Vera Jane Palmer naît le 19 Avril 1933 dans la petite ville de Bryn Mawr en Pennsylvanie.
Ses parents sont relativement aisés et son père un politicien assez brillant. Malheureusement, alors qu’il raconte à sa petite fille de 6 ans assise sur ses genoux pendant qu’il conduit sa voiture quelle sera leur vie lorsqu’ils seront à la maison blanche, il s’affaisse soudainement, laissant la voiture finir sa course dans le décor.
Vera Jane perd son père foudroyé d’une attaque cardiaque au volant de sa rutilante Packard.
Sa mère Vera se remarie avec un certain Harry « Tex » Pairs dont elle a fait la connaissance à Pittsburg où elle est devenue enseignante.
Le couple s’installe au Texas, c’est la que la future bombe Hollywoodienne poursuit de brillantes études et suit des cours de violon avec une véritable passion. Surdouée et précoce en diable, Jayne n’aime que ses petits animaux en peluche, les films et le violon.
Dès qu’elle a su plus ou moins se tenir debout elle a chanté pour le premier qui s’adresse à elle ou pour ses peluches qu’elle régale de galas quotidiens. Dans un an ou deux, elle se plantera devant la maison avec son violon et jouera pour les passants.
Vera Jane est heureuse et s’entend très bien avec son beau père, elle mène une vie saine et se passionne pour la nature et les animaux. Cette passion ne la quittera jamais, et rien ne pouvait rendre Jayne plus heureuse que la compagnie de ses chers animaux, elle était aux anges lorsqu’ils pouvaient « être sur la photo » avec elle. Une anecdote restée célèbre sur l’enfance de Jayne mérite d’être relatée ici : Plusieurs matins de suite, la mère de Jayne en allant réveiller sa fille pour l’école la trouve couchée sur le sol de la chambre. La petite fille s’explique en disant le plus sérieusement du monde : « Madame l’institutrice nous a dit que le petit Jésus était toujours partout avec nous alors je lui ai laissé ma place dans le lit »
Elle découvre Hollywood à l’âge de 13 ans, mais ce n’est que pour de courtes vacances vacances passées avec sa maman. Celle-ci, la malheureuse, avait demandé à sa fille « Où désires tu que nous allions ? ».
La réponse n’avait pas traîné ! HOLLYWOOD ! Elle est depuis toujours passionnée par le cinéma et au cours de ce voyage, alors qu’elle vient de demander un autographe à une célébrité dans un restaurant, elle rejoint sa mère à table et lui déclare : « Un jour, une autre jeune fille traversera cette salle pour me demander un autographe à moi aussi ! »
La nuit de Noël 1949, Vera a 16 ans et tombe follement amoureuse du beau Paul Mansfield, idolâtré par toutes les filles de Dallas. Malheureusement pour elles, le coup de foudre est réciproque et un mois plus tard, le 28 janvier 1950, Paul et Vera Jane sont mariés. Le très jeune couple a tout pour être heureux, la naissance de la petite Marie-Jayne le 8 Novembre de la même année complète le tableau idyllique…ou presque. Dès leur rencontre, Vera a prévenu Paul Mansfield qu'elle est la nouvelle Jean Harlow, il faut qu’il le sache, Hollywood l’attend et rien ne l’en fera démordre ! Le jeune mari avait naïvement espéré que la naissance de la petite fille ferait oublier ses rêves de gloire à sa femme, ils ne changèrent pas d’un iota.
Hollywood il avait promis, Hollywood il devait lui donner.
Le jeune ménage quitte donc le Texas pour la Californie sans savoir que ses jours sont déjà comptés. La guerre de Corée fait rage, Paul Mansfield est appelé sous les drapeaux.
Au bout de quatre mois d’exil Hollywoodien, Paul mettra Vera Jane au pied du mur : c’est le retour au Texas ou le divorce. Divorce ce fut sans l’ombre d’une hésitation.
Jane se désolidarisa du mari mais garda son nom qui sonnait diantrement mieux que Palmer.
La légende prétendra longtemps que Jane, devenue Jayne appela la Century Fox et dit crânement à son interlocuteur estomaqué : « Bonjour, je suis Jayne Mansfield et je fais un mètre de tour de poitrine, comment dois-je faire pour devenir une star de cinéma ? » La vérité est bien entendu toute autre. Jayne est une aspirante starlette qui use un nombre incalculable de bikinis pour des photos de pin-up. Elle a obtenu une apparition dans une publicité filmée pour la « General Electric » qu’elle présente, légère et court vêtue avec d’autres jolies filles. Jayne apparaît sur l’extrême gauche de l’écran et l’annonceur choisit de recadrer l’image pour la faire disparaître, estimant son impact sexuel choquant, excessif et déplacé. Ce n’est pas vraiment un coup dans l’eau. Depuis qu’elle a posé le pied sur le territoire sacré d’Hollywood, elle avertit consciencieusement toute la presse de ses moindres faits et gestes ! Faits et gestes qui sont toujours les mêmes : elle est trop belle, trop gentille, trop naïve avec de très gros seins et d’ailleurs sa robe (ou son maillot) a craqué ! Elle participe à tous les concours, toutes les parades, toutes les promotions publicitaires, tous les festivals de n’importe quoi, elle finit par totaliser le plus grand nombre de titres de « Miss » possible. Elle aima beaucoup « Miss Fotoflash », mais refusa celui de « Miss camembert » peu distingué pour une future étoile d’Hollywood. Elle fera quelques apparitions à l’écran en vendant des cigarettes ou dansant langoureusement avec des gangsters, apparitions qu’il faut bien appeler par leur nom, ce sont de modestes figurations.
Ayant appris que le prince Rainier de Monaco souhaitait épouser une actrice d’Hollywood et avait fait des démarches en ce sens envers Marilyn Monroe qui déclina, Jayne proposa sa candidature qui ne sembla pas retenir l’attention du Palais. Elle finira néanmoins par attirer l’attention des studios en volant la vedette à Jane Russell en personne lors de la présentation d’un de ses films. Une conférence de presse est prévue sur une plage de Floride, le film s’appelle « Sous les Mers du Sud » et l’on compte bien sur Jane Russell en affolant maillot pour attirer ces messieurs de la presse. Or, Jayne s’est débrouillée pour avoir une invitation.
