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CHRISTINE KAUFMANN



La belle Christina Maria Kaufmann vient au monde en Autriche, le 11 Janvier 1945. Son père est aviateur, sa maman est doctoresse et française. Les heures parmi les plus sombres du siècle s’achèvent presque avec cette nouvelle vie qui commence. 

Cette ravissante petite créature de la liberté fut passionnée de danse dès sa plus tendre enfance. A quatre ans déjà, elle commençait le dur apprentissage en chaussons, à sept ans elle était petit rat à l’Opera de Munich.

Très vite le cinéma se pencha sur son cas de petite danseuse aux grands yeux bleu d’océan. L’Allemagne en ces temps de liberté retrouvée tentait de faire oublier un passé aussi proche que sanglant… En répandant, entre autres, de joyeuses musiques dans les oreilles… En envahissant les écrans de comédies musicales aux couleurs de crèmes glacées synthétiques. En les peuplant il va sans dire, de fraîches et douces demoiselles que l’on ne peut en aucun cas imaginer valsant entre les cheminées d’Auschwitz.

Romy Schneider et ses dauphines Marion Michaël et Maria Perschy seront les plus ravissants exemples dégoulinants de valses et de guimauve, défendant les nouvelles valeurs de l’Allemagne devenue aussi innocente qu’un bol de lait frais.


Christine Maria Kaufmann, de sept ans la cadette de Romy Schneider aurait très bien fait l’affaire pour être sa petite soeur de cinéma. Mais le destin ne crut pas judicieux de leur donner une parentèle cinématographique.

Elles se contenteront de partager les mêmes paillasses d’orphelinat dans « Jeunes Filles en Uniforme » en 1958. Mais à ce moment là, bien que n’ayant encore que 13 ans, Christine n’est déjà plus une débutante, elle est même déjà une grande vedette au panthéon des étoiles teutonnes.

Elle a connu un véritable triomphe dans une incontournable « Auberge du Cheval Blanc » à l’âge de 7 ans.


Sa prestation dans « Jeunes Filles en Uniforme » lui ouvrira les portes de Cinecitta et elle se retrouvera pâmée dans les bras de Steve Reeves dans un péplum de bon aloi: « Les Derniers Jours de Pompéi ». Le talent affûté et la grâce juvénile de la jeune actrice font mouche et sa réputation s’internationalise.


Après avoir tenu le premier rôle féminin face à Jean-Paul Belmondo dans « Un Nommé la Rocca » en 1961, elle enchaîne avec une superproduction hollywoodienne, « Tatas Boulba », où elle sera cette fois la partenaire de Tony Curtis. Et si le film fut horriblement raté et d’un ennui mortel, il va bouleverser les vies de ses principaux interprètes. Christine n’a que 17 ans lorsqu’elle débarque à Hollywood sagement chaperonnée par sa maman mais peut déjà se permettre de déclarer: « Je refuse au moins cinq films par jour! Si je les acceptais tous je serais une vieille dame dans le dernier! »


Arrivé sur le tournage flanqué de son épouse Janet Leigh, Tony Curtis va complètement craquer pour sa jeune partenaire qui n’a donc que 17 ans. Il y a belle lurette que le mariage Tony Curtis-Janet Leigh bat de l’aile. Mais le couple a deux enfants. Le public s’est entiché de leur vie matrimoniale et ils jouent donc avec beaucoup de talent la comédie du bonheur parfait.

En 1963, La nouvelle du divorce et du remariage presque immédiat de Tony Curtis avec une Allemande de dix-neuf ans fit l’effet d’une bombe nucléaire lâchée dans les gazettes du matin!


Tony Curtis et Janet Leigh divorçaient! Il s’en fallut de peu pour que l’Amérique elle-même s’écroulât de stupéfaction! Une journalise, ou plutôt une bécasse étourdie besognant dans une gazette et interviewant Christine se lamenta « Tony et Janet divorcent! Vous vous rendez compte? C’est terrible! Ils venaient d’acheter une toute nouvelle maison! » Christine resta interloquée par le sens de priorités à l’américaine et la bécasse plus encore quant elle sut que son interlocutrice était « celle par qui le scandale était arrivé ».

Evidemment, Christine Kaufmann, bague au doigt ou pas, ne fut pas reçue à Hollywood comme un petit chérubin en sucre mais plutôt comme un immonde cobra, voire l’antéchrist en personne.


Après toutes les victimes de ces Allemands durant la guerre,  une Allemande, encore une, ruinait le plus merveilleux couple d’Américains qui soit Et que Christine soit franco autrichienne et non « boche » n’y changea rien, puisqu’elle était de toutes façons une salope!

Evidemment, les rôles pour Christine n’affluèrent pas. Les studios étaient persuadés que le public refuserait purement et simplement de payer sa place pour aller la voir.

On ne connaîtra jamais la réelle perspicacité de cette prédiction. Lorsque Tony Curtis imposa Christine pour jouer son épouse dans « La Mariée a du Chien » en 1964, le film était tellement idiot que personne n’aurait payé pour le voir même si on avait resuscité Marilyn Monroe pour le tourner. Et pour couronner le tout, l’ambiance sur le plateau fut littéralement infecte pour la bonne raison que Tony Curtis prit en aversion le chien en question, un caniche royal, acteur chevronné qui lui vola toutes ses scènes en digne cabot qu’il était.


