui donnera vie à la tragique Jeanne Hébuterne. Après trois mois de recherches intenses, tout le cinéma Français est écumé en vain. La Jeanne idéale n’existe pas, la chasse aux inconnues est ouverte. La fille de Noël-Noël est, un moment, pressentie. Une autre inconnue, Edith Scob lui dame ensuite le pion mais Jacques Becker n’est pas vraiment convaincu.
La première scène où apparaît le personnage de Jeanne Hébuterne est prévue le jeudi 22 Juin sur le plan de tournage.
Le mercredi 21 Juin à 22 heures, aucune comédienne n’est engagée lorsqu’on pense soudain à visionner le bout d’essai qu’Anouk avait enregistré avec Gérard Philipe pour « Pot bouille ».
Film qu’elle a terminé deux mois plus tôt.
Jeanne Hébuterne est là.
Vivante, réincarnée sous les traits d’Anouk Aimée, d’une manière tellement évidente que...personne n’y avait pensé.
Jean-Claude Pascal, acteur bien oublié mais qui avait à l’époque fière allure et grande réputation affirmait haut et fort qu’Anouk Aimée était la meilleure et la plus belle de toutes sans l’ombre d’une contestation possible.
Et ce au risque de froisser Edwige Feuillère qui toussait chaque soir sur scène pour ses beaux yeux dans « La Dame aux camélias »
Anouk tourna deux films avec Jean-Claude Pascal qui savait donc de quoi il parlait : « Le Rideau Cramoisi » et « Les Mauvaises Rencontres ».
Son union avec Niko s’est défaite dans la discrétion et l’on retrouve Anouk tendrement amoureuse de Maurice Ronet au festival de Cannes 1958. La liaison Ronet-Aimée fut elle aussi le résultat d’un coup de foudre. Bien qu’ils soient tous les deux des « vedettes », ils ne gagnaient pas encore des millions. Ronet invitera Anouk à dîner avec le dernier argent qui lui reste et elle-même se demande de quoi demain sera fait. Le lendemain, chacun est allongé sur le lit, les yeux au plafond. Anouk reçoit l’appel pour Jeanne Hébuterne. Le même jour, Maurice Ronet est appelé pour « Ascenseur pour l’Echafaud ».
On se mettrait à croire à la chance pour moins que ça !
Le couple s’était installé en toute discrétion dans la villa d’un ami, Charlie Cohen, richissime homme d’affaires et producteur à ses heures.
Malheureusement pour Anouk et Maurice, il hébergea aussi Belinda Lee et le prince Orsini.
Leur histoire faisait un scandale dont les paparazzi se délectaient. Ils finirent par envahir la villa, escalader les murs d’enceinte et grimper dans les arbres pour photographier le couple scandaleux, trouvant Anouk et Maurice sur leur passage.
Pour l’anecdote, Belinda Lee, la Bardot Anglaise avait quitté son mari et après une tentative de suicide, vivait enfin sa passion avec un prince italien, marié comme il se doit, et accessoirement, camérier de sa sainteté le pape !
Les choses vont changer encore pour Anouk avec la rencontre de Federico Fellini qui fait d’elle une snob désabusée dans « La Dolce Vita » avec Marcello Mastroianni. Anouk qui n’était que Belle va devenir somptueuse. Son personnage dans la vie comme à l’écran prend de l’allure.
Chanel ne s’y trompe pas et l’accapare comme elle accaparera Romy Schneider.
Fellini a écumé tous les possibles parmi les actrices pour son film lorsqu’enfin il arrête son choix sur Anouk. Lorsqu’il lui annonce en personne, elle ne le croit pas et lui rit au nez !
Elle est encore très désinvolte vis-à-vis du métier d’actrice. Fellini va lui faire comprendre qu’il s’agit du métier le plus sérieux du monde mais que pour l’exercer à la perfection il ne faut pas se prendre soi-même au sérieux. Elle se sophistique sans ostentation, elle devient l’égérie des couturiers et les metteurs en scène se l’arrachent.
Le public la connaît et l’admire mais ne fait pas d’elle une star.
Elle n’est pas en tenue légère sur les calendriers, elle est rare sur les couvertures des revues de cinéma comme « Cinémonde » ou « Ciné Revue », on la croise beaucoup plus dans « Vogue » ou « Harper’s ».
Elle va cependant « porter » littéralement certains films : « Lola » de Jacques Demy où elle se vend à des marins, vêtue de sa guêpière de dentelle et trouve cela très amusant.