Le lendemain, personne ne savait même si Miss Russell était venue, il n’y en avait que pour Jayne.
La presse titra : « Jane KO par Jayne »
La Fox ne pouvait rester insensible à cette nouvelle venue à la beauté fracassante bien décidée à devenir la plus belle et la plus grande star du monde. Elle n’a encore rien tourné, elle est déjà en couverture de tous les magazines du continent ! Les choses s’enchaînent admirablement bien car le studio vient précisément de racheter les droits d’un hit de Broadway : « Will success spoil Rock Hunter » hit où Jayne avait été particulièrement brillante et pour beaucoup dans le succès de la pièce. La Fox l'achète pour Marilyn qui prend ses airs de cobra offusqué.
Miss Jayne Mansfield signe avec la FOX et est illico choisie pour tenir le rôle principal de « la Blonde et Moi » (The Girl Can’t Help It). Jayne tient admirablement ses promesses, le public se précipite et la Fox met les petits plats dans les grands pour faire de sa nouvelle actrice le nouveau sex symbol absolu de la planète terre. Jayne compose un amusant personnage et le film est très drôle, c’est un succès, la Fox est ravie. Aujourd’hui encore « La Blonde et Moi » est un classique et ressort régulièrement à travers le monde.
La belle histoire d’amour avec le studio va durer un an nous sommes en 1956, en 1957, Jayne sera au sommet, en 58 ce sera fini.
Alors que Jayne se montre partout et tout le temps, histoire de faire admirer au monde la nouvelle étoile montante qu’elle est, elle est invitée au spectacle de la vétérane Mae West à Las Vegas. Mae, fidèle à ses vieux principes se pavane au milieu de ses boys aux muscles huilés dont Mickey Hargitay, Jayne a le coup de foudre, dès le spectacle terminé elle en informe les journalistes. « Je veux ce mec et je l’aurai, je suis Jayne Mansfield et Jayne Mansfield a toujours ce qu’elle veut » Mae n’est pas très contente ! Se faire souffler son monsieur muscle attitré n’est pas valorisant pour son personnage d’aïeule intrépide au plumard ! Elle exige une conférence de presse où Mickey Hargitay affirmera adorer Mae West et tout ignorer d’une certaine Miss Mansfield. Le bel immigré Hongrois n’est pas très obéissant et s’il y eut bien conférence de presse, Mickey y déclara :
« J’adore l’Amérique et Jayne Mansfield, c’est la plus belle chose qui me soit arrivée au monde, à moi, petit immigré Hongrois, être accueilli ici, pouvoir y vivre, gagner ma vie et me réveiller avec Jayne Mansfield dans les bras, j’aime Jayne, elle m’aime et nous allons nous marier »
Mae ne fit pas de commentaires.
Jayne et Mickey ne se marièrent pas tout de suite, l’actrice enchaîna deux films de qualité pour la Fox dont l’excellent « Les Naufragés de l’Autocar » où elle se confronte avec Joan Collins et « Le Cambrioleur ».
La Fox organisa ensuite une tournée mondiale pour la sortie de « La Blonde et Moi » et Jayne parcourut le globe terrestre à la cueillette de ses lauriers d’idole des foules. Jayne fit l’honneur de sa visite à non moins de 16 capitales européennes. Elle rejoua dans toutes ces capitales le personnage du film : Avançant à petits pas minuscules et incrédibles, poussant des petits cris et affichant des airs de biche effarouchée, gonflant le torse et rentrant le ventre dès qu’un photographe pointait le bout de son flash. Les galas succédèrent aux conférences de presse et jamais actrice ne fut plus authentiquement professionnelle que Jayne lors de cette tournée harassante. Elle ne sortit pas un dixième de seconde de son personnage de « sex bomb », déclarant invariablement à tous les journalistes qu’elle adorait la capitale d’où elle venait mais que ses fans lui avaient arraché tous ses vêtements ! « Je portais une très jolie robe faite de fleurs de soie cousues sur de la dentelle, mes fans arrachèrent les fleurs, il ne resta plus que la dentelle, mais ils l’arrachèrent aussi et il ne resta plus que…Moi ! »
Jayne rentra de tournée fourbue, elle retrouva Mickey, tourna enfin ce qui resterait le sommet de sa carrière « Will Success spoil Rock Hunter », faisant de son personnage Rita Marlowe son double parfait. Le seul reproche que l’on puisse faire au film est qu’effectivement Jayne Mansfield ne s’y appelle pas Jayne Mansfield !
L’année 57 est donc l’année Mansfield, elle est partout, la Fox jubile, l’ombre que porte la nouvelle venue à la star maison Marilyn Monroe aussi intraitable que fantasque n’est pas pour lui déplaire. Le message est clair : Marilyn n’a qu’à bien se tenir, son studio a trouvé mieux, plus docile et moins cher. Jayne ne pense qu’à une chose : se précipiter sur les rôles de blondes idiotes et sexy que Marilyn rechigne maintenant à interpréter. Jayne ne rate pas une occasion de clamer au monde et aux journalistes en particulier son admiration sincère pour Marilyn. Elle lui envoya toute une kyrielle d’invitations en tous genres dont aucune ne fut honorée par la star.
Un jour par contre, Jayne lira dans la presse ces mots de Marilyn qui l’atteignirent en plein cœur.
« J’en ai assez de toutes ces fausses copies de moi-même que le studio lance sur le marché, et principalement cette Jayne Mansfield ! Je devrais être flattée qu’elle m’imite en tout, mais elle est si vulgaire qu’en fait elle me dégoûte ! Je la hais pour flanquer ainsi par terre le personnage que j’ai mis tant de temps à construire et qui m’a coûté tant de travail ».
