
C’est le 27 Juin 1921 , des amours d’un russe et d’une française que naît à Leigh, dans le Kent, la petite Muriel Lilian Pavlow. Une mère venue du pays de Corneille et de Molière, un père venu du pays de Tchekhov pour s’aimer au pays de Shakespeare, voilà les augures qui prédestinèrent à la vocation théâtrale de cette ravissante jeune demoiselle. Une passion précoce, à 13 ans elle avait déjà réussi à se faufiler dans la distribution d’un film de Gracie Fields. « Sing as We Go ».
A 16 ans elle tournait dans l’ombre de la très allurale Marcelle Chantal et tâtait de cette chose nouvelle appelée télévision.
Très sérieusement formée à la rude école du théâtre comme le veut la tradition anglaise qui ne badine pas avec la formation théâtrale, la jeune Muriel aurait pu devenir et rester une servante des grands auteurs nationaux. Mais lorsque l’on naît en 1921, on a dix-huit ans en 1939, l’âge de toutes les furies et de toutes les passions. Muriel aura une guerre à disposition pour y exprimer toute sa flamme. La demoiselle avait commencé sa carrière, remarquée par John Gielgud, mais dans une nation menacée, elle sera la première à s’engager dans l’ENSA , l’équivalent anglais du théâtre aux armées américain.
On a beau être une actrice, on n’en est pas moi patriote! Et qui de plus est, une patriote à la volonté farouche et au courage sans compromis!
Courage et…énergie!

C’est durant cette maudite guerre qu’elle trouve le temps de faire ses véritables débuts d’actrice au grand écran.
C’est en 1941 qu’elle épouse celui qui restera l’homme de sa vie: l’acteur Derek Farr de 9 ans son aîné. Ils s’étaient rencontrés sur le plateau du film « Quiet Marriage », un titre prémonitoire qui leur allait comme un gant. 45 ans d’amour, 39 ans d’union avant que Derek ne la laisse veuve en 1986. S’ils ne s’étaient pas mariés immédiatement mais seulement six ans après leur rencontre, c’est que Derek devait d’abord divorcer de Carol Lynn qu’il avait épousée deux ans seulement avant de rencontrer Muriel.
Muriel Pavlow va durant toutes les années 50 être une jeune vedette anglaise très populaire, tenant le type de rôles que l’on confie à Janet Leigh à Hollywood. A cette différence près que Muriel se produit régulièrement dans l’ombre d’autres stars telles que Phyllis Calvert, Margaret Lockwood, Juliette Greco ou Kay Kendall à qui elle donnera la réplique à trois reprises. Et soyons justes, qu’elle précède parfois à l’affiche.

C’est dans les bras de Dirk Bogarde qu’elle connaîtra ses plus grands succès personnels grâce à la série des « Toubib » alors follement populaire en Angleterre même si aujourd’hui ce succès nous dépasse complètement. Muriel Pavlow sera de deux épisodes, ce qui lui en fait un de plus que Brigitte Bardot ou Mylène Demongeot.
En 1961 après « Murder She Said » où l’excellentissime Margaret Rutherford était une non moins inénarrable miss Marple, Muriel Pavlow fête ses 40 ans et…Quitte le grand écran.
Elle se produira dorénavant à la télévision.
Décision tenue irrévocable jusqu’en…2009 soit 48 ans d’absence au cinéma avant un court retour dans » Glorious 39″.
Muriel s’est éteinte dans sa 97ème année le 19 janvier 2019
Celine Colassin

QUE VOIR?
1934: Sing as we Go: Avec Gracie Fields et John Loder
1937: A Romance in Flanders: Avec Marcelle Chantal et Paul Cavanagh
1941: Quiet Wedding: Avec Margaret Lockwood et Derek Farr
1946: Night Boat to Dublin: Avec Robert Newton et Herbert Lom
1947: The Shop at Sly Corner : Avec Derek Farr et Diana Dors
1952: It’s Started in Paradise: Avec Jane Hylton, Kay Kendall et Ian Hunter
1953: The Net: Avec Phyllis Calvert et James Donald
1954: Toubib in the House: Avec Dirk Bogarde et Kay Kendall
1955: Simon and Laura: Avec Kay Kendall et Peter Finch
1956: Reach for the sky: Avec Kenneth More
1957: Toubib at Large: Avec Dirk Bogarde
1958: Rooney: Avec John Gershon
1959: Whirlpool: Avec Juliette Greco et O.W. Fisher
1961: Murder She Said: Avec Margaret Rutherford et James Robertson Justice
2009: Glorious 39: Avec Romola Garai, Julie Christie, Jenny Agutter et Christopher Lee