Christine à la fin du tournage déclarait « Je n’ai jamais rêvé de devenir une grande étoile de cinéma et maintenant que j’en suis malgré tout devenue une, je ne trouve pas ça très intéressant. Je préfère arrêter ma carrière et ne plus être que madame Tony Curtis, d’ailleurs quand j’aurai quitté le cinéma personne en m’y regrettera! ». 

Les Américains, toujours peu au fait de ce qui se passe ailleurs que sous leur nez se gaussèrent « Sa carrière! Quel mot!  Pour un film ou deux! » Ils étaient bien loin d’imaginer que Christine venait de boucler son vingt-huitième tournage

Ensuite encore, et c’est sans doute le plus triste, pour calmer les mauvais esprits et tenter d’atténuer la différence d’âge entre elle et Tony, Christine Kaufmann masqua sa claire rousseur sous un noir geais qui lui durcissait les traits et adopta des coiffures et un look sophistiquées qui lui faisaient à tout prendre ressembler au caniche du film plutôt qu’à Ava Gardner.


Pour Christine Kaufmann, la saga hollywoodienne s’arrêtait là, et le mariage lui-même prendrait fin cinq ans après avoir été célébré. Non sans que Christine Curtis Kaufmann ait donné deux petites demi-sœurs à Kelly et Jamie Lee, nées du mariage de leur père avec Janet Leigh.

Alexandra Curtis est née en 1964, et Allegra Curtis en 1966.


Ceux qui avaient eu la chance de rencontrer Christine à Hollywood, ceux-là même qui l’avaient considérée comme une petite grue firent amende honorable. "Cette très jeune fille était d’un calme absolu, d’une grande sérénité. Elle avait le regard aussi limpide que les eaux d’un lac où ne souffle jamais aucune tempête. Elle était de ces filles qui ont toujours été femmes sans avoir été gamines."



Divorcée, Christine Kaufmann rentra à la fois dans son pays et dans un anonymat international. Restant célèbre et très demandée en Allemagne, restée également très belle, Christine Kaufmann faisait de la télévision, écrivait et connaissait un franc succès avec sa ligne de produits de beauté. Et il va sans dire que si un bon rôle dans un bon film se présentait… Ne fût-elle pas dans « Lola », dans « Lilli Marleen » de Fassbinder? N’était -elle pas Susi dans « Lola, une femme allemande »? Ne l’a t’on pas vue dans « Bagdad Café » ou dans…Derrick?

Cette vie somme toute réussie s’est arrêtée le 28 mars 2017 en Bavière. Christine n’avait que 72 ans

Celine Colassin


QUE VOIR?

1953: Staatsanwältin Corda: Avec Ingeborg Engholm

1954: Rosen Resli: Avec Paul Kinger et Karin Dor

1956: Ein Herz fûr Schlagt Erika: Avec Grethe Weiser

1958: Jeunes Filles en Uniforme: Avec Romy Schneider et Lilli Palmer

1958: Der Veruntreute Himmel: Avec Annie Rosar

1960: Toto, Fabrizi et Giovanni d’Oggi: Avec Toto et Aldo Fabrizi

1960: Costantino il Grande: Avec Belinda Lee, Cornel Wilde et Massimo Serato

1961: Un Nommé La Rocca: Avec Jean-Paul Belmondo

1961: Town Without Pity: Avec Kirk Douglas

1961: Via Mala: Avec Gert Fröbes et Joachim Hansen

1961: Toller Hecht Krummer Auf Tour: Avec William Bendix

1961: Taras Boulba: Avec Tony Curtis

1962: Neunzig Minuten Nach Midnacht: Avec Martin Held

1964: La Mariée a du Chien (Wild and Wonderfull) : Avec Tony Curtis

1969: Komm Sûber Tod: Avec Claudine Auger et Tony Kendall.

1971: Murder in the Rue Morgue: Avec Jason Robarts

1972: La Mort de Maria Malibran: Avec Magdalena Montezuma et Ingrid Caven

1974: Fur Abscheid Chrysanthemen: Avec Maria Furtwängler

1976: Goldfloken: Avec Magdalena Montezuma, Andrea Ferreol et Bulle Ogier

1979: Der Druchdreher: Avec Towje Kleiner et Barbara Valentin

1981: Tad Der Idioten: Avec Carole Bouquet et Ingrid Caven

1981: Lili Marleen: Avec Hanna Schygulla, Giancarlo Gianini et Mel Ferrer

1981: Lola: Avec Barbara Sukowa, Karin Baal et Yvan Desny

1983: Die Schaukel: Avec Marianne Sâgebrecht et Anja Jaenicke

1989: Es ist Nicht ein Leicht un Gott zu Sein: Avec Edward Zentara et Pierre Clémenti

1994: Snoopers: Avec Rebecca Keeling

1998: Caipiranha:

2002: Haider Ledt: Avec August Diehl

 

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