Les deux actrices s’étaient croisées un soir, à la première de « La Rose tatouée ». Dans la soirée, Jayne s’avança, radieuse pour saluer son idole, laquelle lui tourna le dos en lançant des regards désespérés aux photographes, ne souhaitant pas être photographiée en sa compagnie.
Mais ce soir là, une chose fut certaine : Marilyn n’accepterait jamais de succéder à Jayne dans la version filmée de la « Blonde Explosive », La Fox n’osa même pas le lui proposer. C’était pourtant bien dans ce but qu’elle avait été invitée au spectacle !
Jayne allait pourvoir triompher dans « SON » rôle ! La presse d’ailleurs est formelle : Marilyn est « OUT » vive Jayne. Jayne a la candeur de s’en étonner :
« On me compare tout le temps à Marilyn Monroe et à une autre femme dont j’ai oublié le nom…Ah oui, Kim Novak ! Mais je ne vois pas du tout pourquoi ! »
En janvier 1958, Jayne et Mickey trouvent enfin le temps de se marier, la jeune épouse choisit une chapelle de verre transparent afin que tout le monde puisse bien la voir même de l’extérieur. Tout le gotha d’Hollywood est convié à la noce, personne ne se déplacera.
Si le public reste fasciné par la nouvelle recrue Hollywoodienne, les professionnels commencent à trouver certains comportements de la nouvelle star plutôt pénibles. Folle de publicité, elle continue à se jeter devant tous les appareils photos qui passent, même ceux des touristes ! Une photo circulera de la belle actrice portant une élégante robe du soir prêtée par le studio, vautrée au milieu d’un étal de choux-fleurs lors d’une foire agricole ou elle venait quérir un quelconque titre de « Miss ». Jayne commercialisera même une bouillotte à son effigie !
Tout un symbole ! Une autre fois encore, elle se toque d’un fauteuil de plexiglas transparent, le commerçant propriétaire de la chose a la surprise de voir entrer sans frapper Jayne Mansfield dans son bureau : « J’aime ce fauteuil il est transparent et j’aime que l’on puisse m’admirer même si je suis assise ! Mettez-le en vitrine, je vais m’y asseoir durant une heure, presque nue, ensuite il sera à moi ! » Inutile de dire que Jayne emporta son fauteuil, mais la Fox était-elle vraiment ravie de payer un salaire à une vitrine vivante pour marchands de meubles en plastique ?
Consciente de ce qu’elle doit aux photographes « de charme » pour le lancement de sa carrière, bonne fille, elle ne refuse jamais de travailler pour eux, histoire de renvoyer l’ascenseur, elle est une habituée des pages « Playboy ». Elue « Playmate » de l’année en 1955, Jayne sera d’une fidélité exemplaire au petit lapin coquin d’Hugues Hefner, elle ornera plus de trente fois les pages du magazine pour messieurs !
La Fox aimerait quand même que sa star ait un peu plus de tenue mais sûre de sa formule, Jayne ne veut rien entendre. Elle a d’ailleurs un plan de carrière qui n’appartient qu’à elle : Elle s’était donné trois ans pour conquérir le public masculin, elle s’en donne trois autres pour le public féminin et un de plus pour l’oscar. La première étape de son plan de carrière étant réussie au-delà de toutes les espérances, Jayne mariée attaque le second.
C’est l’étape « vie de famille ». Sans délaisser une seconde ses exhibitions de charme, sans louper un seul festival où elle multiplie les excentricités dont celui de Cannes où elle triomphe l’année de son mariage. On la verra dans la piscine de la Bégum en personne, munie d’une bouée canard comme une petite fille de cinq ans ayant peur de l’eau et perdant le haut (tiens) de son maillot ! Au cours de sa carrière, Jayne Mansfield perdra tant de hauts de bikinis qu’un jour la presse italienne titrera : « Miss Mansfield en villégiature sur la plage d’Ostia n’a perdu aucune partie de son bikini, comme quoi, même les institutions les mieux établies foutent le camp ! »
Jayne et Mickey informent heure par heure le public de leur vie de famille. L’achat de la très célèbre maison rose sur Sunset Boulevard fait la une de la presse. Pourvue de non moins de quarante pièces, il s’agit de l’ancienne demeure du chanteur idole des années 30 Rudy Valée. La maison illico peinte en rose et son occupante seront tellement photographiées que Jayne n’aura aucun mal à meubler son « Pink palace » d’échantillons gratuits, les fournisseurs ravis pouvant se labelliser « Fournisseur de Jayne Mansfield ». Jayne Mansfield fait additionner à la peinture rose qui va recouvrir son « Pink palace » un enduit réfléchissant les rayons du soleil, par beau temps, les automobilistes de Sunset Boulevard croyaient avoir des vision. Jayne est la voisine directe de Tony Curtis à gauche et d’Esther Williams en face, j’ignore ce qu’ils ont pensé des travaux d’embellissement de la maison de Rudy Vallée et des embouteillages monstrueux qui ont suivi.
Ensuite Mickey y creuse lui-même une piscine en forme de cœur toute de mosaïque turquoise où l’on peut lire au fond « I Love You Jaynie », convocation de la presse pour le suivi des travaux et pour l’inauguration au champagne de la piscine. Jamais à l’abri d’une exagération, Jayne affirme sans sourciller que la fontaine cascade qui va de ses fenêtres à la piscine est une fontaine de champagne rosé. Jayne a maintenant une multitude de chiens qui ne la quittent plus et le couple Hargitay aura trois enfants : Miklos, Zoltan et Mariska, Jayne Marie vit avec eux.
La famille se transforme en tribu, le couple refuse de confier ses enfants à des nurses et les emmène partout avec lui autour du monde.
« Pourquoi se donner la peine de faire des enfants pour ensuite les confier à d’autres ? ».
La « monstruosité rose de Jayne Mansfield » comme on appelle sa maison à Hollywood se révèle un véritable gouffre financier. Jayne accepte tout ce qu’on lui propose si elle est payée.
