Dans le cas de Marie Macdonald, l'expression "bon sang ne peut mentir" prend tout son sens. Sa maman était déjà une des reines des Ziegfeld folies.
Marie naît dans le Kentucky le 6 Juillet 1923. Sa mère, après ses exploits chez Ziegfeld a fait ce que l'on appelle "une fin" en se rangeant des voitures et en se mariant. Mais la vie au Kentucky n'a pas vraiment de rapport avec l'ambiance trépidante qu'elle a connue à New-York. Bientôt elle s'ennuie avant de déprimer. Elle divorce et regagne sa "big Apple" sa fille Marie sous le bras. Marie qui deviendra "Miss New-York 1939". Elle a 16 ans. A 17, elle est, comme maman, show girl dans des revues sur Broadway.
1940 est, comme on le sait, un tournant dans l'histoire. Le cinéma prend un essor incroyable et la mode est aux grands orchestres. Mère et fille quittent New-York pour Hollywood. Dans le but de trouver un engagement soit au cinéma soit comme chanteuse dans un "big band". Avec le recul, on pourrait croire que chanteuse d'orchestre est un pis-aller en regard du métier d'actrice. Or, à l'époque il n'en est rien. Les grands ensembles connaissent une vogue incroyable et Ava Gardner, Dorothy Lamour ou Virginia Mayo elles-mêmes auraient donné tous les films du monde pour devenir chanteuses d'orchestre (ce que furent Dorothy et Virginia, d'ailleurs).
Or, Marie va être engagée par un des orchestres les plus prestigieux d'entre tous, celui de Tommy Dorsey.
Elle est donc déjà une célébrité lorsque le cinéma s'intéresse à elle. La vogue de la "Pin-up" est née. Marie va devenir une des plus sollicitées d'entre elles, rebaptisée familièrement "the body" et moulée par son studio sur le modèle Betty Grable qui fait alors battre tous les cœurs.
Marie est donc sur la bonne voie et s'est même fait des "relations". Après deux brèves unions et une liaison torride avec le gangster notoire Bugsy Siegel, elle épouse le milliardaire de la chaussure Harry Karl et elle jouera avec cette union son rôle sans doute le plus célèbre.
Marie Macdonald va en effet mener un tel tapage dans sa vie privée que celle-ci prendra le pas sur sa carrière artistique qui n'eut pas une telle envergure ni de telles retombées médiatiques. La belle aura trois enfants avec le richissime Harry Karl. Entre ces maternités, le couple divorça en Novembre 1954 et lava à grandes eaux son linge sale en première page de tous les journaux du monde. Le public en avait encore le tournis lorsqu'ils se remarièrent en Juin 1955.
Marie, entretemps, s'était consolée avec Michael Wilding, se faufilant ainsi entre Marlène Dietrich et Elizabeth Taylor dans la vie amoureuse du flegmatique acteur anglais. Le divorce du pauvre Wilding et d'Elizabeth Taylor n'était pas encore prononcé lorsqu'il entama sa brûlante aventure avec "The Body" comme on surnommait à juste titre Marie et lui recommanda donc la plus parfaite discrétion. (quel inconscient!) Or, à peine quelques jours plus tard, la belle Marie faisait la une de tous les journaux.
Elle avait été kidnappée!
Aux policiers (et aux inévitables journalistes souvent plus rapides pour arriver sur les lieux, du moins à Hollywood) à la question posée: "Pourquoi avez -vous ouvert votre porte au milieu de la nuit sans vous assurer de qui était derrière" elle répondit d'une douce candeur: "Mais, je croyais que c'était Michael Wilding, c'était son heure habituelle!" Wilding aura ce mot très peu british: "On est obligé de surnommer Marie MacDonald "The Body", impossible de la surnommer "The spirit"!"
En Août 1956, le couple Harry Karl-Marie MacDonald divorçait à nouveau et Marie, enceinte jusqu'au menton, convoquait le juge "at home" (et tous les journalistes valides) pour que le prononcé du divorce se fasse autour de son lit sur lequel elle posait en coquet déshabillé jaune soleil. Sur sa table de chevet, sa photo avec son flirt du moment: Eddie Fischer! Lui aussi un momentané monsieur Elizabeth Taylor. La belle obtenait la demeure seigneuriale autrefois conjugale et l'astronomique pension alimentaire de 3500 dollars par mois (alors qu'un ouvrier chez Ford en a 50 pour un mois de travail) plus 250 dollars par mois par enfants car ces petites choses coûtent cher à élever!
Les exploits de Marie Macdonald glissèrent peu à peu des gros titres jusqu'aux tréfonds des faits divers les plus ennuyeux. Elle déserta aussi les écrans. On la croyait richissime et comblée, on apprenait avec stupeur en 1957 son évasion d'une clinique psychiatrique, "The Body" était accro aux drogues dures.
Elle reviendra de manière très épisodique à Hollywood entre deux cures de désintoxication. Après avoir dû subir Jerry Lewis comme partenaire, elle tournera son ultime film face à Jayne Mansfield en 1963: "Promesses, Promesses".
Marie Macdonald s'était encore remariée trois fois de manière toujours aussi brève avant d'être emportée par une overdose le 21 Octobre 1965, elle avait 42 ans. Eddie Fischer qui l'avait initiée aux stupéfiants avait épousé Debbie Reynolds mais s'était fait ensuite dévergonder par...Elizabeth Taylor!
Harry Karl épousa Debbie Reynolds.
A la mort de Marie, le couple prit en charge les trois enfants nés du mariage de Marie et d'Harry.
Harry Karl fit faillite.
Celine Colassin
Que Voir?
1942: Pardon, My Sarong: Avec Virginia Bruce, Bud Abbott et Lou Costello
1942: Lucky Jordan: Avec Helen Walker et Alan Ladd
1943: Tornado: avec Chester Morris
1944: I Love a Soldier: avec Paulette Goddard et Sonny Tufts
1944: Standing room only: Avec Paulette Goddard et Fred McMurray
1947: Living in a Big Way: avec Gene Kelly
1950: Hit Parade of 1951: Avec John Carroll
1958: The Geisha Boy: avec Jerry Lewis et Suzanne Pleshette.
1963: Promesses, Promesses: avec Jayne Mansfield.