top of page

TINA LOUISE



Le 11 Février 1934 naît à New-York la petite Tina Blacker sous le patronyme complet de Tatiana, Josivovna Chernova. Sa mère, Betty Horn, assume crânement sa condition de mère célibataire et gagne très largement sa vie sur une réputation d’élégance suprême qui fait d’elle une égérie des créateurs de mode. La petite Tina ne semble avoir manifesté aucun traumatisme lié à ce statut d’enfant sans père. Le seul drame des jeunes années étant qu’elle s’aperçut un jour qu’elle était la seule fille de sa classe à n’avoir que des prénoms impossibles ce qu’elle trouva mesquin et désobligeant. Déjà qu’on l’avait faite rouquine! Un avisé professeur à qui elle vouera une reconnaissance éternelle, face à ses larmes sincères, l’interpella d’un « Tina Louise Blacker, au tableau et plus vite que ça! » Pourquoi Louise, personne ne le sait, mais devenue actrice, Tina fera de ce prénom cadeau son pseudonyme d’actrice.


A 17 ans, Tina Louise restera ferme sur sa vocation d’artiste et étudiera le chant, la danse et l’art dramatique. Le chant ayant toujours été sa discipline de prédilection. Lors d’un déjeuner d’enfants, l’effrontée rouquine, en guise de remerciements, était grimpée sur une table et avait régalé l’assistance d’une chansonnette sans fausses notes, elle avait 4 ans! 

Tina tentera, comme sa mère, une carrière de mannequin en attendant que résonnent les trompettes de la gloire. Mais ses courbes voluptueuses à la limite de l’excessif, sa flamboyante chevelure plus rousse que celles de Rhonda Fleming, Susan Hayward, Rita Hayworth, Arlène Dahl et Maureen O'hara réunies intéresse plus les éditeurs de magazines pour messieurs que ceux pour marchands de rubans.

Tina devient une « Pin-Up Girl » assez recherchée et ses photos sont suffisamment intéressantes pour lui ouvrir les scènes de Broadway où elle apparaîtra pour la première fois à côté d’une des autres plus somptueuses beautés de son époque: Miss Julie Newmar. 

Elle y fut presque instantanément repérée par Anthony Mann qui fit d’elle l’incandescente Griselda du « Petit Arpent du Bon Dieu ». Une star naissait.

Ou tout du moins une curiosité. Le physique tapageur et flamboyant de Tina Louise fit passer ses magistrales interprétations dramatiques dans son ombre affolante. A l’écran, Tina n’avait rien à redouter d’une Jayne Mansfield et aurait pu donner tout aussi dignement dignement la réplique à une Bette Davis.

Son studio, la Columbia ne voyait en elle qu’un fantasme à vendre. C’est Harry Cohn lui-même qui négocia pour elle des séances de pose pour Playboy, régalant ensuite les gazettes de commentaires épouvantés sur l’inconduite de sa star Tina Louise, la cochonne exhibitionniste! (A peine si la Columbia ne distribua pas les Playboy où paraissaient les photos de Tina qui n’auraient d’ailleurs pas fait rougir un bénitier!)


Bientôt l’Italie ferait à la star des propositions qui lui sembleraient plus dignes d’elle, Roberto Rossellini en tête. Elle deviendra pour la péninsule, comme plus tard Carroll Baker, une icône nationale.

Sous la flamboyante apparence de Tina Louise, se cache une femme détestant les agapes et les excès de table, préférant les fruits au foie gras et l’eau au champagne. Préférant aussi la compagnie d’intellectuels, de journalistes et de politiciens à celle d’acteurs nombrilistes, égocentriques et prétentieux.

Elle fut très longtemps une célibataire très endurcie, même si elle fut la compagne d’Aldo Ray et de Thomas Millan. Elle fut aussi longtemps fiancée au journaliste politique Ivano Diavoli. 

Elle ne convolera qu’en 1966, l’essentiel de sa carrière au cinéma déjà derrière elle, avec Lee Crane, animateur radio et de télévision très célèbre au temps de leur union qui se dissoudra en 1974.


Tina Louise fut par ailleurs très présente à la télévision et accepta en 1964 un rôle refusé par Jayne Mansfield dans la sitcom « L’île de Gillian ». Tina avait elle aussi hésité, craignant que ce rôle ne la fige à jamais dans un personnage, ce qui arriva.


En 2000, un sondage national ayant demandé aux mâles américains quelle était leur plus bouillant souvenir érotique au paradis des sitcom, Heather Locklear alors au sommet de sa vogue fut très décontenancée d’être reléguée à la deuxième place, Tina, à sa propre surprise étant la gagnante du titre!

Tina Louise restera très belle, semblant peu se soucier du temps qui passe sans pour autant négliger sa précieuse beauté et continuera une prestigieuse carrière à laquelle son évident talent lui donnait tous les droits.


Très présente à la télévision, sautant allègrement d’une série à l’autre, de Bonanza à Kojak, de Kojak à à Chips, de Chips à Roseanne, de Roseanne à Mariés deux Enfants, sans oublier Cannon, Santa Barbara, Simon et Simon ou Dallas, elle donnera même, comme ça, en passant, la réplique à Brad Pitt. 

La vénérable dame qu’elle est aujourd’hui peut se retourner avec fierté sur sa vie et son patrimoine. La moindre de ses satisfactions n’étant pas que les quatre albums qu’elle a enregistrés en qualité de chanteuse se négocient aujourd’hui à prix de platine entre amateurs éclairés.

Bravo et merci, chère belle et grande dame. Que le bar à cocktails le plus tendance de Chicago soit le « Tina Louise » n’est qu’honnête justice!

Celine Colassin


QUE VOIR?

1958: Le Petit Arpent du Bon Dieu: Avec Robert Ryan et Aldo Ray

1959: Le Piège: Avec Richard Widmark.

1959: Day of the Outlaw: Avec Robert Ryan et Burl Ives

1959: The Hangman: Avec Robert Taylor et Fess Parker

1961: Viva l’Italia: Avec Franco Interlinghi, Renzo Ricci, Giovanna Ralli et Paolo Stoppa

1961: Saffo Venere di Lesbo: Avec Kervin Mathews

1964: For Those who think Young: Avec James Darren et Pamela Tiffin

1967: Il fischio al naso: De et avec Ugo Tognazzi

1969: The Wrecking Crew: Avec Elke Sommer, Dean Martin et Sharon Tate

1969: The Good Guys and the Bad Guys: Avec Robert Mitchum, George Kennedy et David Carradine

1969: The Happy Ending: Avec Jean Simmons et Shirley Jones

1969: How to Commit Marriage: Avec Jane Wyman et Bob Hope

1975: The Stepford Wives: Avec Katharine Ross et Paula Prentiss

1978: Mean Dog Blues: Avec Gregg Henry

1984: Canicule: Avec Lee Marvin et Miou-Miou

1987: The Pool: Avec Peter G. Boynton

1997: Welcome to Woop-Woop: Avec Rod Taylor

 

5 vues

Posts récents

Voir tout
bottom of page