Depuis les scènes de Vegas où son nom brille du même éclat que ceux de Frank Sinatra ou Marlène Dietrich jusqu’aux inaugurations de supermarchés. Jayne est partout avec marmaille, mari et ménagerie sans oublier ses vêtements qui craquent ! Elle vaut 25000$ par soirée, elle triomphe également au Tropicana où elle fait salle comble. Elle aime plaisanter avec son public et son sens de la répartie fait mouche, le monde entier adore Jayne et Jayne aussi adore Jayne !
Trop.
Le couple devient impossible à fréquenter pour les professionnels du cinéma, Jayne devient la honte de la Fox après en avoir été le fugace ornement. A chaque apparition publique, Mickey travers les lieux portant son épouse à bout de bras pour qu’on la voie bien de partout, encore une chance s’ils restent habillés ! La carrière de Jayne partait pourtant bien Cary Grant lui-même, l’accepte comme partenaire, lui qui a refusé Marilyn Monroe et hésite à accepter Audrey Hepburn. « Kiss them For Me » sera un de ses plus mauvais films, Jayne renonce à y créer un personnage et se conduit comme Jayne Mansfield avec sa démarche ridicule et ses petits cris débiles. L’autre femme du film, la très élégante Suzy Parker semble en être aussi stupéfiée qu’exaspérée et le pauvre Cary fait ce qu’il peut.
Jayne est dans ce film follement belle et follement nulle.
Elle enchaîne avec « La Blonde et le Sherif », tourné en Angleterre, sans doute pour faire comme Marilyn.
Le film ne casse pas trois pattes à un canard mais Jayne y fait de sensibles efforts pour marcher normalement et articuler ses répliques sans les finir par un « HHHuuuuuiiiiii » devenu sa marque de fabrique sinon son mode d’expression.
Elle est unanimement félicitée pour les deux chansons qu’elle interprète dans le film…Doublée par Connie Francis !
Rentrée en Amérique, le salaire de Vegas va passer à 35000$.
Le couple Hargitay continue ses exhibitions et ses excentricités. A court d’idées nouvelles, les tourtereaux finissent par s’enliser dans le ridicule avant la médiocrité. On ne peut pas indéfiniment surprendre en faisant toujours la même chose. Hélas pour Jayne qui, si elle avait sagement obéi à la Fox serait sans doute restée une des plus grandes étoiles de l’écran Américain. Cette soif dévorante de publicité à tout prix va finir par lasser le public avant d’exaspérer les studios.
En 1961, alors qu’il n’est même pas certain qu’elle ait été invitée, Jayne arrive à la première du « Petit Monde de Suzie Wong » vêtue d’un fourreau blanc outrageusement décolleté et couverte de renards dans un pousse-pousse tiré par des figurants déguisés en caricatures de chinois.
Jayne veut comparer ses empreintes avec celles de Marilyn. Mickey est venu en bus, afin d’être là à l’arrivée de Jayne pour l’aider à descendre de l’engin ! Le spectacle de Jayne Mansfield dans son pousse-pousse au milieu des embouteillages dût valoir le détour ! La presse commenta son habituel « sa robe n’a pas craqué, tant pis…ou tant mieux ! » et on rangea le pousse-pousse au rayon des souvenirs de mauvais goût.
Alors que toutes les stars Hollywoodiennes cherchent un peu d’anonymat et de tranquillité dans leur vie privée, Jayne Mansfield a fait ériger devant sa maison un gigantesque panneau destiné aux touristes : « Mansfield folie’s » Si les touristes se pressent suffisamment nombreux devant la grille de fer forgé où l’on peut lire ses initiales en médaillon, Jayne, radieuse, vient à leur rencontre. De sa démarche ridicule sur ses éternelle mules à talons, elle signe des autographes à qui mieux mieux. Elle pose avec complaisance et pour les amateurs. Elle vend aussi 1$ des bouteilles étiquetées « Eau du bain de Jayne Mansfield ». Sa baignoire, cœur doré, réplique miniature (et inconfortable) de la piscine est aussi très célèbre !
Bref, tout est bon pourvu que l’on parle d’elle.
Prenons un exemple entre mille : au cours d’un voyage à Athènes, Jayne et Mickey achètent un lustre, voilà bien la chose la plus inintéressante du monde. Mais quelle actrice informe la presse qu’elle a fait l’acquisition d’un lustre ? Aucune, me direz-vous, où est l’intérêt ?
Aucune bien sûr? bien sûr, sauf si elle s’appelle Jayne Mansfield !
Accrochez vos ceintures, ça va déménager ! (C’est le cas de le dire !)
Tout d’abord nous apprenons que la blonde enfant est en Grèce.
Nous l’apprenons parce que, comme chaque semaine dans son feuilleton préféré dont elle est l’unique sujet, elle nous informe cette fois que les Grecs sont très gentils mais fous d’elle !
Elle est une star immense là-bas, vous l’ignoriez ? Des fans enthousiastes, tous masculins qui lui ont manifesté un tel intérêt que sa robe s’est déchirée et qu’elle s’est retrouvée nue dans la rue, la routine, quoi !
Quel rapport avec un lustre ? Patience on y vient…
Pendant que ce gentil drame se produit, blasé, Mickey fait les boutiques et là, miracle : LE lustre !
Le lustre qu’ils cherchent depuis très longtemps sans le trouver. Pourquoi cette quête ?
Parce que, nous apprend Jayne un rien rhabillée, le hall de sa villa est si grand et si haut, deux étages, que ce n’est pas avec une de ces mièvreries que l’on trouve à Hollywood qu’elle pourra l’éclairer dignement.
La chose grecque démontée fait 30.000 pièces.
Nous saurons ensuite que Mickey le futé a négocié jusqu’au soir le prix du lustre et a fini par obtenir un rabais et le transport offert, assurances incluses par le commerçant grec. Ce qui tendrait à prouver que Mickey n’est pas si fûté que ça, il est clair que ce brave homme était prêt à payer pour voir le monstre débarrasser le plancher !
Amener le mastodonte d’Athènes à Hollywood dans sa caisse étiquetée « fragile » coûta une somme folle, en outre, l’électricien le plus compétitif du marché demanda 1800$ pour le monter.