Demy ne voulait qu’elle pour son film et avait dû batailler avec la production qui voulait à tout prix Sophia Loren. « Un Homme et Une Femme » de Claude Lelouch va suivre et tout bouleverser.
Le rôle qu’Anouk Aimée fera entrer dans la légende et caracoler en tête du box office avait été prévu pour Romy Schneider. Mais Lelouch ne voulant pas lui faire lire de scénario, elle refusa tout net !
Lors de ce tournage, Anouk Aimée rencontre le compositeur Pierre Barouh, divorce officiellement de Nicos et l’épouse aussitôt. Anouk et Barouh s’étaient souvent croisés dans les bars de Saint Germain sans vraiment se parler. Il fallut attendre le tournage et un premier baiser devant les caméras pour que jaillisse l’étincelle indispensable.
Le bel amour ne sera d’ailleurs qu’un relatif feu de paille.
En 1969 ils seront divorcés, la belle Cathy Rosier, actrice et mannequin noire succède à Anouk dans la vie de Pierre Barouh.
Anouk de son côté a jeté son dévolu sur Albert Finney qui sera son mari suivant.
Anouk aura également reçu le Golden Globe 1967 pour sa prestation dans « Un Homme et une Femme ».
Le film connaît un succès planétaire et puisqu’il y était question de trains, la SNCF utilise une image du film pour une de ses campagnes publicitaires.
Anouk leur réclamera deux millions de francs !
Dans une longue robe fourreau toute de paillettes noires, elle reçut son golden globe des mains d’Henri Fonda et coiffait au poteau ce soir là Elizabeth Taylor et Natalie Wood !
On se mit inévitablement à rêver de l’Oscar pour la belle Française qui…ne fut pas nommée.
Mais Hollywood était là, piaffant de la faire tourner. Steve McQueen avec qui elle s’est liée d’amitié bataille pour qu’elle soit sa partenaire dans « L’Affaire Thomas Crown ». Dans la foulée elle refuse aussi « Le Conformiste » de Bertolucci.
Elle a tellement marqué les mémoires avec « Lola » et « Un Homme et une Femme » qu’ils connaîtront tous deux des suites tant le désir de la retrouver était grand.
Ce sera pour Lola, « Model shop » tourné à Hollywood avec un parfait inconnu comme partenaire. Alors que Jacques Demy avait choisi un autre comédien, un inconnu lui aussi mais qui n’eut pas le bonheur de plaire à la production : un certain Harrison Ford.
Mais Lola à Hollywood s’ennuie et le film est aussi triste qu’elle.
Ce sera aussi « Un Homme et une Femme vingt ans après »
Vingt ans après, c’était quand même un peu trop long pour retrouver « Un Homme et une Femme ».
La magie ne se renouvellera pas.
Car magie il y eut, le film avait fait un triomphe, l’Amérique entière s'était mise à vivre au rythme des chabadabada bada du film.
Dans la foulée des Golden Globes, Anouk était devenue une star !
C'est alors qu'elle prend peur et fuit.
Elle avait grandi avec la nécessité d’être cachée pour survivre. Comment se jeter sereinement en plein lumière du monde ? Du jour au lendemain, elle coupe les ponts et disparaît, elle va s’éloigner des plateaux durant dix ans.
Divorcée de Pierre Barouh, elle s’est donc remariée avec Albert Finney après plusieurs années de vie commune et déclare officiellement mettre fin à sa carrière d’actrice.
« J’avais envie de ma vie de femme, j’étais follement amoureuse, j’avais 14 ans la dernière fois que ça m’était arrivé ! »
Le couple vit en Angleterre et la presse ne manque pas de prendre des nouvelles d’Anouk chaque fois qu’Albert Finney est reçu en interview.
« Anouk me rend parfaitement heureux et j’espère que la réciproque est vraie. Elle est une cuisinière exceptionnelle dont rêveraient tous les maris du monde. Elle n’envisage pas de faire sa rentrée au cinéma. Peut-être sur scène si un projet la tente. Je ne sais pas si une scène londonienne est sa vraie place mais si c’est le rôle d’une française sublime avec l’accent de notre Lancashire conjugal, elle fera un triomphe ! »
Anouk a toujours été une sorte de dilettante professionnelle, malgré l’enseignement Fellinien, faisant passer sa vie de femme et de mère avant tout le reste.
