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NORMA BENGELL



Saviez-vous qu’il existait deux Jeanne Moreau? Hein? Une homonymie? Une soeur jumelle? Nullement vous répondrais je. Je parle de la star brésilienne Norma Bengell.


Norma Aparecida Almeida Pinto Guimarès d’Aurea Bengell au patronyme long comme son arbre généalogique tout entier naît à Rio de Janeiro le 21 Septembre 1935. Dès sa première apparition devant les caméras, elle simplifiera son patronyme à rallonges pour devenir simplement Norma Bengell. si tant est qu’il y ait quelque chose de simple lorsqu’on parle de Norma Bengell.

Elle a déjà 24 ans lorsqu’elle apparaît pour la première fois au cinéma en 1959. Un petit rôle encore. Mais les cinéastes brésiliens ne s’y trompent pas. La nouvelle a tout d’une future grande.

Et pour ceux qui ne l’auraient pas compris tout de suite, l’actrice va mettre les bouchées doubles et devenir rapidement une incontournable des plateaux brésiliens avant de se voir mondialement glorifiée. 


Le premier choc Norma Bengell c’est de la voir batifolant nue et sans complexes sur les écrans. L’émotion à peine tassée, la voici qui connaît un véritable triomphe en jouant les prostituées dans « O Pagador de Promessas ». Le premier rôle du film est dévolu à Gloria Menezes mais on ne voit que Norma. Elle est sensationnelle et lorsque le film est sélectionné au festival de Cannes, c’est elle que la production envoie en France avec les bobines du film et une collection de bikinis dont elle fera bon usage sur la croisette!


Le film d’Anselmo Duarte, présenté sous son titre français « La Parole Donnée » rafle la palme d’or. L’année suivante il sera nominé aux Oscar dans la catégorie « Meilleur film étranger ».  Et si Norma n’obtient pas le prix d’interprétation à Cannes, c’est qu’elle tient un second rôle dans le film et que Katharine Hepburn et Rita Tushingham se partagent déjà ce fameux prix.


Mais Norma Bengell qui s’est affichée en 1962 sur toutes les couvertures des sacro saints magazines du cinéma des années 60 comme « Cinémonde » et « Ciné Revue » va non seulement rentrer au Brésil couverte de gloire mais nantie de contrats pour de grosses coproductions internationales. Au passage elle fera la conquête d’un Alain Delon transi d’amour qui n’hésite pas à la demander en mariage. Elle lui préfèrera Gabriele Tinti. Norma Bengell qui refusa les épousailles avec le numéro un du cinéma français va donc se partager essentiellement entre son Brésil natal et l’Italie où elle est maintenant madame Tinti et une véritable icône.


Déjà l’éclectisme fait partie intégrante de son style. Elle chante avec une belle voix grave et connaît un triomphe mondial du disque avec sa version de « Fever ». Elle joue au théâtre. Elle aime singer Brigitte Bardot dans ses films ce qui fait se tordre de rire le public brésilien qui en redemande tant et plus. Mais la star, comme Jeanne Moreau, a d’autres visées plus intellectuelles. Comme sa consœur française, elle brigue les lauriers d’un cinéma plus intellectualisé pour lequel elle va d’ailleurs bientôt écrire et produire avant de se risquer, toujours comme Jeanne, à la mise en scène.


Le public, comme pour Jeanne Moreau, ne la suivra pas toujours dans ses choix et la star connaîtra une carrière faite d’éclipses dues à ses choix parfois trop hermétiques et de moments de gloire éclatante. Le temps passant, Norma Bengell épaissit, ne fait rien pour sauvegarder la silhouette de ses débuts et n’hésite pas à se produire en concert en robe fourreau bustier rouge qui aurait mieux convenu à la Rita Hayworth de « Gilda ».

Son embonpoint a fini par altérer sa santé même si Norma Bengell avait encore sa propre série TV au Brésil en 2009. En 2010, après une mauvaise chute chez elle, Norma sera contrainte à l’immobilité et à la retraite forcée. Privée de de qui était toute sa vie, son travail, son état ira en se dégradant

Le 9 Octobre 2013, Norma s’éteignait. A Rio comme il se doit. Elle avait 78 ans. C’est un cancer du poumon qui aura eu raison de l’éclectique diva. Norma déposait les armes deux mois après que la maladie ait été diagnostiquée.

Celine Colassin



QUE VOIR?

1959: O Homem do Sputnik: Avec Oscarito et Zézé Macedo

1962: O Pagador de Promessas (La Parole Donnée) Avec Leonardo Villar et Gloria Menezes

1963: La Ballata dei Mariti: Avec Margaret Lee et Memmo Carotenuto

1964: Noite Vazia: Avec Mario Benvenuti et Gabriele Tinti

1966: As Cariocas: Avec John Herbert

1967: Mar Corrente: Avec Odete Lara et Paulo Autran

1968: Antes, o Verão: Avec Jardel Filho

1970: Os deuses E Os Mortos: Avec Othon Bastos

1970: OSS 117 Prend des Vacances: Avec Edwige Feuillère, Elsa Martinelli et Luc Meranda

1971: O Palácio dos Anjos: Avec Geneviève Grad et Luc Meranda

1972: Les soleils de l’île de Pâques: Avec Jacques Charrier et Françoise Brion

1973: Défense de Savoir: Avec Bernadette Lafont, Juliet Berto et Jean-Louis Trintignant

1977: O Abismo: avec José Mojica Marins

1982: Rio Babilônia: Avec Ovidio Abreu

1987: A Cor do seu Destino: Avec Franklin Caicedeo

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