Mickey l’économe choisit de le monter lui-même. Egalement géomètre, l’aimable mari s’aperçut que le lustre était…Trop volumineux pour le hall et que sa place serait donc, tel une épée de Damoclès, suspendu au dessus des têtes au milieu du salon.
On envoya à la presse les photos de la caisse avec Jayne en bikini assise dessus, les photos de Jayne en robe de gala tentant de décrypter les explications grecques du manuel de montage.
Les photos de Mickey sur l’échelle avec Jayne en micro short, Jayne et les enfants regardant, dubitatifs le living room transformé en atelier d’électricien.
Plus tard seulement viendraient les photos de Jayne en bikini sous le lustre enfin rutilant de ses centaines d’ampoules, il faut savoir ménager ses effets quand on tient un bon scoop.
Le couple invita le tout Hollywood à venir admirer l’œuvre, personne, bien sûr ne vint.
Ce qui est peut-être le plus paradoxal avec Jayne Mansfield, c’est qu’elle était capable de se démener comme une forcenée pour que l’on parle d’elle à l’occasion d’une foule de sottises sans intérêt.
Par contre, lorsque son arrivée à Athènes avait été annoncée, le roi Paul et la reine Frederika l’avaient littéralement suppliée de leur faire les honneurs de sa visite au palais. Et avec Mickey bien entendu. C’était pourtant le genre de choses plus significatives de son prestige que cette imbécilité de lustre. Et ce serait tombé à point nommé pour fermer quelques clapets hollywoodiens qui parlaient déjà d’elle comme d’une vieille baudruche déclassée de chez Barnum. Depuis belle lurette déjà, Hollywood considérait Jayne Mansfield et ses extravagances avec dédain justifiant parfois un léger haussement d’épaules, sans plus. Le lustre ne fit pas exception. Et le couple royal les attend toujours.
Un peu plus tôt, souvenons nous en, nous avions eu la création de la piscine en forme de cœur entièrement creusée et montée de A à Z par Mickey le valeureux. Quelques journalistes, cette fois-là avaient accepté l’invitation, car qui dit piscine avec Jayne Mansfield…
Ce n’est pas un hasard si Joan Crawford s’en prit par voie de presse à Marilyn Monroe et Elizabeth Taylor pour fustiger leurs comportements déshonorants pour le cinéma et ne cita pas Jayne Mansfield. Jayne pour elle comme pour les autres ne faisait pas partie du monde du cinéma.
En 1959, Jayne tourne « Too Hot Too Handle », c’est un échec et la Fox la congédie, son contrat expirant en 1962 ne sera pas renouvelé. Elle fait ses débuts à la télévision dans un rôle taillé sur mesure pour son personnage « The Dumbest Blonde ». Jayne se foule la cheville sur le tournage et se fait photographier avec ses bandages et son infirmière, des lunettes de lecture sur le nez puisque Marilyn prétendait lire les auteurs classiques entre deux prises. Pour qu’elle se remette de ses émotions, Mickey lui offrit un joli petit cochon tout rose qui intégra son impressionnante ménagerie.
En 1962, ses excentricités incessantes ont fini par littéralement révolter les dirigeants du studio, Jayne se déclare libre, elle se sent abandonnée. Malgré la qualité de son travail sur « The Dumbest blond », curieusement la télévision n’en fait pas une de ses actrices fétiches. Jayne n’est pas rappelée.
L’accueil qu’elle réserva à Sophia Loren nouvelle arrivante fut-il pour quelque chose dans la balance lors de son renvoi de la Fox ? Lors du dîner de gala donné chez Romanoff pour le débarquement de Sophia dans la cité du cinéma, Jayne qui connaissait tous les photographes et ne souhaitait pas de nouvelle intruse sur son territoire battit le rappel. Lorsqu’ils furent prêts à la photographier, elle se pencha vers Sophia pour la saluer et, zut alors ! Un de ses seins s’échappa de son corsage pour se coller sous le nez de Sophia aussi éberluée que décontenancée ! Sophia était assise à côté du très mondain Clifton Webb qui fut encore plus épouvanté qu’elle ! La photo fit le tour du monde, Jayne jubila, Sophia dût planter en secret des épingles dans une Barbie blonde !
Sans doute Jayne se souvenait elle du comportement de Marilyn et s’était-elle juré de ne plus jamais être celle que l’on humilie ! Et en effet malgré ce lamentable éclat, les choses vont mal pour la blonde explosive ! Le public se lasse de ses éternelles mêmes extravagances. Les galas, les invitations se font de plus en plus rares et de plus en plus minables. Dans le désarroi, elle calque ses attitudes et ses déclarations sur celles de Marilyn Monroe. La voilà qui voudrait être elle aussi une actrice intellectuelle, elle n’est pas que la plus belle femme du monde que diable !
Elle envisagera sérieusement une inscription à l’actor’s studio et enregistrera des poèmes de Shakespeare sur une musique de Tchaïkovski.
Critique de l’œuvre :
« Miss Mansfield est sans doute une personne qui a beaucoup de charmes, mais sa façon de lire la poésie n’en fait définitivement pas partie ! »
Remarque très spirituelle de Jayne : « J’ai enregistré des textes de Shakespeare mais je ne vais pas l’épouser pour autant ! »
Dans deux ans, Marilyn Monroe, son dernier repère mourra, et, sortira de la mer des Caraïbes une certaine Ursula Andress. Raquel Welch va suivre et face à elles, Jayne aura l’air d’un vieux dinosaure de « l’Hollywood de papy », elle est une has been, elle n’a pas 30 ans.
Jayne avec Mamie van Doren avec qui elle ne peut plus guère rivaliser restent les deux dernières représentantes du style Marilyn. Mamie a deux ans de plus que Jayne mais semble resplendir plus encore là où Jayne commence à marquer le pas.