Le succès du film de Lelouch ne lui permettant pas de continuer de la même manière, elle avait préféré renoncer. Dix ans vont donc s’écouler, elle devient grand’mère alors qu’elle mène une liaison très médiatisée avec Ryan O ‘Neal encore auréolé de son succès dans « Love Story », Albert Finney ayant déserté le domicile conjugal après ses grandes déclarations énamourées et sans plus s’occuper de rien.
Anouk Aimée reprend sa carrière, un peu surprise d’être oubliée.
Elle tourne sous la direction d’Elie Chouraki « Mon premier Amour » où débute Richard Berry dans le rôle de son fils.
Une amitié mêlée d’admiration la lie toujours à Claude Lelouch qui fait d’elle une de ses actrices fétiches et la dirige avec beaucoup de conviction dans « Si c’était à refaire ». Film où en ancienne détenue, elle dame le pion à Catherine Deneuve en personne !
La belle histoire d’amour entre Anouk et le public peut reprendre mais l’actrice ne retrouvera plus de films aussi porteurs que « la Dolce Vita » ou « un Homme et une Femme ». Même si, en 1980, elle obtient le prix de la meilleure actrice à Cannes pour « Le Saut dans le Vide ».
Chose rare : son partenaire Michel Piccoli reçoit le prix du meilleur acteur pour le même film.
La haute couture, sans doute en panne d’élégance, Emmanuel Ungaro choisit Anouk pour être son image et l’actrice devient une habituée de VOGUE à un âge où les mannequins professionnels se terrent déjà depuis des lustres. Brigitte Bardot lui en veut de s’afficher partout avec des fourrures somptueuses.
Réponse d’Anouk Aimée : « Bah, c’est un faux problème ! Les jeunes ne portent plus ce genre de machins, c’est pour les rombières et quelques vieilles stars d’autrefois comme moi. Quand toutes les femmes de ma génération seront mortes le commerce de la fourrure mourra avec nous ! »
D’une beauté racée et d’une élégance éternelle, elle reste l'égérie Ungaro pour toutes les années 80.
Fidèle à sa ligne de conduite et à Claude Lelouch, Anouk Aimée continue une carrière prestigieuse même si le succès ne l’attend pas forcément au tournant.
Elle préfère être fière de son travail et du film que du nombre d’entrées, elle est dans « le Général de L’Armée Morte » et dans « la Prairie aux Bouleaux », elle n’est pas dans « Brice de Nice ».
En 2002, le cinéma français lui décerne un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.
En 2003 c’est à Berlin qu’elle reçoit l’Ours d’Or pour les mêmes raisons.
Le 23 Mars 2008, Anouk perdait sa chère maman âgée de 96 ans.
Son père était décédé en 1981.
Le 18 juin 2023, sa fille Manuella annonce le coeur déchiré la mort d'Anouk Aimée, partie paisiblement dans le sommeil de ses 92 ans.
Celine Colassin
QUE VOIR ?
1946 : La Maison sous la Mer : Pour son premier film, la jeune Anouk Aimée est d’emblée confrontée à un monstre sacré du cinéma français : la sulfureuse Viviane Romance.
1947 : La Fleur de l’âge : Film inachevé.
1948 : les Amants de Vérone : Un film confus qui fit grand bruit à sa sortie. Martine Carol y interprète une actrice qui interprète Juliette, Philippe Lemaire est l’acteur en charge du rôle de Roméo. Martine engage comme doublure la vraie Juliette, alias Anouk Aimée Le vrai Roméo est campé par Serge Reggiani. Ces trois là étaient déjà partenaires dans le film inachevé en 1947 « la Fleur de l’âge »
1949 : la Salamandre d’Or : Anouk est la partenaire de Trevor Howard pour cette salamandre anglaise, la française verra le jour en 1963 avec Jean-Claude Pascal et Valérie Lagrange !
1951 : Nuit d’Orage : Anouk a un toréador comme partenaire dans un film Espagnol ! Mario Cabre
1951 : Le Rideau Cramoisi : La chose s’intitule parfois « Les Crimes de l’Amour »
1952 : L’Homme qui regardait passer les Trains : Anouk se plonge dans l’univers de Simenon avec Claude Rains et la tragique actrice suédoise Marta Toren.
1953 : Le Coq du Village : Anouk, plus sublime que jamais confrontée à Pierre Brasseur.
1954 : Meutre, Drogue et Compagnie : Il semblerait que l’Angleterre ne destina pas Anouk Aimée aux douces bluettes !
1955 : les Mauvaises Rencontres : Celles de Jean-Claude Pascal, Gianni Esposito, Claude Dauphin et de Philippe Lemaire en l’occurrence.
1955;Forever My Heart : Ce film a complètement disparu, chose étrange. Anouk l’a tourné avec Douglas Fairbanks !
1955: L’Amour ne meurt Jamais : Incursion dans le cinéma Allemand pour Anouk qui s’internationalise et est plus belle de bobine en bobine !
1956 : Nina : Je n’ai pas vu cette jolie chose où Anouk s’offre le bel empereur de Sissi : Karlheinz Böhm.
1957 : Tous Peuvent me Tuer : Retour en France pour un tournage avec François Périer après un dernier film Allemand : « Stresseman »
1957: Pot Bouille : Quel excellent film, une pure merveille à revoir en boucle avec une Danielle Darrieux au sommet de son art et un Gérard Philipe à tomber raide.
1959: Montparnasse 19 : Gérard Philipe incarne le peintre Modigliani alcoolique et tuberculeux de manière fabuleuse, Anouk est la tragique Jeanne Hébuterne et la manière dont son personnage a été traité vaudra des ennuis à la production attaquée par la famille de la tragique suicidée.
1959 : Le Voyage : Film de prestige où Anouk Aimée partage l’affiche avec Deborah Kerr et Yul Brynner. La chose est également visible sous le titre plus romanesque de « Brève Rencontre Hongroise ».
1959 : La Tête contre les Murs : Le film de Georges Franju fouille l’univers clos des instituts psychiatriques. Jean Pierre Mocky, pas plus fou que d’habitude s’y fait enfermer par un père notable, en colère et peut-être assassin.
1959 : Les Dragueurs : Anouk est la proie de Jacques Charrier alors au sommet de l’actualité pour bien d’autres raisons que ce film !
1960 : La Dolce Vita : Le chef d’œuvre de Fellini qui donna ses lettres de noblesse cinématographique à Anouk.
1960 : Le Farceur : Anouk Aimée enchaîne la « Dolce Vita » avec le deuxième film de Philippe de Broca qui lui donne Jean-Pierre Cassel comme partenaire.
1960 : L’Imprévu : Un joli film d’Alberto Lattuada avec Thomas Milian, Raymond Pellegrin et la douce Jeanne Valérie.
1960 : Lola : Il faut reconnaître qu’il est assez rare qu’une actrice enchaîne deux rôles mythiques dans des films d’anthologie en quelques mois à peine, le public de 1960 peut pourtant passer d’une salle à l’autre pour voir la snob de Fellini affoler des marins en pompons avec sa guêpière de dentelle noire chez Jacques Demy !
1961 : Quai Notre Dame : 61 sera moins réussi hélas. Ce quai notre dame semble bien insipide et démodé face à ce qui l’a précédé. On notera la première apparition au cinéma de l’excellente Geneviève Fontanel.
1961 : Sodome et Gomorrhe : On peut s’étonner de trouver Anouk Aimée dans ce genre de film, mais celui-ci est dirigé conjointement par Robert Aldrich et Sergio Leone.
1963 : Huit et Demi : Fellini rappelle Anouk pour un film plus hermétique et fait d’elle l’épouse légitime de Marcello Mastroianni qui la trompe avec Sandra Milo en rêvant de Claudia Cardinale !
1963 : Les Grands Chemins : Pour son passage à la mise en scène avec des capitaux investis par Roger Vadim, Christian Marquant choisit Anouk Aimée comme héroïne de son film, adaptation du roman de Giono. Il avait d’abord jeté son dévolu sur Michèle Mercier puis sur Romy Schneider.
1964 : Le coq du village : Comédie italienne rurale comme son nom l’indique avec Ugo Tognazzi et Giovanna Ralli.
1965 : Le Vol du Phoenix : Anouk follement élégante en rescapée d’un crash aérien au beau milieu du Sahara. La chose connaîtra un remake sans une once d’intérêt.
1965 : Il Morbidone (L’amant paresseux) L’élégante Anouk crée une maison de couture dans la moitié d’un appartement dont l’autre moitié est occupée par ce fameux amant paresseux, neveu du propriétaire.
1965 : La fugue : Anouk Aimée toujours en pleine incursion italienne accepte un second rôle auprès de la fabuleuse Giovanna Ralli qui se verra décerner le prestigieux ruban d’argent pour son rôle.
1966 : Un Homme et une Femme. Que dire?
1968 : Le Rendez-vous : Film nébuleux qui s’interrompt brutalement, réveillant le spectateur en sursaut.