Elle pose encore dans son palais rose, de plus en plus nue, de plus en plus épaisse également. Ses cinq maternités finiront par avoir raison de sa silhouette. Jayne Mansfield vieillit mal, sans le staff du studio pour la coiffer de perruques platine à 2000$ tous les matins. L’actrice les achète maintenant au super marché et se couvre de ridicule plus qu’elle ne se couvre de cheveux en les portant. Les cheveux fins et fragiles de l’actrice n’avaient pas survécu aux décolorations sauvages de ses débuts comme ce fut le cas pour Marilyn et Jean Harlow avant elle. Elle a l’air d’un vieux clown travesti qui imiterait Jayne Mansfield dans ses pires moments.
Cerise sur le gâteau, son récurrent problème avec l’alcool est éventé et maintenant connu de tous. Pour Hollywood, Jayne Mansfield est vieille, grosse, moche, ringarde et saoule. Le couple gagne l’Europe, et c’est Mickey qui est engagé pour un film en Italie et non Jayne. Il l’impose sur le tournage pour un prix défiant toute concurrence que les producteurs regretteront quand même d’avoir payé. Comment reconnaître dans cette grosse créature ridicule, boursouflée et fatiguée la fabuleuse sex bomb Hollywoodienne de l’année précédente ? Le film est un échec, le couple tente désespérément de faire survivre encore sa légende gagne pain, ils concoctent un nouveau scoop, se font porter disparus lors d’une balade en mer, comptant sur les secours pour être retrouvés nus sur un écueil, les vagues ayant arraché leurs vêtements, c’est bien connu, même la mer connaît ses classiques ! Ia ruse sera immédiatement percée à jour et Mickey en rajoute en jurant avoir dû protéger Jayne des requins dans une partie du monde où il n’y en a jamais eu. Ils regagnèrent la civilisation et la terre ferme couverts de honte et de ridicule.
Le couple de tapageurs ringards divorce en 1964, la presse est convoquée et Jayne pleure beaucoup, elle aime follement Mickey, mais ses occupations de star, vous comprenez…Une chose est sûre cependant, Mickey Hargitay vénéra jusqu’à l’ombre de Jayne Mansfield jusqu’au dernier de ses propres jours. Bien plus tard on apprendra que Jayne avait déjà introduit plusieurs demandes de divorce depuis 1962 et était chaque fois revenue sur sa décision. Dans la foulée, elle avoua une longue et torride liaison avec John Kennedy.
Il me semble curieux que le président des Etats-Unis ayant eu bien des difficultés à se défaire de la tapageuse Marilyn Monroe se soit embringué dans une liaison avec cette folle de publicité de mauvais goût qu’était Jayne Mansfield, accessoirement alcoolique notoire, mère de famille nombreuse et épouse de monsieur muscle ! La reine du canular n’en était plus à une baliverne près pour faire luire son auréole de reine du sexe mais attendit quand même le décès du principal intéressé pour faire ses révélations brûlantes !
Plus exactement, lorsque la relation de Kennedy avec Marilyn fut révélée publiquement, Jayne Mansfield se mit à hurler dans les gazettes : « Moi aussi ! Moi aussi ! » Mon scepticisme n’engage que moi bien entendu car cette liaison semble être considérée comme un fait historique par moult sommités plus expertes que moi en secrets d’alcôve !
Une autre chose est fascinante avec la vie et la carrière de Jayne Mansfield.
Si elle est une has-been qui commence à avoir de gros soucis financiers, la presse qu’elle inonde de photos et de « scoops » continue de parler d’elle comme d’une star, car en toute objectivité, lorsqu’il ne se passe rien nulle part, c’est toujours pratique d’avoir sous la main un scoop tout fait et ses photos « hot » assorties.
Certains producteurs lui font donc de substantielles propositions, ravis de tomber au bon moment : Jayne Mansfield est libre ! C’est ainsi qu’elle se retrouve encore dans de grosses productions à Broadway, reprenant entre autres; sur scène, le rôle de Marilyn Monroe dans « Bus Stop », inutile de vous dire qui succédait à Don Murray dans le rôle du cow-boy Bonito Deker ! Les biographes de Jayne parlent de triomphes, les photos montrent Jayne en pitoyable carricature de Mae West, mais l’un n’empêche pas l’autre.
Elle est en 1963 la première actrice américaine acceptant de paraître intégralement nue à l’écran dans « Promises, promises », un navet d’anthologie mais qui fera courir les curieux…dans les états où le film n’est pas interdit !
Dès le divorce prononcé, Jayne se remarie avec le producteur Matt Climber qui lui promet moult merveilles pour sa carrière déficiente. Jayne avait appelé elle-même tous les journalistes pour leur annoncer son divorce pour « cruauté mentale » en pleurnichant au téléphone. Evidemment, tout le monde appela Mickey pour avoir sa version des faits, et le pauvre n’était pas encore au courant, voulant croire encore à une farce de Jayne ! C’était en effet une farce, on revit les tourtereaux énamourés partout ensemble, puis surgit l’épisode Enrico Bomba, le temps de mettre sous presse, Jayne pleurnichait à nouveau sur l’épaule de Mickey contre ces « méchants Italiens » qui avaient « fait une farce » eux aussi ! L’idylle renouée dura six semaines, presque un record ! Puis il y eut le divorce du 30 Avril 1963 prononcé au Mexique.
Le couple Climber aura un fils, Antonio, mais le producteur réalisateur italien ne peut qu' entraîner Jayne vers le sordide et le médiocre, elle frôle la pornographie, plus grosse, vulgaire et fagotée que jamais, moins d’un an plus tard le couple divorce.
Jayne décidément s’égare dans une époque qu’elle ne comprend pas, les années 60 ne sont pas les années 50, Jayne ne s’adapte pas. Après bientôt dix ans à faire semblant de trouver ses excentricités amusantes, érotiques et bon enfant, ces messieurs de la presse ne seront plus, eux non plus dans les années 60 ce qu’ils furent dans les années 50.
Il suffit pour en juger de se référer à cet article paru dans le CINEMONDE du 29 Août 1963 : « Le numéro de Jayne Mansfield à Deauville n’était qu’un mauvais numéro de cirque. Ajoutons que le tapage fait autour de sa situation conjugale fait également penser à un cirque ! Séparée légalement de Mickey Hargitay depuis le 30 Avril dernier, elle annonce aujourd’hui attendre un enfant de son ex mari. Ça nous est bien égal ! Qu’elle soit séparée de son mari ou non, pour nous, journalistes, Jayne Mansfield est morte ».