1968 : Un Soir un Train : Encore un film mythique dans la carrière d’Anouk Aimée, le film est un peu hermétique, mais l’actrice en état de grâce est fascinante, même Yves Montand semble s’apaiser à son contact.
1969 : Justine : Le film est un peu confus, c’est un imbroglio politico sentimental sans grand intérêt, mais Anouk Aimée y est sublime et entourée des excellents Michael York et Dirk Bogarde, Anna Karina et Philippe Noiret font partie de cette aventure compliquée.
1969 : Model Shop : Demy débarque à Hollywood et y emmène Anouk Aimée et son personnage de Lola pour une pseudo suite au succès de 1960.
1969 : The Appointement : Omar Sharif tombe éperdument amoureux de la belle Anouk Aimée. Mais après leur mariage il se persuade qu’elle se prostitue durant son temps libre. Il sombre alors dans une véritable folie paranoïaque qui aura raison de sa belle épouse avant lui.
1976 : Si C’était à Refaire : Du très bon Lelouch et Anouk Aimée plus sublime que jamais pour sa grande rentrée après huit ans d’absence.
1978 : Mon Premier Amour : Anouk est dirigée par son compagnon de vie Elie Chouraki dans son film. Elle se meurt de leucémie, sa fin proche ramène son fils Richard Berry pour une relation courte mais fusionnelle. C’est avec ce film que Richard Berry se fera vraiment une place ans le cinéma français et Nathalie Baye était déjà sa petite amie.
1980 : Le saut dans le Vide : Sélectionné à Cannes, le film vaut le prix de la meilleure actrice à Anouk Aimée en sœur de Michel Piccoli qui lui reçoit le prix du meilleur acteur !
1981 : la Tragédie d’un Homme Ridicule : Anouk est dirigée par Bernardo Bertolucci, Anouk est grandiose et Ugo Tognazzi rafle le prix d’interprétation à Cannes.
1982 : Qu’est-ce qui fait courir David : David étant Francis Huster, je n’ai pas vu le film, tant pis pour Anouk Aimée ou Magali Noël !
1983 : Le Général de l’Armée Morte : Ce film est fascinant, Michel Piccoli et Marcello Mastroianni sont en état de grâce !
1984 : Viva la Vie : Lelouch encore
1984 : Succes is the best Revenge : Etrange chose que ce film. Son réalisateur Jerzy Skolimowski avait vécu l’amère expérience de l’exil. On attendait son film avec autant d’impatience que si Alexandre Soljenitsyne était sorti du tombeau pour réaliser « L’archipel du Goulag ». Malheureusement nous voici avec un film creux confus et qui semble avoir ennuyé Anouk Aimée au-delà du possible. A peine manifeste elle plus d’enthousiasme qu’un pot de fleurs dans le décor.
1986 : Un Homme et une femme Vingt Ans déjà : Bin oui, le temps passe.
1990 : Bethune : The making-Off a Hero : ceci est un film Sino-Canadien( ?) Avec Donald Sutherland et Helen Mirren inspiré d’une histoire vraie.
1993 : les Marmottes : Anouk est dirigée pour la dernière fois par Elie Chouraki dans un film qui n’a pas tenu ses promesses malgré la présence de Jacqueline Bisset et l’excellente Christine Boisson.
1990: Ruptures : Film très méconnu avec pourtant Emmanuelle Béart et Michel Piccoli.
1995 : L’Univers de Jacques Demy : A voir pour les amateurs de…Jacques Demy !
1995 : Dis-Moi Oui : Anouk dirigée par Alexandre Arcady en compagnie de Marie Laforêt et Valérie Kaprisky dans un film assez dur où Jean-Hugues Anglade est vraiment excellent.
1995 : Prêt à Porter : Depuis Cléopâtre avec Elizabeth Taylor et Richard Burton, on n’avait plus fait autant de foin à propos d’un film en préparation. Ne pas faire partie du casting de Robert Altman, c’était la honte ! Le film sorti, c’est faire partie du film qui était la honte !
1995 : Les Cent et une Nuits : Année faste pour Anouk Aimée et année de distributions invraisemblables ! Michel Piccoli, un monsieur cinéma de cent ans se fait remonter la mémoire par Julie Gayet et retrouve tous ceux qu’il a dirigés, d’Anouk à Deneuve en passant par Delon, Lollobrigida ou Robert de Niro
1996 : Hommes, Femmes, Mode d’Emploi : Lelouch again.