Ajoutons que 15 jours avant cette déclaration, elle avait juré à son agent qu’elle n’était pas enceinte et n’avait aucune intention de l’être ! Quant à son passage au casino de Deauville, s’il demeure dans les anales, c’est que Jayne, défaite et erratique finit par déclencher les rires gras plutôt que les applaudissements polis. Si elle ne sortit pas de scène sous des tombereaux de tomates, c’est que la clientèle du casino en a rarement dans ses poches ! On la retrouve lors d’une tournée au Viêt-Nam pour le soutien du moral des troupes Américaines.
Les GI’s qui espéraient Raquel Welch se demandèrent qui est cette grosse dinde emperruquée et ringarde, même si Jayne s’est trouvé un jeune guitariste noir pour l’accompagner sur ses play-back : Jimmy Hendricks. La pauvre essaye désespérément de s’adapter. Elle ne fait que se ridiculiser, les bonnes vieilles ficelles de ses débuts ne marchent plus, Jayne Mansfield est « out »
Jayne sillonne maintenant l’Amérique profonde à la chasse aux engagements dont elle ne juge pas la qualité mais le montant. 8000$ sont encore nécessaires à sa présence.
Jayne, séparée de Climber mais sans que le divorce ne soit prononcé a rencontré l’avocat Sam Brody sur qui les avis divergent. Il est notoire que l’homme de loi avait prêté à Jayne la totalité de son avoir, laquelle lui avait dit en lui promettant de le rembourser : « Pffttt ! Je gagne ça en un seul soir ! ».
Il est aussi exact que la fille aînée de Jayne, Jayne Marie s’était échappée de l’appartement occupé par sa famille pour se réfugier au poste de police, battue par Brody.
Après s’être produite le soir du 28 Juin 1967 dans un club privé de Biloxi dans le Mississipi, Jayne, Brody, 3 des enfants et l’habituelle ménagerie de Jayne s’engouffrèrent dans la Buick Riviera 66 de l’actrice conduite par son chauffeur habituel Ronnie Harrisson. Ils allèrent dîner chez un couple de connaissances, les O’Neal vivant non loin de là. La soirée fut gaie et l’on prit des photos souvenirs. Les dernières photos de Jayne vivante. Ils reprirent ensuite la route vers la Nouvelle Orléans, Jayne y était invitée à la télévision le lendemain matin.
Il était tard, les enfants dormaient à l’arrière.
Jayne poussa un cri « On a un accident » et ce fut le fracas.
La Buick Riviera emboutit la remorque d’un tracteur lui-même ralenti par un camion pulvérisant de l’insecticide. Le chauffeur et ses deux passagers furent tués sur le coup, les enfants ne furent que contusionnés.
L’Amérique fut sous le choc car si l’on n’allait plus voir Jayne au cinéma depuis belle lurette, elle faisait quand même partie du paysage national. Les légendes urbaines naquirent aussitôt.
La plus tenace voulait que Jayne ait été décapitée dans l’accident, ce qui est faux.
Son corps sans vie fut photographié à côté des décombris de la voiture, mais le visage rouge de sang sur le sol sombre n’apparaissait que peu, tranchant sur la mini robe claire de l’actrice
En outre, sa sempiternelle perruque était restée accrochée dans les débris de la voiture ce qui acheva la confusion. La publication de ces photos fut épargnée à l’actrice, du moins à l’époque, mais on publia beaucoup les photos de son petit chihuahua mort dans ses bras.
Coïncidence sordide : 2 jours plus tôt l’actrice Française Françoise Dorléac se tue au volant de sa voiture et la presse publie abondamment les photos du petit chihuahua de Françoise mort avec elle dans l’accident.
On prétendit que Brody avait un attaché case menotté à son poignet. Cet attaché case ne fut pas retrouvé si tant est qu’il a existé. Jayne aurait reçu des appels lui intimant le conseil de « Ne pas monter en voiture avec son avocat ».
On ne comprit pas vraiment, et avec raison, ce que faisait un camion vaporisant de l’insecticide sur une autoroute au milieu de la nuit ! Sans doute fallait-il protéger le bitume des mites ?
On parla crime, il n’y eut pas d’enquête en ce sens. On prétendit aussi que Jayne était devenue membre d’une église satanique, c’est également faux, elle avait posé pour une campagne publicitaire avec le fondateur de ladite église. Mia Farrow venait d’en faire autant.
L’actrice fut enterrée religieusement le 3 Juillet 1967 à Pen Argyl en Pennsylvanie.
Mickey Hargitay était là, écrasé de chagrin et consolant les enfants. Il offrit à sa Jaynie un dernier cadeau d’un goût plutôt douteux mais qu’elle aurait sans doute apprécié : une pierre tombale de granit rose en forme de cœur.
Ringo Starr racheta le palais rose ensuite le crooneur Engelberg Humperdink lui succéda.
La maison inspirant sans doute le ridicule, il jura ses grands dieux qu’elle était hantée et que Jayne le visitait la nuit. Les journalistes les plus aimables lui répondirent « De quoi vous plaignez vous ? » Les autres lui demandèrent : « Avec ou sans tête ? ». Les touristes restèrent aussi nombreux que par le passé à venir voir le palais rose qui au fil du temps devint un lieu de pèlerinage pour les fans de Jayne paradoxalement de plus en plus nombreux.
Malheureusement une secousse sismique le fendit de part en part et il dut être démoli.
Engelberg Humperdink invita les enfants de Jayne à venir la visiter une dernière fois avant la démolition. J’ignore si le lustre y était toujours.
A la suite de l’accident qui bouleversa l’Amérique, des aménagements sécuritaires obligatoires furent votés pour les remorques. Cet aménagement est connu sous le nom de Mansfield bar.
Et après bientôt dix ans à faire semblant de trouver ses excentricités amusantes, érotiques et bon enfant, ces messieurs de la presse ne seront plus, eux non plus dans les années 60 ce qu’ils furent dans les années 50.