1997 : Riches, Belles Etc. : Echec encore pour un film au casting féminin ultra glamour : Anouk, Marisa Berenson, Claudia Cardinale et…Sonia Rykiel !
1999 : I Love L.A. : Petite apparition surprise d’Anouk Aimée jouant son propre rôle dans un film moyen où Julie Delpy fait de son mieux pour sauver la mise, Johnny Depp s’amuse lui aussi à faire des apparitions surprises, pour faire plaisir !
1999: Madeleine : Projet ambitieux sous des airs de tournage cheap, ce film devait être le premier de dix autres « suites ».
2001 : Festival de Cannes : je n’ai pas vu ce film dont Anouk partageait l’affiche avec Maximilian Schell
2001: Une pour Toutes : Anouk chez Lelouch.
2003 : La petite Prairie aux Bouleaux : Marceline Loridan filme Anouk Aimée, ancienne déportée qui revient seule visiter Auschwitz et sa caméra tombe amoureuse d’Anouk, lui accordant toutes les complaisances de ses ombres et lumières. L’actrice est ahurissante de beauté et le film aurait encore gagné avec un autre coiffeur !
2004 : Ils se marièrent et eurent beaucoup d’Enfants : Anouk perdue dans un rôle de mère au milieu de la distribution fleuve du film d’Yvan Attal avec inévitablement Charlotte Gainsbourg en tête d’affiche.
2006 : De Particulier à Particulier : Un excellent film passé inaperçu, un scénario bien ficelé et Anouk Aimée doucement fabuleuse.
2009 : Celle que j’aime : Simple apparition d’Anouk Aimée dans ce film d’Elie Chouraki avec Marc Lavoine et Barbara Schulz
2010 : Paris Connection : Tiens ! Revoici Anthony Delon ! Dans un film anglais d’après un best seller de Jackie Collins, la sœur de l’autre !
2010: Ces Amours là : Revoici Anouk chez Claude Lelouch qui nous ressort toutes ses bonnes vieilles ficelles usées comme les cordes de ses violons !
2011 : Tous les Soleils : Un film comme il en pleut aujourd’hui dans le cinéma français : une belle brochette d’acteurs pour aborder le problème de la famille, des relations intergénérationnelles et de la société qui nous entoure. C’est censé être drôle et interpellant, moi ça m’ennuie malgré l’apparition d’Anouk et la présence de Clotilde Coureau.
2012 : Mince Alors ! Anouk dans une comédie, voilà qui est bien trop rare pour ne pas être souligné, d’autant qu’elle est ici la partenaire de Lola Dewaere et de Victoria Abril qui peine à trouver son second souffle « post Almodovar ». La mise en scène est due à Charlotte de Turckheim « De toute façon, les régimes, ça ne marche pas, y’a que les gros qui en font ! »
LES FILMS QUE VOUS NE VERREZ PAS
(Avec Anouk Aimée)
La Marie du Port : Marcel Carné avait choisi Anouk Aimée pour être sa Marie du Port. Mais le tournage de « La Salamandre d’Or » la retenant à Londres, le rôle échut à l’excellente Nicole Courcel qui fut sublime. Carné se montrait particulièrement convaincu par Anouk Aimée et lorsqu’il envisagea de mettre en scène une « Dame aux Camélias », c’est à Anouk qu’il pensait pour le rôle. Le film ne se fit pas.
Les Amours de Paris : Après le triomphe de la Dolce Vita, les propositions de films pleuvent mais Anouk refuse presque tout, dont ce film qui fera les choux gras de Perrette Pradier.
Le Château du Mystère : Idem pour ce film qui lui finira dans les rets de Pascale Audret…En tous cas sur papier car à ma connaissance le projet a avorté.
Das Grobe Liebesspiel : Anouk se fait porter pâle et abandonne en 1963 cette version teutonne de « La Ronde », cédant son rôle à la belle Nadja Tiller qui la remplace au pied levé.
L’affaire Thomas Crown : Anouk renonce au film malgré l’insistance de Steve McQueen. Plus tard, bonne joueuse elle dira : « J’ai bien fait, Faye Dunaway a été sensationnelle ».
Le Conformiste : Anouk refuse l’offre de Bertolucci pour cause de mariage avec Albert Finney.
Les Voix Blanches : Ce projet des années 80 n’était pas un film sur les abstentionnistes aux élections mais sur les castras. Il faudra encore attendre quelques années pour découvrir Farinelli.
Les Mandarins : Anouk devait tourner l’adaptation de l’œuvre de Simone de Beauvoir après « Model Shop ».