On prétendit aussi que Jayne était devenue membre d’une église satanique, c’est également faux, elle avait posé pour une campagne publicitaire avec le fondateur de ladite église, mais Mia Farrow venait d’en faire autant.
L’actrice fut enterrée religieusement le 3 Juillet 1967 à Pen Argyl en Pennsylvanie.
Mickey Hargitay était là, écrasé de chagrin et consolant les enfants. Il offrit à sa Jaynie un dernier cadeau d’un goût plutôt douteux mais qu’elle aurait sans doute apprécié : une pierre tombale de granit rose en forme de cœur.
Ringo Starr racheta le palais rose ensuite le crooneur Engelberg Humperdink lui succéda.
La maison inspirant sans doute le ridicule, il jura ses grands dieux qu’elle était hantée et que Jayne le visitait la nuit. Les journalistes les plus aimables lui répondirent « De quoi vous plaigniez-vous ? » Les autres lui demandèrent : « Avec ou sans tête ? ». Les touristes restèrent aussi nombreux que par le passé à venir voir le palais rose qui au fil du temps devint un lieu de pèlerinage pour les fans de Jayne paradoxalement de plus en plus nombreux. Malheureusement une secousse sismique le fendit de part en part et il dut être démoli. Engelberg Humperdink invita les enfants de Jayne à venir la visiter une dernière fois avant la démolition.
J’ignore si le lustre y était toujours.
A la suite de l’accident qui bouleversa l’Amérique, des aménagements sécuritaires obligatoires furent votés pour les remorques.
Cet aménagement est connu sous le nom de Mansfield bar.
Les fans de Jayne Mansfield estimèrent que sa sépulture en Pennsylvanie était trop éloignée d’Hollywood et une tombe factice fut offerte à l’actrice au Hollywood Forever cemetary par son fan club.
QUE VOIR ?
1955 : Illégal : Avec Edward G. Robinson et une Jayne couverte jusqu’au menton et sage comme tout. La vedette de la chose est l’excellente mais nettement moins spectaculaire Nina Foch.
1955: Colère Noire : Une petite danse avec Perry Lopez.
1955: Le Gang du Blues : Pour vendre des cigarettes dans un night club.
1956 : Jungle de Femmes : Jayne rôde son personnage.
1956La Blonde et Moi : les spectaculaires débuts de Jayne Mansfield à la FOX dans un bon film très rock and roll qui se laisse revoir avec toujours autant de plaisir et d’intérêt.
1957 : le Cambrioleur : Jayne débarrassée de son attirail de star tourne en jeans un film plutôt pas mal où elle est vraiment convaincante.
1957: Les Naufragés de l’Autocar : Sans doute le meilleur film de Jayne où elle est mise en concurrence avec Joan Collins.
1957La Blonde Explosive : Jayne Mansfield littéralement déchaînée, un chef d’œuvre du kitsch où Jayne se confond avec le personnage, ce qui est normal, le scénario semble s’inspirer tout droit de sa propre personnalité, d’ailleurs Mickey Hargitay se fait égratigner au passage. Joan Blondell est là, parfaite.
1957: Embrasse les pour Moi : Un vraiment très mauvais film, hélas, pauvre Cary, pauvre Jayne, pauvre Suzy !
1958 : La Blonde et le Sherif ; Tentative d’humour anglais transposée dans le mythe western, ce n’est pas follement réussi mais Jayne est très bien.
1959 : Too Hot Too Handle : Très curieusement, le film sortit en Europe sous le titre : « La Blonde et les Nus de Soho »…bon.
1960 : The Challenge : Jayne se retrouve brune au début du film et attend une certaine promotion sociale de son personnage pour retrouver son luxueux blond platine ! Le film n’est à tout prendre pas trop mal même s’il ne s’agit que d’une aimable série B. Jayne, déjà épaissie, ne donne plus la réplique à Cary Grant mais à Carl Mohner !
1960 Les Amours d’Hercule : Aïe ! Quelle catastrophe ! Le péplum le plus raté de l’histoire du c:inéma, mais il y a moyen de quand même mourir de rire (Au détriment des acteurs, bien sur)
1961 : The Georges Raft Story : Jayne incarne un personnage inspiré de Betty Grable, laquelle entra dans une colère noire !
1962 : Panic Button : Je sais que cela peut sembler curieux ou anachronique, mais Jayne partage l’affiche avec Maurice Chevalier et Eleanor Parker !
1962 C’est Arrivé à Athènes
1963 : Promesses Promesses : Jayne, grasse et nue partage une dernière fois l’affiche avec Mickey.
1966 : Amours Primitifs : La participation de Jayne au cinéma Italien.
1967 : Petit Guide pour Mari Volage : Dernier film abouti de Jayne Mansfield où elle a un court rôle face à Gene Kelly.
1969 : The Wild Wild World of Jayne Mansfield: Sorti confidentiellement deux ans après la mort de Jayne, ce bricolage d’images d’archives, commit avec la complicité de Mickey Hargitay ne connut qu’une audience très confidentielle mais reçut quand même le label X, bonne réputation ne peut mentir même post mortem. Rien ne sera d’ailleurs épargné à Jayne puisque l’édition DVD de cette curiosité s’accompagne d’un film X avec Orchidéa de Santis et Susy Andersen. Ces deux demoiselles n’étant pas citées, l’idée est de faire croire aux acheteurs potentiels que ce « Labyrinthe du Sexe » est une curiosité tournée par Jayne !
LES FILMS QUE VOUS NE VERREZ PAS
(Avec Jayne Mansfield)
The Chapman Report: Jayne faisait partie de la distribution initialement prévue avec Shelley Winters et Janet Leigh. Jayne et Janet seront évincées du film de Cukor par Jane Fonda et Claire Bloom.
Solo : En 1961, Jayne « porte » ce projet de film mais Robert Wagner refuse catégoriquement d’en entendre parler. Jayne rétorque : De toutes manières, ce monsieur était un pis-aller, je voulais Anthony Perkins !